Des lectures parmi les plus belles du moment...
4 février 1912. Le jour se lève à peine. Entourés d'une petite foule de badauds, deux reporters commencent à filmer. Là-haut, au premier étage de la tour Eiffel, un homme pose le pied sur la rambarde. Il veut essayer son invention, un parachute. On l'a prévenu : il n'a aucune chance. Acte d'amour ? Geste fou, désespéré ? Il a un rêve et nul ne pourra l'arrêter. Sa mort est l'une des premières qu'ait saisies une caméra.
Hanté par les images de cette chute, Étienne Kern mêle à l'histoire vraie de Franz Reichelt, tailleur pour dames venu de Bohême, le souvenir de ses propres disparus.
Du Paris joyeux de la Belle Époque à celui d'aujourd'hui, entre foi dans le progrès et tentation du désastre, ce premier roman au charme puissant questionne la part d'espoir que chacun porte en soi, et l'empreinte laissée par ceux qui se sont envolés.
Des lectures parmi les plus belles du moment...
Franz Reichelt, 33 ans, s'élance le 4 février 1912 de la plateforme du 1er étage de la Tour Eiffel afin d'essayer le parachute qu'il vient de créer. La scène est filmée pour l'occasion. Malheureusement l'envolée de ce tailleur pour dames, originaire d'Autriche-Hongrie lui sera fatale.
Qu'est-ce qui a poussé cet homme à prendre un tel risque ? Étienne Kern nous raconte dans cette biographie romancée le parcours de Franz jusqu'à ce jour funeste.
L'ambiance est à la fois mélancolique et poétique. La plume de l'auteur est magnifique et magnétique. C'est un vrai régal littéraire. J'ai ressenti beaucoup de douceur, d'humanité et de respect pour cet étrange personnage qu'est Franz Reichelt.
Franz a été, pour moi, difficile à cerner. J'ai eu du mal à m'intéresser à son histoire. Il n'en reste qu'il est très touchant. On le sent animé d'une bienveillance sincère et sans limite. Il a envie d'apporter de manière totalement désintéressée quelque chose à ce monde et aux gens.
J'ai été un peu déstabilisée au début entre le mélange de fiction et les quelques textes en italique racontant les pensées intimes de l'auteur. Il met en parallèle le sort de Franz avec des événements personnels. C'est déroutant car cela était inattendu pour moi mais cela renforce l'émotion. Celle-ci va d'ailleurs crescendo tout au long du roman jusqu'à la toute dernière phrase de toute beauté.
La vidéo de ce saut mortel est trouvable sur internet. Je ne l'ai pas visionné et je ne le ferai pas. Impossible pour moi de voir un homme mourir de cette façon. Je reste traumatisée de mes souvenirs de 2001 lorsque j'ai vu à 16 ans en direct des personnes désespérées sautées du World Trade Center.
Une petite lecture qui se lit très rapidement ! C’était parfait pour mes trajets en bus pour aller au boulot :)
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J’ai découvert un homme que je ne connaissais pas, Franz Reichelt, un homme prêt à tout pour atteindre ses rêves, quitte à mourir. D’ailleurs pas de suspense sur la fin du roman puisque c’est une histoire vraie. Un joli roman sur un moment d’histoire que je ne connaissais pas.
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L’histoire se passe dans les débuts de l’aviation, et Franz veut inventer le parachute. On suit ses nombreux essais, sa passion, sa folie… Folie que personne ne comprend lorsqu’il voudra tester lui-même le parachute en se persuadant que si ses précédents essais ont échoué, c’est parce qu’il les réalisait avec un mannequin. Et que ce dernier ne réagissait donc pas.
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On ressent aussi toute la souffrance non dite de la femme qui l’accompagne.
Le 4 février 1912, au petit matin, un tailleur pour dame d’origine autrichienne nommé Franz Reichelt monte sur la rambarde du premier étage de la Tour Eiffel. Il va sauter, devant témoins et devant deux caméras, pour le test ultime d’un costume-parachute de son invention. Il n’a que cela en tête depuis des mois, tout le monde pense qu’il va faire ce dernier test avec un mannequin, c’est d’ailleurs ce qui est indiqué sur l’autorisation de la préfecture de police. Mais c’est bien lui qui enfile le costume, à la surprise générale. Il en est certain, son invention va fonctionner et sauver à l’avenir la vie de tous les aviateurs du monde. En réalité, Franz Reichelt n’a pas l’ombre d’une chance, il sera le premier homme, non pas à voler, mais à mourir devant une caméra.
Avec « Les Envolés », Etienne Kern dresse le portrait tendre et tragique d’un homme qui voulait voler. Rien ne prédestine Franz à l’aventure aéronautique, lui le petit tailleur immigré à l’accent germanique et à l’orthographe hésitante. Il n’est pas plus aventurier que les autres, pas plus orgueilleux que les autres, ni plus intelligent. Mais Franz aime. Au final l’amour aura été le moteur de sa vie, et l’objet de son malheur. Il aimait son ami Antonio qui s’est tué aux commandes d’un appareil volant de son invention, il aimait Emma sa veuve inconsolable, il aimait Alice la petite fille de son employée que la diphtérie a emporté. Il les aimait et voulait les impressionner, les rendre fiers, leur rendre hommage. Son costume-parachute inspiré des ailes de chauve-souris, qui suscite encore aujourd’hui les railleries, ce n’était que cela : une immense preuve d’amour et de gratitude. Etienne Kern, avec ce tout petit roman, nous narre avec beaucoup de tact et même de tendresse la courte vie d’un homme très seul, délicat, empathique dont personne ne saura jamais s’il croyait réellement qu’il sortirait vivant de ce saut de l’ange, ou s’il avait décidé de prendre à bras le corps une mort qui lui tournait autour depuis toujours. Etienne Kern met en parallèle cette chronique d’une mort annoncée avec celle d’une amie à lui, M., qui atteinte d’une maladie incurable, qui a sauté par la fenêtre de son appartement : l’appel du vide, toujours… Il y a quelque chose d’assez déchirant à suivre le parcours inéluctable de cet homme vers sa mort imminente, cet homme au final très douloureusement seul. « Les Envolés », c’est aussi la peinture d’une époque, celle du début du XXème siècle, une époque de croyance optimiste en les progrès de la science, une époque insouciante aussi, passionnée par l’aviation et la possibilité enfin pour l’homme de voler. Nous sommes quelques semaines avant le naufrage du Titanic, premier coup de semonce pour cette époque bénie qui croyait tant aux lendemains qui chantent. Cette époque, c’est Franz Reichelt sur la rambarde le la Tour Eiffel : elle croit au miracle, à la science, au progrès qui résoudra tous les problèmes. Elle ne sait pas qu’il ne lui reste que deux ans avant de sombrer dans le précipice de la Grande Guerre. « Les Envolés » est un tout petit roman très touchant, presque bouleversant, une petite pépite en même temps qu’un délicat hommage à Franz Reichelt, ce héros méconnu à l’étrange moustache.
Les envolés – Etienne Kern
Un livre qui rend hommage à des pionniers qui avaient bien mérité la patrie.
Etienne Kern pour son premier roman a mis en avant Franz Reichelt, l’homme qui se jeta de la Tour Eiffel devant les caméras.
Originaire de Bohême autrichienne, naturalisé français en 1911, il convoitait les 5 000 francs dont était doté le prix Lalance, créé pour promouvoir l’invention d’un parachute qui sauverait la vie des aviateurs en perdition
Le 4 février 1912, le parachute de ce tailleur parisien échoua à s’ouvrir. Etienne Kern a voulu héroïser celui qu’on qualifia de « première victime du cinéma ».
Un roman dépouillé, sombre où l’aventure se veut retrancher à l’intérieur de soi-même.
Etienne Kern a déjà écrit plusieurs essais et son premier roman court est une réussite historique.
Depuis sa sortie je désirais lire ce roman, le premier de Stéphane Kern, dont le tire m’intriguait quelque peu. Qu’est-ce qui pouvait bien se cacher derrière "Les envolés" ? Je ne le compris qu’à la lecture de l’ouvrage, ma dernière de l’année 2022, ouvrage que l’auteur m’avait dédicacé à Besançon avec une gentillesse hors du commun.
"Tu as les yeux fermés, les bras ballants, la tête légèrement penchée…une série de diagonales… C’est l’un des piliers de la tour Eiffel…" Ce sont les premiers mots du roman, en italique et énigmatiques, premiers questionnements, premiers étonnements, où vont-ils m’entraîner ? Le premier chapitre me l’apprend : "4 février 1912…Il avait trente-trois ans. Il n’était pas ingénieur, ni savant. Il n’avait aucune compétence scientifique et se souciait peu d’en avoir. Il était tailleur pour dames. Il s’appelait Franz Reichelt." C’est ainsi que l’auteur nous raconte l’histoire de cet inventeur.
Cet ouvrage est magnifiquement écrit. J’ai, en effet, trouvé l’écriture élégante parce que sans chichis. Les phrases sont courtes, joliment agencées, faites de mots simples mais choisis. La lecture en est limpide et agréable. Les personnages, réels ou de fiction, décrits avec minutie, sont attachants de par leur retenue, leurs forces ou leurs faiblesses. Les sentiments sont abordés avec beaucoup de délicatesse.
Il est aussi magnifiquement construit qui alterne l’histoire de Franz Reichelt – dont je n’avais jamais entendu parler – avec des moments plus intimes dans lesquels l’auteur fait revivre ses proches, disparus, envolés. La délicatesse des propos, la sensibilité qui affleure, le peu de mots, de phrases, de pages, disent s’il en était encore besoin combien la qualité d’un écrit ne se mesure pas à l’épaisseur de l’ouvrage. Il y a dans ce roman un quelque chose de particulier, une douceur, qui m’a envoutée, émue, charmée. En plus de l’intérêt lié à la découverte des balbutiements du parachutisme, l’évocation des sentiments profonds de l’auteur est bouleversante et émouvante l’espérance d’une marque laissée par ceux que l’on a aimés et qui se sont évaporés.
"Les envolés" est un premier roman tout en pudeur, d’une grande beauté et maîtrisé de bout en bout. J’attends déjà le suivant.
https://Memo-emoi.fr
Pour un moment d’éternité
Étienne Kern a choisi, pour son premier roman, de retracer le parcours de Franz Reichelt. Car l'histoire de l'homme qui s'est jeté de la tour Eiffel en 1912 est bien plus riche que le fait divers filmé à l'époque. Elle dit aussi la puissance d'une conviction, la force d'un rêve.
Il s'appelait Franz Reichelt, avait émigré en France et était tailleur. Mais il est surtout connu pour avoir sauté un jour de février 1912 du premier étage de la tour Eiffel. La courte vidéo de ce drame a été visionnée des millions de fois, symbole tout à la fois d'un monstrueux accident et de la volonté farouche de vivre son rêve.
Étienne Kern, qui vient de décrocher le Prix Goncourt du premier roman pour ce livre, a choisi de raconter comment il en était arrivé à faire ce choix. Et c'est passionnant.
Sur ses pas, on découvre combien la France se passionnait alors pour les pionniers de l'aviation. «Chauffeurs de taxi, étudiants, coureurs cyclistes, des centaines de têtes brûlées se prenaient à rêver des nuages. C'était plus qu'un engouement, c'était une frénésie, un élan gigantesque comme après une longue absence. Les étagères sc tapissaient de revues spécialisées. Jamais les cœurs n'avaient vibré de plus d'émotions. Çà et là, des appareils construits dans des arrière-boutiques ou des cours de ferme s’élevaient laborieusement dans les airs avant de retomber.
Partout, les pieds enfoncés dans le sol, des foules se rassemblaient, poussant le même cri de plaisir, les bras tendus vers tous ces héros, ces perdus, ces damnés qui lançaient de gros jouets vers le ciel sans savoir qu'ils y creusaient leur tombe.
En ce temps-là, on ne parlait pas encore d'avions. On parlait d'aéroplanes.»
Si Franz n'avait pas croisé la route de Antonio Fernandez, il n'aurait sans doute jamais envisagé de voler. Ce collègue, qui lui a mis le pied à l'étrier quand il est arrivé en France et ne parlait quasiment pas la langue, a rapidement fait fortune avant de se lancer dans la construction de l'un de ces aéroplanes. Lors d'une soirée passablement avinée, il va lui faire détailler son projet. Quelques jours plus tard, du côté de Nice, il mourra aux commandes de l'Aréal, son invention qui avait réussi à décoller, mais un câble défectueux a sans doute lâché et provoqué sa chute.
Quelques jours plus tard sa veuve, accompagnée de leur fille que son père n'aura jamais vue, se présentera à sa boutique parisienne, vendue pour trois fois rien. Elle parviendra à se faire embaucher comme couturière et croisera par la suite la route de Franz. Ignorant leur amitié passée, Emma va accorder sa confiance à cette homme si attentionné. Franz, quant à lui, s'est lancé dans la confection d'un costume-parachute. Il veut ainsi rendre hommage à son ami Antonio et offrir une belle preuve d'amour à sa veuve. Qui se sent trahie, qui voit une seconde fois la folie s'emparer de son homme.
Étienne Kern, en racontant les jours et les heures qui vont mener Franz à la mort, dit bien davantage que les journalistes qui ont alors relaté ce fait divers. Il dit les rêves des émigrés, il dit la chute de son grand-père et celui de son amie, de tous ceux qui sont partis trop tôt, des rêves plein les yeux.
En insérant son histoire personnelle entre les chapitres, en racontant son enquête sur les pas de Franz Reichelt, le romancier donne à ce livre une dimension universelle. En rendant hommage à tous les envolés, il montre aussi que leurs espoirs continuent de nous accompagner, qu'ils sont au-dessus de leur tragique destin. Derrière la mort, il nous donne une émouvante leçon de vie.
https://urlz.fr/jraJ
C'est un roman tendre et délicat que nous propose Etienne Kern, inspiré d'un petit reportage du 04 février 1912 ou un homme Franz Reichelt s'élance du premier étage de la Tour Eiffel pour tester la combinaison-parachute qu'il a inventé. Malheureusement, celui-ci s'écrase cinquante mètres plus bas au milieu de la foule hébétée . Pourquoi un accident si stupide ?
A partir de cet événement et d'un carnet laissé par le malheureux, l'auteur retrace le parcours de Franz Reichelt, venu de Bohème pour devenir tailleur pour femmes à Paris. Même si sa petite boutique est plutôt prospère , il mène une existence triste et solitaire, ne pouvant oublier un amour perdu .Mais suite à une annonce promettant une forte récompense pour l'inventeur du parachute et souhaitant conquérir le cœur de Emma, il se lance dans la fabrication d'un costume pouvant se transformer en parachute.
Ce projet devient une obsession et fait vaciller sa raison .
En parallèle de ce récit, Étienne Kern intercale des pages personnelles évoquant des personnages proches de lui et ayant péri eux aussi par des chutes , comme son grand-père et une amie pour laquelle le livre est dédicacé.
Ainsi , on alterne entre un récit réel du début du siècle et des souvenirs de l'auteur autobiographiques, procurant une réflexion intime sur les disparus, ceux qui se sont « envolés ».
Comme j'ai aimé la plume de l 'auteur : il manie avec grande élégance le style romanesque, nous offrant un texte lumineux et vivant grâce à de nombreuse pages descriptives mais légères sur la mode, l'aviation, la description des Années Folles à Paris, ou tout est possible et pourquoi pas voler ?
En parallèle, il décrit avec minutie et grâce les affres de la solitude, des échecs successifs de Franz mais aussi ses frémissements d'amoureux. Celui-ci nous touche dans sa tendresse et son amour non partagé hormis par une petite fille .
Il nous parle aussi de tous ces grands rêveurs inconnus, espérant laisser une trace dans la Grande Histoire des inventions .
Franz Reichelt et Antonio Fernandez, tous deux tailleurs immigrés rencontrent des difficultés pour trouver un emploi. Ils finiront par être embaucher par le même employeur.
Antonio, qui a des rêves de grandeurs, va prendre son envol et finira par faire fortune. Dès lors il se consacrera à son rêve : créer un aéroplane qu'il pilotera. Mais il trouvera la bord lors d'un essai laissant une jeune femme avec un enfant naissant.
Franz, quant à lui, est plus effacé et se contente bien de son travail de tailleur pour dames. Jusqu'au jour où non seulement il retrouve la femme de son ami Antonio et prend connaissance du prix Lalanne qui récompensera de 5 000 francs l'inventeur d'un parachute adapté aux aviateurs remis lors de la démonstration qui aura lieu en février 1912. Franz se met donc en tête, de remporter ce prix. Il va délaisser son travail pour se consacrer à ce concours. mais aura-t-il raison ?
Ce roman est un mixte entre l'histoire de ce tailleur qui tente de mettre à jour son rêve et les souvenirs de l'auteur. Roman poétique, mélancolique où transparaît l'amour que l'auteur porte à ces deux doux rêveurs qui ont tout osé pour tenter de voir aboutir leurs rêves.
J'ai été emmenée par cette écriture sensible pleine de compassion, chargée en amour et en amitié mais aussi par cette volonté farouche de Franz de faire aboutir son rêve dont le résultat n'a malheureusement pas été celui escompté. Je me suis pris d'affection pour cet homme qui n'a pas pris la mesure du risque de son rêve.
C'est un de mes coups de coeur de la saison des 68 premières fois 2022 et je remercie les organisatrices pour ce beau travail de sélection.
https://quandsylit.over-blog.com/2022/08/les-envoles-etienne-kern.html
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