"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une plongée passionnante et terrifiante dans l'univers étriqué et oppressant de la colonie de Salem, en Nouvelle-Angleterre, au 17e siècle. Un village dont le nom restera tristement célèbre pour l'affaire dite des « Sorcières » qu'Abigail nous raconte, elle qui, à 17 ans, fut une des victimes de l'obscurantisme et du fanatisme religieux à l'oeuvre. Tout commence quand un jeune garçon lui offre un joli petit âne en bois sculpté...
Une bande dessinée se déroulant en 1692 à Salem, où des femmes luttent contre la noirceur et l'oppression.
Cette œuvre mélange habilement faits réels et fiction, avec un message puissant d'émancipation féminine. L'auteur explore la société de Salem, imprégnée de peur et de superstitions, offrant une lecture captivante.
Cette bande dessinée offre un aperçu des ravages du patriarcat, de la puissance de la foule et de la superstition, et comment ils peuvent précipiter la démence.
Les couleurs prennent de l'intensité, évoluant progressivement vers des teintes de plus en plus sombres à mesure que le récit plonge lui-même dans l'horreur et la gravité de l'histoire.
"Les Filles de Salem" est une adaptation en bande dessinée d'une histoire vieille de 300 ans, qui demeure étonnamment pertinente de nos jours.
A lire.
Malheureusement, nous n'avons pas ici un récit totalement fictif... Thomas Gilbert s'appuie sur les événements réels du procès de Salem au XVIIe pour nous conter malgré tout une véritable histoire d'épouvante !
Le sous-titre en est tristement évocateur : Comment nous avons tué nos enfants.
Obscurantisme, puritanisme, misogynie, viol, patriarcat aveugle et sourd, tout y est pour transformer la vie de toutes ces jeunes filles innocentes et heureuses en objets de haine crasse et répugnante, de jalousie, de vindicte gratuite et de bêtise misérable.
C'est une lecture éprouvante par moments tant le dessin taille brutalement le récit, ne nous épargnant rien des plus vils sentiments et délires de ces esprits bas, apeurés d'ignorance.
L'escalade progressive de l'horreur absolue ou aucune lumière ne vient faire reculer la pire des noirceurs est lourde. On espère jusqu'au bout... mais...
Même lorsqu'ils doutent, même lorsque les arguments justes sont avancés, la haine des hommes, la cupidité, la cruauté et la jalousie forcent de brutalité la justice, la raison et l'amour.
Une lecture tristement effrayante...
Sujet largement remis au goût du jour par Arthur Miller ou Mona Chollet, le procès des sorcières de Salem ne cesse de faire couler de l’encre ces dernières décennies tout en rappelant la symbolique de ce fait historique. Dans cette continuité, l’année 2018 a été marquée par la sortie de la bande dessinée Les filles de Salem écrite et illustrée par Thomas Gilbert aux éditions Dargaud. Le sous-titre de l’album Comment nous avons condamné nos enfants esquisse déjà les coloris pourpres d’une histoire tragique.
Salem, 1692. Abigail Hobbs a toujours été une adolescente sans problèmes dont l’enfance fut tranquille au sein du cocon familial. A l’aube de sa quatorzième année, elle fait la connaissance de Mikweh, un jeune abénaki avec qui elle se lie d’amitié dans le secret des forêts environnantes. Très vite, on les surprend, la nouvelle fuite portant Abigail au centre des préoccupations du village. Serait-elle une sorcière ? Aurait-elle fait un pacte avec le Diable ?
Sous ses illustrations, Thomas Gilbert a su laisser renaître la triste histoire du procès de Salem et par extension, toutes les autres liées à la chasse aux sorcières. L’auteur propose une narration interne, Abigail Hobbs, qui raconte son histoire et celles des autres jeunes filles à travers ses yeux d’adolescente. C’est un plongeon irrémédiable au cœur même des pires émotions ressenties par ses personnages et forcément, de nombreuses questions fusent. Est-ce cela que de se savoir condamné à mort lorsque l’on est innocent ? Cette interrogation révèle une pensée intemporelle qui, bien au-delà d’un procès vieux de cinq siècles, rejoint toutes les injustices raciales, genrées ou religieuses de notre temps.
Les filles de Salem rassemble les pensées les plus tristement célèbres pour leurs apparitions fréquentes dans l’Histoire, notamment l’obscurantisme, l’extrémisme et le machisme, d’une certaine manière. Elles constituent le roc des fausses accusations qui séviront toute l’année 1692, l’absence de preuves et invariablement une peur profonde de l’autonomisation féminine. Cet évènement complexe semble soudain bien plus abordable à travers l’album de Thomas Gilbert. Son empathie presque vulgarisatrice face au sort d’Abigail Hobbs et de toutes les autres femmes torturées et tuées à Salem donne à la bande dessinée toute sa prestance et sa gravité. Un hommage certain à ces dix-neuf innocents.
Les illustrations assez épurées tout en étant très réalistes suivent une certaine continuité philosophique face au procès : le désarroi de se voir dépourvu d’éléments pour se sauver soi-même si ce n’est que par la liberté de sa propre pensée, une mise à nu funeste accentuée par une prédominance de tons sombres. L’agenais propose une vue de l’intérieur originale qui porte très haut une symbolique qui aura eu un impact foudroyant sur l’histoire des Etats-Unis.
Voilà une bd que j'ai eu du mal à lâcher et en même temps, j'ai reculé autant que j'ai pu de lire la fin fatidique de Abigail.
Salem, tout le monde connait , ces femmes brulées pour suspicion de sorcellerie . Ici le trait est nerveux, le dessin plantant bien l'atmosphère sombre dans cette fin XVIIe dans le Nouveau Monde , entre colonisation et évangélisation . Partout règne la peur du démon et où peut'il nicher le mieux quand dans les forêts peuplés d'indiens sauvages ou dans ces femmes qui cueillent des herbes pour soulager leurs maux féminins.
Finalement rien de nouveau sous le soleil 3 siècles plus tard , pervers narcissiques, emprise des hommes, soumission des femmes, folie de la foi...
Le récit est fort et beau . Et rien ne sauvera Abigail, jeune fille pourtant innocente ,ou plutôt coupable d'avoir dansé dans la prairie pour plaire à un mystérieux et pacifique indien ....
'avais déjà lu différents ouvrages : historiques, romancés (Le complexe de la sorcière d'Isabelle Sorrente : une pépite passionnante !) et même théâtrales (le procès des sorcières de Salem par Arthur Miller)…
Mais pas encore de BD sur ce drame des prétendues sorcières de Salem…
Évidemment cette histoire me bouleverse (en tant que femme on ne peut être que touchée, non ?).
Sont ici mis en scène : la bêtise, l'abrutissement d'une société complètement hystérique, qui ne sait plus faire la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal…
À l'issue d'un procès bâclé, au paroxysme du puritanisme, 18 femmes furent pendues pour Sorcellerie dans la ville de Salem au Massachusetts.
C'est l'attitude d'Abigail Williams qui provoqua (bien malgré elle) une série de réactions en chaîne toutes plus délirantes les unes que des autres.
Ce procès en rappelle d'autres : au cours des siècles, nombreuses furent les victimes de l'obscurantisme et d'une société peu prompte à accepter qu'une femme puisse simplement être libre, cultivée et surtout différente…
Thomas Gilbert nous plonge dans cette atmosphère lourde, suspicieuse.
C'est une BD touchante, forte et qui détaille les circonstances de cette folie des hommes contre les femmes.
On ne referme pas ce roman graphique aussi simplement que cela…
Les femmes ont été les grandes persécutées de l'histoire et ce sujet est si peu abordé… C'est donc à nous de le dire et de le partager en conscience et sororité.
Lecture qui m'a mis mal à l'aise...
Pas une lecture plaisir en tout cas.
Le thème n'y est pas étranger bien sûr (la chasse aux sorcières de Salem). On est confrontés tout du long à la misère humaine, au pouvoir religieux et à la rancoeur. Le démon n'est pas où on l'imagine.
"- Gouverneur ? C'est curieux. Certains des témoignages... J'ai un sentiment désagréable. C'est comme si la moitié du village accusait l'autre de sorcellerie. Voisin contre voisin, les familles se déchirent. Extravagant... Il y a un risque de calomnie, non ?
- Chut ! Le doute n'est plus permis."
Abigail vit paisiblement à Salem Village, avec son père et sa belle-mère. Un jour, Peter, son ami d'enfance qui travaille au champ, l'interpelle alors qu'elle s'en va chercher de l'eau à la rivière pour lui offrir un petit présent. De là, rien ne sera pareil. Les jours innocents et paisibles se disloquent peu à peu. La suspicion entre par toutes les fenêtres des maisons. Abigail assiste à son premier conseil des femmes et comprend : oui, elle grandit, mais rien ne sera plus jamais comme avant. Les récoltes s'amenuisent. Le doute entre dans les esprits. Comment ramener les brebis à l'Église qui seule va les protéger ?
Cette BD est superbe. Elle n'est pas parfaite et c'est ce qui la rend superbe.
Le dessin est brut, les images ne laissent pas de place à l'imagination : elles racontent l'histoire sans besoin de mot, les émotions sont visibles sur les visages. Les premières pages, je n'ai pas accroché à ce style. À la dernière page, j'ai aimé cette façon dont l'auteur a su faire partager l'atmosphère de l'histoire via les coups de crayon. Les scènes les plus difficiles ne sont pas feintes, les dessins sont crus et amènent le lecteur dans ce monde.
Les sorcières de Salem. Elles sont célèbres et pourtant, il subsiste des questions sur cette période où la population est arrivé à pendre une vingtaine de femmes. L'histoire ici racontée monte crescendo dans la folie humaine et dans ce qui peut pousser les gens à des actes aussi cruelles. Car la cruauté suinte dans de nombreux dialogues autant que dans le visage de certains protagonistes qu'on aimerait pouvoir effacer d'un coup de gomme.
En bref :
Entre colère et mépris envers certains personnages, le lecteur n'est pas épargné dans ses ressentis. Le genre de lecture qui retourne et fait réfléchir aux actes extrêmes dont l'être humain est capable porté par le groupe ou "l'autorité".
J'ai aimé, je vous le conseille !
https://lecturedaydora.blogspot.com/2019/01/les-filles-de-salem-thomas-gilbert.html
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