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« Champion du double jeu, je ne sais plus ni qui je suis, ni quelle vie est véritablement la mienne. » Anglais et Français, résistant et collaborateur, lâche et héros, Guillaume Berkeley oscille, dans le Paris de l'Occupation, entre mensonge et vérité. Amoureux, tout comme Victor, son frère aîné, de Pauline, leur demi-soeur, il vit au rythme de ses « fidélités successives ». Cette fresque romanesque explore, avec sensibilité et lucidité, les ambiguïtés amoureuses et les engagements politiques d'un personnage complexe, tantôt ombre tantôt lumière, victime de ses démons intérieurs et confronté à des circonstances qui le dépassent.
"Tout à la fois peinture de moeurs, fresque historique, psychologie des profondeurs, le roman de Nicolas d'Estienne d'Orves, servi par une écriture efficace, fluide, et une connaissance impressionnante de son sujet, entraîne le lecteur jusqu'à l'issue fatale..." Paulin Césari, Le Figaro magazine.
Guillaume Berkeley habite sur l’île anglo-normande de Maldeney où il vit en vase clos et hors des réalités du monde extérieur avec son frère Victor, sa mère et son beau-père, et surtout la fille de ce dernier, Pauline. Celle-ci devient rapidement l’objet de la discorde entre les deux frères. Forcé à l’exil et déraciné, Guillaume débarque à Paris en plein début de la seconde guerre mondiale. Là, il va tracer son destin, se laissant porter a gré des rencontres, des hasards, entre mensonges et vérités, collaboration et résistance. « Le destin d’un homme à cheval entre deux cultures, deux mondes, deux pays, deux rives, deux aspirations, deux familles d’esprit, deux rêves de gloire, deux amours (celui de Pauline, celui de Victor ».
Une claque. Je viens de prendre une claque en lisant ce livre qui m’a tenu en haleine d’un bout à l’autre (sur 750 pages quand même !). A la fois peinture des mœurs, fresque historique et chronique sociale de la France sous l’Occupation, il y en a pour tous les goûts ! Guillaume Berkeley en est un héros marquant, un peu pathétique, ballotté par des choix faits au gré des circonstances et des influences. Choix qui s’avèrent beaucoup moins évidents à faire qu’on ne pourrait le croire. Ainsi « avec le recul du temps, tout parait plus aisé et confortablement évident. Mais quand vous êtes plongé dedans, c’est beaucoup moins simple ». Cette absence de vision manichéenne de l’Occupation aboutit à des personnages et une intrigue passionnants et complexes, tout en niveau de gris, entre ombre et lumière, qui sait rebondir et nous surprendre.
Un livre à l’écriture fluide et rythmée qui saura vous tenir en haleine jusqu’à son dénouement. Vous ne regretterez pas de l’avoir lu !
Quelle aventure incroyable je viens de vivre avec ce livre.
Il a un talent fou cet auteur.
Troisième livre que je lis de lui et tous sont complètement différents et fascinants.
J’ai longtemps hésité avant d’ouvrir celui-ci.
760 pages, ça ne faisait pas trop détente estivale.
Et puis la guerre, l’occupation, ça ne me tentait pas trop.
Et finalement, je l’ai lu avec passion.
Il y a la famille, l’amour, la guerre, les choix de vie, les traîtrises et les compromissions, la collaboration et la résistance.
Il faut peu pour basculer dans l’un ou dans l’autre.
Je ne vais rien raconter, plein de commentaires l’ont déjà fait
Juste dire que je viens de traverser cette période de l’occupation allemande avec un très grand intérêt par le biais de personnages fictifs et réels.
Avis issu de : https://hanaebookreviews.wordpress.com/2019/01/11/les-fidelites-successives-nicolas-destienne-dorves/
Je suis partout, sombre titre du célèbre journal collaborationniste qui traduit les hésitations et l’errance permanentes de Guillaume Berkeley, personnage principal, qui y travaille comme caricaturiste. Cela pourrait même être le titre du roman.
Qu’aurions-nous fait en 40 ? La question est source de débat et Neo, adepte de la contre-pensée, nous la soumet avec délice. A travers son personnage principal, il ne tente pas de justifier le collaborationnisme, l’opportunisme ou un comportement salaud mais offre l’analyse d’une psychologie complexe en imaginant un destin qui interroge : Quels hommes et quelles valeurs nous entrainent ? Au nom de quoi ou de qui agissons-nous ?
L’histoire commence en 1936 sur une petite île britannique, Malderney. Deux frères, Victor, déterminé et téméraire et Guillaume, artiste et rêveur, se complètent harmonieusement.
L’arrivée de Pauline, fille de leur beau-père, initie un trio amoureux et perturbe cet équilibre fraternel qui s’empoisonne de fourberie, ruse, mensonge et trahison. Guillaume se décide à quitter l’isolement de l’île et suit Simon Bloch, ami de longue date, producteur de films et de pièces de théâtre, que les récits de sa vie parisienne ont séduit.
D’abord initié aux années de la drôle de guerre où montent les pensées antisémites, racistes, fascistes, communistes et colonialistes, il plonge dans l’Occupation. Sa vie est faite de mille opportunités et de moult destins successifs au cours desquels sa fidélité virevolte d’amitiés en amitiés et d’identités en identités. Résistant ou collaborateur, tantôt français, tantôt britannique, héros par défaut, traître par opportunité (ou inversement ?), il traverse le Paris occupé, réalise des métiers différents et s’attache à des personnages qui n’ont rien en commun.
Mais incarne-t-il intrinsèquement chacune de ces identités ? Saute-t-il de rôle en rôle à la manière d’un acteur, une part de lui existe-t-elle dans chacun d’eux ou se laisse-t-il porter par les opportunités et les aléas de l’Histoire ? La question demeure tout au long du roman.
Depuis son départ en bateau de Malderney, Guillaume semble se laisser voguer à travers l’Histoire et bringuebaler par différents courants de pensée. J’y ai vu un jeune homme influençable, fragilisé par une fraternité brisée, déraciné de son île, ébranlé par un amour bafoué et mû par un chagrin d’amour faire de mauvais choix aux mauvais moments.
L’écriture est captivante, l’intrigue haletante et romanesque et la chute oh combien sensationnelle, prodigieuse et rédemptrice.
L’Histoire est extrêmement bien référencée et le lecteur évolue dans le Paris de l’occupation avec réalisme sans que les références historiques n’alourdissent sa lecture.
J’ai aimé cotoyer des personnages illustres comme Cocteau, Picasso , Aragon, Marais, Céline, Brasillach et … l’écrivain collaborationniste Lucien Rebatet.
Rappelons que Nicolas d’Estienne D’Orves est l’exécuteur testamentaire du dernier et le neveu d’un héros de la Résistance (et oui ! La similitude avec le nom de la station de la ligne douze n’est pas fortuite !) ; Sa curiosité pour la complexité de l’Homme et sa connaissance des années d’occupation magnifient donc le roman. L’auteur n’hésite pas à désacraliser ses pairs et à souligner le double jeu de l’âme humaine car, illustres soient ceux qui ont porté ces noms, ils restent avant tout des hommes.
Enfin, si flirter avec la bohème littéraire et artistique de Paris est un vrai régal, les personnages fictifs sont les plus délicieux et fournis et, avant d’offrir un récit historique, Neo offre un réel roman, une fiction romanesque dense, fournie et palpitante ou figure une psychologie complexe décrite par une plume fluide et captivante.
« J’étais trop ambigu pour mon époque, trop inclassable. La France aime les cadres et les cases. Sortez du carcan bon-méchant, blanc-noir, affront-vengeance, et l’on vous regarde avec méfiance, comme si vous étiez plus dangereux qu’un assassin. C’est là une maladie très française, ce besoin cartésien de mettre des étiquettes, d’inventorier, de trouver une logique. Il n’y a pourtant aucune logique dans ma vie. Juste un destin. Le destin d’un homme à cheval entre deux cultures, deux mondes, deux pays, deux rives, deux aspirations, deux familles d’esprit, deux rêves de gloire, deux amours. »
Désolé, mais je ne peux me joindre aux louanges qui accompagnent ce roman. Si les cent-cinquante premières pages sont de qualité, j’ai trouvé le reste navrant pour ne pas dire irritant. Pourquoi ?
Commençons par la forme : Le procédé qui consiste à utiliser une lettre de « confession-confidence » (celle-ci fait plus de cinq cents pages) pour dérouler une intrigue à rebondissements n’aboutit bien souvent qu’à des invraisemblances et des exagérations tout à fait nuisibles au propos. C’est le cas ici où l’on voit un Juif, furieusement antisémite (!), se dénoncer lui-même à la Gestapo. Un autre collabore et bâtit une fortune sur le marché noir tout en dirigeant un réseau de résistance qui, en réalité n’en est pas un et ne sert qu’à attirer d’autres Juifs tentant d’échapper à l’holocauste pour les détrousser puis les vendre à la Gestapo. Pour se sauver en faisant croire qu’il était un résistant jouant double jeu et une victime, il n’hésite pas à « confier à son réseau »…sa femme et ses deux filles ! Un dernier rebondissement ça vous dit ? Et si ce réseau qui envoie des familles entières à l’abattoir, utilisait finalement (ultime pirouette) l’argent ainsi dérobé pour financer la Résistance ? S’il fallait à tout prix démontrer que l’époque était abjecte, c’est réussi et s’il fallait le faire avec mesure et un semblant de vraisemblance historique, cela me semble particulièrement raté.
On frise assez fréquemment le grand guignol : nous sommes dans un vaste appartement parisien du quai de Conti, dont la particularité est d’abriter une phénoménale collection de peintures…« la (chambre aux) Picasso était la plus fraiche. Exposée au nord, elle servait parfois de boucherie. N’ai-je pas vu un soir, suspendu au crochet du plafond d’où le lustre avait été défait, un immense quartier de bœuf, que des bouchers clandestins découpaient à la va-vite ? Et que dire de ce cochon tué dans la baignoire, transformée en baquet sanglant l’espace d’une nuit ? » Plus loin, la viande fait déjà partie du décor : « s’appuyant à une demi-génisse qui pendait du lustre, comme on s’adosse à un réverbère, il a poursuivi à mi-voix… »
Que dire de la curieuse psychologie de bazar du malheureux qui s’est dénoncé lui-même, au moment où ses bourreaux viennent le chercher pour l’expédier où vous savez: « Dupin jouissait, je n’ai pas d’autre mot pour décrire ce qu’il pouvait ressentir. Il prenait un plaisir brut, animal, comme ces couples qui recherchent l’orgasme en pratiquant la strangulation. A mi-chemin entre l’extase et la mort, voilà bien où (il) se trouvait. »
Et le héros, le personnage principal, le récitant, sensé évoluer au fil de « fidélités successives » ? Quelles fidélités ? Il n’est fidèle à rien, ni à son amoureuse qu’il quitte à la première difficulté, ni à son pygmalion qui l’héberge, ni à l’ami qu’il laisse partir à la mort, pas plus qu’à sa mère qu’il laisse mourir sans un mot, ni à ses confrères journalistes collaborationnistes ou aux Allemands pour qui ils travaillent tous. Qu’est-il vraiment ? Un bouchon de liège emporté par un fleuve furieux ; il flotte mais que voit-il ? Rien. Qu’éprouve-t-il ? Pas grand-chose, il regarde, il observe une époque dramatique, de loin, sans prendre parti. Il se goberge, écume les cabarets et les « spectacles » de l’époque, fréquente le gratin de la vie littéraire et artistique dont il égraine la liste sans grand intérêt, un peu comme un générique de fin de film. C’est un personnage de carton pâte !
Il ose des répliques qui me laissent perplexe :« un visage doux et sensuel, avec quelque chose de décadent caché sous les paupières », ou bien « pour moi, les femmes sont comme les poires, je les aime un peu blettes.»
Je me demande ce qu’il peut y avoir de décadent sous une paupière. Je peux comprendre qu’on apprécie les poires bien mûres, mais blettes, cela me semble de mauvais goût. Comme de parsemer un roman historique de rebondissements extravagants et invraisemblables. En définitive, ce qui me semble peut-être le plus pernicieux dans ce personnage contestable c’est la généralisation qu’il pratique sans retenue : « Les Parisiens rechignaient, renâclaient…mais telle est leur nature. Après la gifle de la défaite, je sentais en eux comme un soulagement sourd. » ou « des gens exhibant les drapeaux de la France libre comme ils avaient brandi les croix gammées et les portraits de Pétain ».
Je pense qu’il est un peu facile, bien à l’abri de notre époque et de nos certitudes, entre la poire et le fromage, d’émettre ce genre de lieu commun et de raccourci sur « tous pétainistes, tous collabos, tous gaullistes ». Non, je ne crois pas qu’il y avait une foule compacte et homogène de Parisiens (et de Français), ayant, comme le pitoyable héros de cette lamentable aventure, évolué comme un seul homme, au gré du vent comme une gigantesque manche à air. Je suis convaincu que des choix douloureux ont été faits, que si certains ont choisi de filer dans le sens du vent mauvais, que si certains en ont profité, si d’autres s’en sont accommodés, d’autres l’ont subi et d’autres ont osé l’affronter ; que parmi ceux qui ont suivi le vent, tous ne se sont pas mal comportés, je crois que chacun a fait avec ce que les circonstances, sa situation personnelle et son caractère lui ont permis. J’ose espérer enfin que, parmi ceux qui, à la Libération, agitaient des drapeaux tricolores, il y avait, au-delà des collaborateurs reconvertis, des gens qui avaient de vraies raisons de se réjouir sans avoir à cacher d’inavouables fautes. Il me semble d’ailleurs que quelqu’un, dans la famille de l’auteur, aurait pu en être l’illustration.
Un roman historique passionnant - réalité ou fiction ?
Un roman historique très rythmé que j’ai dévoré. L’auteur nous raconte les heures sombres de la France et tout particulièrement de la vie parisienne sous l’occupation pendant la deuxième guerre mondiale, vues à travers la vie d'un "petit" aristocrate anglais arrivait par hasard à Paris après une déception sentimentale. Il nous décrit avec précision la collaboration et le marché noir, et nous donne un récit captivant jusqu’à la dernière page. Une réflexion sur le bien et le mal dans une période trouble de notre histoire avec une interrogation «et nous, qu'aurions nous fait ?». Je me suis demandée tout le long de ma lecture : «Où est la part de la réalité et celle de la fiction ?» je n'ai pas de réponse malgré tout ce roman m'a beaucoup appris sur cette triste et trouble période, souvent méconnue et/ou "oubliée". A lire absolument.
L’île anglo-normande de Serq a inspiré les auteurs de fiction. Après l’île aux trente cercueils de Maurice Leblanc, la voici à nouveau sous le nom de l’île de Malderney dans l’époustouflant livre de Nicolas d’Estienne d’Orves, Les fidélités successives.
Guillaume Berkeley est un personnage fictif, fil conducteur de ce roman historique sur la seconde Guerre Mondiale.
De l’île anglo-normande au Paris de l’Occupation, du jeune homme naïf et plein d’idéaux aux jeunes hommes aux fidélités successives, de l’avant guerre à 1949, l’auteur (qui a un lien particulier avec l’un des personnages du roman) nous entraine dans le tourbillon de la seconde guerre mondiale.
Des personnages bien réels qui ont marqué l’histoire de Paris (Marais, Cocteau, Guitry, Rebatet, Abetz…) s’entremêlent aux personnages fictifs, mais néanmoins bien vivants sous cette plume habile pour donner une fresque historique captivante.
Comme toujours, cet auteur arrive à garder le suspense jusqu'à la dernière ligne et, qu'importe le thème abordé, il le fait toujours avec brio
J'ai adoré
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