Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Le Boucher est vaincu. Prisonnier de l'Empereur, chaque heure qui passe le rapproche inexorablement de son exécution. Mais un empire est-il capable de détruire une légende ? Alors que Shani et Mahlin cherchent une solution désespérée pour sauver Rekk, certains au sein même du pouvoir pourrait voir quelque avantage à sa libération...
Aucun fer ni aucune blessure ne feront oublier sa vengeance au Boucher. Que l'Empire se prépare ; les épées de glace sont en marche.
« De la grande Fantasy. Une intrigue parfaitement maîtrisée avec une écriture puissante qui nous entraîne dans une épopée sanglante et tragique, grandiose et pathétique, et surtout très humaine. » Jean-Luc Rivera, ActuSF Court extrait :
... Le premier soldat mourut poignardé par Laath. Le second se retourna pour les affronter, les yeux fous, et l'épée d'Eleon trouva ses omoplates.
Le silence revint.
- Je n'y crois pas, balbutia Mahlin, embrassant la pièce du regard.
Cette fois-ci, ils avaient dû réveiller le palais entier. Tant pis pour la discrétion. Les corps mutilés des soldats gisaient sur le sol dans des postures grotesques. Le sang maculait les bottes des jeunes gens.
- Je crois que je vais être malade, murmura Shani.
- Pitié, non, je ne supporte pas le vomi, grimaça Eleon. Tu ne vas pas t'effondrer maintenant, fillette ? Tu t'es montrée plus courageuse que je ne le pensais, alors reste-le jusqu'au bout.
Shani le foudroya du regard - si les yeux avaient pu tuer, l'assassin serait aussi mort que les gardes. Laath se pencha rapidement sur les corps et extirpa un trousseau de clés de la poche du sergent. Il n'y avait que deux portes, et il ouvrit la première sans hésiter.
C'était une pièce richement décorée, avec une large fenêtre, des tentures au mur, une cheminée et des peaux de bêtes sur le sol. Il s'agissait clairement d'une cellule de luxe, destinée aux personnages importants. Une couche de poussière sur le sol révélait qu'elle n'avait pas été utilisée depuis longtemps.
Par réflexe, Laath se pencha vers la fenêtre pour évaluer la distance. La pluie lui fouetta le visage, et il battit en retraite. Le brouillard l'empêchait de voir plus loin que quelques coudées, mais il supposait que la tour descendait en ligne droite jusqu'à la cour intérieure.
- Qu'est-ce que tu fais, Laath ?
Le voleur sursauta en entendant Shani l'appeler. Il se détourna de la fenêtre et retourna vers l'escalier. La seconde porte l'attirait inexorablement, avec ses lourds battants et sa serrure épaisse. Il enfonça la clé et murmura une prière à la Déesse du Destin. La porte pivota.
Pieds et poings liés sur un lit de brocart, Rekk esquissa un sourire sans humour.
- Vous en avez mis, du temps.
Au loin, le tocsin sonna l'alerte.
© Bragelonne 2015
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--- La lecture commune, cette expérience palpitante ---
Comme prévu, Saiwhisper et moi avons poursuivi notre lecture de ce diptyque. Verdict ? Même si ce second tome s'inscrit globalement dans la lignée du premier, nous avons toutes deux relevé des différences assez marquantes, bonnes ou mauvaises.
J'ai donc un certain nombre de choses à dire. Mais avant, je tiens à remercier Saiwhisper pour cette lecture commune qui s'est révélée fort agréable. J'espère pouvoir remettre ça très prochainement !
--- Une fin pour un début ? ---
Pour rappel, je n'avais pas totalement adhéré à la fin du Sang sur la lame, ce qui avait fait naître en moi quelques appréhensions pour ce second volet. En le commençant toutefois, j'ai été plus que surprise par une révélation de taille. Je ne vous en dirai pas plus, rassurez-vous, mais je ne peux m'empêcher de penser que les chapitres concernés auraient été bien plus efficaces à la fin du premier numéro, afin de raviver l'intérêt du lecteur. Et oui, un cliffhanger, même s'il est frustrant, fait toujours son effet !
--- Une suite écrite dans la précipitation ? ---
Là encore, je m'interroge, car j'ai eu cette impression en tournant les pages du Châtiment de l'empire. Cependant, cette remarque n'est pas forcément négative ou, tout du moins, pas entièrement. J'ai en effet constaté que les chapitres étaient plus courts, plus dynamiques également, offrant davantage de rythme au récit.
Mais ce changement n'est pas sans conséquence, puisque l'auteur a, en parallèle, un peu trop abusé des facilités scénaristiques. D'ailleurs, Saiwhisper partage mon avis à ce propos. En d'autres termes, l'histoire manque d'approfondissement, de détails. J'avais parfois la sensation de survoler les événements, et non pas de les vivre.
--- Nos héros au coeur de l'action ---
L'évolution des personnages est incroyable. Amorcée dans le premier volet, elle parvient ici à son apogée. Néanmoins, difficile pour moi d'approuver complètement les choix d'Olivier Gay dans ce domaine, car tout va bien trop vite. Quoi qu'il en soit, chaque protagoniste avait un rôle à jouer.
J'ai d'abord été étonnée par Laath dont la personnalité se veut multiple. Il peut ainsi changer de visage en quelques secondes, affrontant les dangers à sa façon. Shani, quant à elle, se révèle pleinement. Davantage guerrière que servante, elle dévoile tout son caractère. Et quel caractère ! Olivier Gay en a peut-être fait un peu trop à son sujet, mais on oublie vite ce faux pas lorsque la belle se met en colère.
Enfin, n'oublions pas Rekk. Je l'ai découvert sous un nouveau jour dans ce dernier opus. D'ailleurs, je crois que l'auteur a souhaité accentuer l'ambivalence qui le caractérise, car il s'est montré aussi cruel qu'attachant. Une excellente méthode pour surprendre le lecteur !
Le seul qui n'ait pas grandi, c'est Malhin. Toujours fidèle à lui-même, il enchaîne les bourdes sans comprendre que son comportement est tout bonnement… puéril ? En bref, je n'ai pas vraiment apprécié ce personnage, trop fade à mes yeux et à ceux de ma binôme.
--- La vengeance à tout prix ---
Ce que je déplore dans le châtiment de l'empire, c'est que l'on perd de vue les divergences politiques. Personnellement, j'avais hâte de retrouver les comploteurs de l'ombre. Mais la vengeance de Rekk prend le pas sur le reste. de ce fait, les chapitres consacrés à Mandonius et à Theorocle m'ont semblé trop peu nombreux et l'intrigue un peu moins captivante.
Cet aspect de l'histoire revient toutefois en avant-plan vers la fin, mais pas de la meilleure des manières. Une fois encore, j'ai trouvé que l'auteur se précipitait. Résultat : une fin bâclée et une lectrice frustrée ! Deux même, puisque Saiwhisper me rejoint aussi sur ce point.
--- Lire ou ne pas lire La Main de l'Empereur ? ---
Après Les Épées de glace, Olivier Gay a écrit un préquel dédié à Rekk dans ses jeunes années. J'avais donc l'intention de me le procurer pour pouvoir le lire par la suite. À présent, je me demande si c'est une bonne idée. Certes, ce diptyque m'a plu, mais il n'est pas aussi bien que je l'espérais.
Saiwhisper m'a néanmoins affirmé que La Main de l'Empereur est un cran au-dessus, ce qui paraît logique puisque Les Épées de glace est la toute première saga éditée de l'auteur. Vous l'aurez donc compris, je suis en plein dilemme…
Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais pour ma part, lorsque je finis une série, je suis toujours partagée entre deux émotions contraires et paradoxales : d’un côté, je suis très heureuse de savoir enfin le fin mot de l’histoire, et de l’autre, je suis totalement effondrée de devoir quitter les personnages que j’ai accompagnés durant plusieurs tomes. Mais dans le cas des Epées de glace s’ajoutent également la frustration intense qu’entraine cette fin atrocement ouverte qui laisse espérer une suite (par pitié, monsieur Gay, une suite, pour la survie de vos lecteurs !) et l’ahurissement complet mêlé de profond respect face à cet ouvrage dont on rêverait tous d’être l’auteur tellement il est … bah parfait, le mot est dit.
Poussés - dans les deux sens du terme - par Rekk, Mahlin et Shani ont fait le grand saut dans le fleuve, tandis que le Boucher se fait charcuter par l’épée de son adversaire et finit dans une geôle aussi inhospitalière qu’efficace. Pour le faire s’évader, Laath, Mahlin et Shani vont devoir s’associer à Eleon, l’assassin prodige qui refuse de laisser sa proie se faire exécuter alors que c’est à lui de le tuer au terme d’une traque. Mais la soif de vengeance de Rekk reste inassouvie … L’Empire, déjà fragilisé par la mort de l’Empereur Marcus et l’ascension au pouvoir de l’impétueux et prétentieux Héritier Théorocle, déjà vulnérable face au risque de soulèvement du peuple Koushite, va devoir se préparer à faire face à une menace bien plus grande encore : la colère du Boucher, qui ne compte pas renoncer à venger la mort de sa fille, quel que soit le prix à payer …
Trop souvent, les seconds tomes commencent avec un long, pénible et ennuyant rappel des événements antérieurs, pour replonger le lecteur dans l’ambiance. Ici, rien de tout cela : on retrouve nos personnages là où on les avait laissés, et l’action redémarre au quart de tour comme si rien ne s’était passé, comme s’il n’y avait pas eu de coupure et de changement de livre. Pour moi qui lit toujours - sauf quand cela n’est pas possible - les tomes d’affilée, c’est une aubaine : tout est encore bien frais dans ma tête et je suis ravie de pouvoir me replonger aussitôt dans de l’action et non pas de la rétrospective ! Plus généralement, ce second et dernier tome est riche en actions, en rebondissements, en coups de théâtre, en révélations … Pas moyen de s’ennuyer, et surtout, pas moyen de s’arrêter de lire tant chaque fin de chapitre est absolument insupportable : on tourne les pages comme si on était poursuivis par des assassins fous furieux, comme si l’avenir du monde dépendait de la suite de l’histoire, comme si il y avait urgence à savoir ce qui va se passer parce que c’est trop terrifiant de ne pas savoir. Je vous préviens, ce livre est dangereux pour les cœurs fragiles ou les âmes sensibles !
Car on ne va pas se mentir, ce second tome est encore plus violent, plus sanguinolent que le premier. Le mot d’ordre : pas de quartier. L’auteur n’hésite pas à malmener lecteur et personnages. Il y a du sang, de la sueur, des larmes, il y a de la douleur, de la frayeur, de la peur. Il y a des meurtres, il y a des trahisons … Ne vous attachez à personne, n’ayez confiance en personne, cela faut à la fois pour nos héros et pour nous-mêmes. Plus d’une fois, je suis restée bouche bée, interloquée, médusée, estomaquée, incapable de croire à ce que je venais d’apprendre tellement cela semble impossible, inimaginable, impensable. Parfois, c’est la colère qui suivait cet état d’ahurissement, parfois, c’était tout simplement de l’admiration face à ce rebondissement inattendu, et parfois aussi, c’était les deux à la fois. Même si c’est parfois un peu frustrant de se rendre compte que l’auteur nous a mené par le bout du nez du début à la fin, cela reste la preuve que l’auteur en question est un véritable génie !
Pour tout dire, j’ai beau chercher, je ne trouve rien à reprocher à ce second tome. Les personnages sont toujours aussi complexes, toujours aussi intéressants, toujours aussi insaisissables, finalement. On ne sait jamais quelle direction ils vont prendre, quel choix ils vont faire, de vrais électrons libres impossibles à cerner ! Certains personnages que nous pensions sans cœur se révèlent être terriblement et profondément humains, d’autres que nous croyions inoffensifs s’avèrent être plus fourbes que le roi des fourbes … Impressionnant, déstabilisant. L’intrigue est toujours aussi bien menée, aussi emberlificotée, si bien ficelée que l’on se demande bien, au fur et à mesure qu’approche la fin, comment tout cela va réussir à se démêler. Et aussi étonnant que cela puisse paraitre, mais cela se démêle très rapidement, de façon très brutale, mais très efficace également. Je ne suis d’ordinaire pas trop pour la tactique « on fonce dans le tas », mais je dois reconnaitre que cela marche finalement plutôt pas mal ! Et enfin, la plume est toujours aussi extraordinaire, c’est à la fois sombre (c’est quand même l’histoire d’une Vengeance faite homme qui vient châtier un Empire, comme le dit le titre) et léger (j’aime décidément énormément l’humour d’Olivier Gay, qui débarque au moment le plus impromptu pour donner lieu à des situations cocasses, des conversations burlesques), avec en prime cette petite touche d’émotions (j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps pour les cinquante années à venir !). Chapeau.
En bref, ce livre, c’est LE livre que j’aurai aimé écrire, celui qui réunit tout ce que j’aime, celui qui a réussi à me surprendre, celui qui m’a donné envie de me relever au milieu de la nuit pour savoir la suite, celui que je n’avais finalement pas vraiment envie de terminer car je ne voulais pas quitter ces personnages, cet univers, aussi éblouissant qu’impitoyable. C’est le livre qui me rappelle pourquoi j’aime tellement la fantasy. Mais c’est aussi le livre qui me fait me sentir toute vide : qu’est-ce que je vais bien pouvoir lire, maintenant ? Je n’ai qu’une envie : aller me procurer La main de l’Empereur pour retrouver Rekk, mais surtout, aller harceler l’auteur nuit et jour pour qu’il m’écrive une suite, j’veux savoir ce qui se passe ensuite ! Alors voilà, lisez ce livre, lisez ce dyptique, car même si vous n’en ressortirez pas complétement indemnes, vous verrez, elle est parfaite, cette saga !
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