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Les deux visages du monde

Couverture du livre « Les deux visages du monde » de David Joy aux éditions Sonatine
  • Date de parution :
  • Editeur : Sonatine
  • EAN : 9782383991359
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Après quelques années passées à Atlanta, Toya Gardner, une jeune artiste afro-américaine, revient dans la petite ville des montagnes de Caroline du Nord d'où sa famille est originaire. Déterminée à dénoncer l'histoire esclavagiste de la région, elle ne tarde pas à s'y livrer à quelques actions... Voir plus

Après quelques années passées à Atlanta, Toya Gardner, une jeune artiste afro-américaine, revient dans la petite ville des montagnes de Caroline du Nord d'où sa famille est originaire. Déterminée à dénoncer l'histoire esclavagiste de la région, elle ne tarde pas à s'y livrer à quelques actions d'éclat, provoquant de violentes tensions dans la communauté. Au même moment, Ernie, un policier du comté, arrête un mystérieux voyageur qui se révèle être un suprémaciste blanc. Celui-ci a en sa possession un carnet dans lequel figurent les noms de notables de la région. Bien décidé à creuser l'affaire, Ernie se heurte à sa hiérarchie. Quelques semaines plus tard, deux crimes viennent endeuiller la région. Chacun va alors devoir faire face à des secrets enfouis depuis trop longtemps, à des mensonges entretenus parfois depuis plusieurs générations.

David Joy ne cesse de nous surprendre avec ce récit qui creuse à l'os l'histoire d'une petite communauté de Caroline du Nord où toutes les apparences entretenues depuis des décennies se fissurent. Il y confirme avec maestria son immense talent et nous donne avec ce livre, sans doute son plus ambitieux, l'un des romans les plus marquants de ces dernières années.

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Avis (6)

  • A chaque nouveau roman, David Joy se donne pour mission de dénoncer les défaillances et les dérives de l’être humain. Situant toujours ses histoires dans des bourgades reculées des États-Unis, il met en lumière les vices qui gangrènent cette population.

    Dans « Les deux visages du monde », des...
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    A chaque nouveau roman, David Joy se donne pour mission de dénoncer les défaillances et les dérives de l’être humain. Situant toujours ses histoires dans des bourgades reculées des États-Unis, il met en lumière les vices qui gangrènent cette population.

    Dans « Les deux visages du monde », des évènements dramatiques bouleversent le quotidien d’une communauté. Par ricochet, les ressentis de chacun refont surface. Ces tragédies vont être le révélateur des pensées troubles de gens qui avaient, jusque-là, l’impression de vivre en harmonie.

    Même si l’histoire repose sur des intrigues policières, c’est des dialogues des personnages que naît la véritable problématique. Les différents protagonistes échangent sur les faits et leurs opinions antagonistes créent le conflit. Les débats houleux entre eux deviennent le catalyseur d’une vérité que tout le monde se cache.

    Les acteurs de ce drame se rendent alors compte que leur fraternité n’était qu’illusion. Chaque communauté vit dans deux mondes qui se côtoient, mais qui observent les situations avec leur propre prisme. Et comme ils pensaient que « Si on ne parle pas de quelque chose, cette chose-là disparaîtra », ils n’en ont jamais vraiment discuté. Les uns par peur de déranger, les autres pour conserver leurs privilèges.

    L’écrivain américain s’attaque de front à son sujet. Il ne cherche pas d’artifice ou de représentation pour traiter de la xénophobie qui sévit dans ces lieux. Il ne s’intéresse pas seulement au racisme brut, évident, mais aussi à sa version latente, perpétuée depuis de nombreuses années.

    Avec le talent qu’on lui connaît, David Joy nous livre une aventure percutante sur le racisme ordinaire, qui continue son chemin grâce au silence. Sa plume magnifique et son sens de la narration m’ont poussé à m’interroger sur mon propre comportement. Un roman puissant et essentiel, comme l’ensemble de son œuvre !

    https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/09/19/963-david-joy-les-deux-visages-du-monde/

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  • J’ai découvert la plume de David Joy avec Le poids du monde et j’ai le souvenir d’un livre fort que j’avais beaucoup apprécié. J’étais donc ravie de lire son dernier opus.

    Je me suis lancée, encore une fois, sans lire la quatrième de couverture, que j’ai découvert après ma lecture et...
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    J’ai découvert la plume de David Joy avec Le poids du monde et j’ai le souvenir d’un livre fort que j’avais beaucoup apprécié. J’étais donc ravie de lire son dernier opus.

    Je me suis lancée, encore une fois, sans lire la quatrième de couverture, que j’ai découvert après ma lecture et sincèrement, je ne regrette pas du tout. Je trouve qu’elle ne correspond pas entièrement à ce que j’ai pu lire…

    L’esclavagisme a laissé une empreinte très forte en Caroline du Nord, profondément ancré dans le quotidien des gens, il y a encore peu. Pendant la guerre de Sécession, elle fait partie des États confédérés d’Amérique et ne rejoindra l’Union que 7 ans plus tard, en 1868. Beaucoup plus proche de nous, cet Etat du Sud a instauré un programme de stérilisation forcé entre 1929 et 1974 visant les Noirs, faisant environ 7 600 victimes, y compris des enfants.

    C’est sur ce terreau fertile que David Joy plante son intrigue en la faisant s’alterne entre deux histoires qui se croisent par moment, mais resteront finalement bien distinctes, mais dans la même veine. La petite ville de Caroline du Nord, petite ville typiquement américaine, sera à feu et à sang pendant quelques semaines.

    D’un côté, nous avons, Toya, étudiante et artiste afro-américaine, qui doit finaliser un projet de fin d’études et passe quelque temps chez sa grand-mère.

    De l’autre, un suprémaciste blanc, de passage, un brin SDF, mais en quête de reconnaissance. Il a en sa possession un carnet bien compromettant avec tous les noms des racistes du coin. Le Ku Kux Klan a encore de beaux jours devant lui…
    La tension monte crescendo au fil de la lecture.

    Dans cette petite ville, où le racisme ne porte pas son nom, David Joy, à travers ses personnages démontre que les apparences sont parfois bien trompeuses, les amitiés faussées par un racisme larvé et les racines du mal sont enterrées bien trop profondément…

    Avec un rythme soutenu et sans temps mort, l’embrasement aux ramifications profondes, remonte jusqu’aux arcanes politiques, bien pourris et provoquer deux meurtres sordides…

    De ces deux faits divers, découle une enquête brillamment menée par une enquêtrice qui remontera aux racines du mal et donnera toute sa dimension à cette histoire très visuelle, et bien trop réelle. Certainement que le fait que l’auteur vive dans cet Etat lui permet d’apporter un certain réalisme au récit, grâce à une construction narrative, précise, à la tension extrême.

    La psychologie des personnages est d’une densité profondément humaine et on ne peut rester indifférent à la tristesse de ces deux femmes, mère et grand-mère qui au fil de l’avancée du récit de David Joy, prennent vie sous des sentiments palpables. Leur amour, résilience force le respect.

    L’auteur aborde plusieurs thématiques qui donnent une profondeur et une densité au récit qu’il sera difficile d’oublier Toya et cette famille afro-américaine qui fait de son héritage historique une force porteuse d’espoir.

    Finalement, David Joy mêle avec subtilité les problèmes de racisme, d’esclavagisme, mais aussi de son héritage et de ce qu’on en fait.

    Comment peut-on se sentir accepté, quand les stigmates d’un héritage colonisateur ou esclavagiste sont visibles et palpables ? Même si je ne suis pas pour l’effacement de certains faits historiques, ou le déboulonnage des statuts à tout-va, j’avoue humblement que ce livre m’a fait réfléchir sur cette question particulièrement. Ce qui au-delà de m’avoir fait passer un excellent moment, permet une réflexion nécessaire, dans un monde où chacun doit pouvoir se sentir appartenir à un ensemble.

    https://julitlesmots.com/2024/08/27/rentree-litteraire-2024-les-deux-visages-du-monde-david-joy/

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  • Toya Gardner, une artiste noire originaire d'Atlanta, revient en Caroline du Nord pour terminer sa thèse. Logée chez sa grand-mère Vess, elle décide d'utiliser son art pour protester contre un symbole d'oppression dans sa ville : une statue confédérée. Son acte ne laisse personne indifférent et...
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    Toya Gardner, une artiste noire originaire d'Atlanta, revient en Caroline du Nord pour terminer sa thèse. Logée chez sa grand-mère Vess, elle décide d'utiliser son art pour protester contre un symbole d'oppression dans sa ville : une statue confédérée. Son acte ne laisse personne indifférent et divise profondément la communauté, et ce n'est que le début de ses actions..
    Pendant ce temps, William Dean Cawthorn, un membre du Ku Klux Klan, est arrêté. Portant une liste de membres influents du Klan, il révèle des liens compromettants avec des figures éminentes de la ville, comme Slade Ashe, un suprémaciste qui a troqué la tenue traditionnelle du Klan pour un costume d'affaire. Alors que l’enquête progresse, cette liste disparaît mystérieusement, plongeant Ernie, un des policiers dans un dilemme, il souhaite creuser l'enquête mais ces interrogations ne sont pas du goût de tous.
    L'auteur parvient à tisser des personnages pleinement développés et des intrigues qui captivent jusqu'à la dernière page. Avec une plume à la fois brute et subtile, il explore les liens invisibles mais puissants qui façonnent les communautés, soulevant une question fondamentale : jusqu'à quel point connaissons nous réellement nos proches ? Ceux avec qui nous avons partagé des repas, des événements, des années de vie commune ? Les secrets enfouis sont nombreux, et les masques tombent peu à peu.
    Deux personnages très attachants se révèlent, Vess la grand-mère qui est touchante et se révèle d'une grande force et le shérif du comté proche de la retraite qui a sa façon est un pilier au pied d'argile. Il y a de très beaux passages qui ont su me faire vibrer. Ce roman est une réflexion puissante sur le racisme générationnel, les traumatismes hérités, avec des rebondissements inattendus et une tension palpable. C’est une œuvre puissante qui incite à la réflexion, notamment sur des sujets d’actualité brûlants comme la race et l’injustice sociale.

    http://latelierdelitote.canalblog.com/2024/09/les-deux-visages-du-monde.html

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  • Un roman noir sociétal puissant et très engagé
     
    « Alors la différence c’est peut-être que j’ai grandi, que je me suis mis à lire et que j’ai compris que la moitié des conneries qu’on m’avait racontées, c’était pas l’idéal pour débuter dans la vie. »
     
    Prenez le temps de lire cet ouvrage...
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    Un roman noir sociétal puissant et très engagé
     
    « Alors la différence c’est peut-être que j’ai grandi, que je me suis mis à lire et que j’ai compris que la moitié des conneries qu’on m’avait racontées, c’était pas l’idéal pour débuter dans la vie. »
     
    Prenez le temps de lire cet ouvrage très fort. Acceptez les lenteurs, les longueurs. Les Deux Visages du monde est tout sauf un tourne-page. Il fait et surtout il doit faire réfléchir son lecteur tant les questions explicites et surtout implicites sont nombreuses.  
     
    « L’arbre qui possède les racines les plus profondes dans ce pays est l’arbre du suprémacisme blanc. Et le fait est qu’il n’est pas nécessaire d’être celui qui a planté cet arbre ou qui a veillé à l’arroser ou qui en a taillé les branches pour être celui qui bénéficie personnellement de l’ombre qu’il fournit. »
     
    Bienvenue à Sylva la petite ville des montagnes de Caroline du Nord dans laquelle revient Toya Gardner, une jeune fille afro-américaine. Elle vient y retrouver sa grand-mère Vess pour l’été. Elle vient surtout bousculer l’ordre des choses car à la vue des événements, Toya « sut que ce monde ne pouvait pas durer ». Toya va agir et réaliser quelques coups d’éclats
     
    « Elle avait senti brûler cette flamme face au shérif, tout filtre ou toute hésitation se consumant. Et cependant, elle comprenait parfaitement que la ligne entre intrépidité et imprudence était très fine. »
     
    Au même moment, Ernie un policier local, contrôle un suprémaciste blanc ivre et trouve un carnet avec des noms de personnalités locales. Intrigué, il retourne sur les lieux le lendemain et constate la disparition du dit carnet.  
    Tout alors s’enchaine… jusqu’aux drames. Toya est assassinée et Ernie sauvagement agressé. Y a-t-il un lien entre les deux affaires ?
    Charge à Leah Green et au shérif John Coggins de mener les deux enquêtes.
     
    « La vérité, inspectrice, c’est qu’il ne faudrait pas qu’un Noir perde la vue pour que vous regardiez enfin la réalité en face, que vous ayez un éclair de lucidité. Et pourtant, encore et toujours, c’est ce que ce monde exige. Aussi, comme je l’ai dit, il y a des questions que vous devez vous poser. »
     
    Racisme, Black Lives Matter, absence de remise en cause, silence et inaction… les thématiques abordées par David Joy sont nombreuses. Si les méthodes sont plus discrètes, doit-on pour autant fermer les yeux ? La plume de David Joy dissémine si subtilement au fil des pages tant de questions déroutantes et perturbantes. Les propos sont extrèmement forts, tout comme les personnages féminins sont marquants. La fougue et la détermination de Toya, la sagesse de Vess, l’abnégation de Leah. La petite et la grande Histoire se confondent, la prise de conscience est brutale.
    « Ca m’a toujours fait mal, la façon dont partout ailleurs dans ce pays, les gens veulent croire que le sud a comme qui dirait le monopole du racisme. Comme si ça existait qu’en un seul endroit. Mais j’ai un scoop pour toi, cette saloperie est aussi américaine que la Budd Light et le baseball »
     
    Les Deux Visages du monde expose l’Amérique profonde, celle dont nous ignorons tout. C’est certainement actuellement en pleine campagne présidentielle américaine l’un des discours politiques les plus qualitatifs. Comme le disait Stephen Markley ce week-end dans une interview à Libération : « La fiction permet de rendre les enjeux plus convaincants, plus réels, plus urgents ».  Et comme l’écrit à son tour David Joy : « Rien n’était ni tout noir ni tout blanc, c’était gris, et le gris était bien plus terrifiant car trop souvent il n’offre pas de points de repère. »
     
    Les Deux Visages du monde est assurément un des meilleurs romans noirs social. Pour autant, est-il trop engagé ? trop politique ? trop à sens unique ? A vous de juger.

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  • Alors que Toya utilise ses talents d’artistes pour dénoncer le racisme endémique de sa région natale, en Caroline du nord, un individu suspect, par son attitude étrange et sa qualité d’étranger attire l’attention de la police locale. Qui est ce Willy Dean Cawthorn, qui vient de Virginie avec...
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    Alors que Toya utilise ses talents d’artistes pour dénoncer le racisme endémique de sa région natale, en Caroline du nord, un individu suspect, par son attitude étrange et sa qualité d’étranger attire l’attention de la police locale. Qui est ce Willy Dean Cawthorn, qui vient de Virginie avec dans sa voiture un costume du KKK et un carnet où sont consignés des noms dont l’association dans ce contexte signifient bien des ennuis potentiels ?

    Les événements dramatiques vont se succéder dans la région, et il faudra la pugnacité de Leah, inspectrice, pour tenter de comprendre ce qui se cache derrière les crimes commis, malgré la volonté nette des autorités de passer à autre chose…


    C’est un roman noir superbement écrit, qui montre l’importance de l’héritage historique et des traces ineffaçables que le racisme et le suprémacisme blanc ont laissé dans les esprits. Quasiment impossibles à oublier, on sait bien que malgré l’évolution des lois, les préjugés sont encore vivants et les tentatives d’apaisement cachent souvent une autre forme de discrimination.

    Le portrait de la jeune militante est celui d’une femme lumineuse, prise au piège de ses revendications.

    La confrontation des trois générations de femmes met bien en évidence l’évolution sociale vis à vis de la condition du peuple afro-américain.

    Un polar certes, mais aussi une analyse sociale sensible et un excellent moment de lecture.

    Merci aux éditions Sonatine pour l’envoi de ce service de presse numérique via NetGalley France. Cette chronique n’engage que moi.



    432 pages Sonatine 29 août 2024
    #LesDeuxvisagesdumonde #NetGalleyFrance
    Traduction Jean-Yves Cotté

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  • Les fantômes du passé
    Un très grand merci à NetGalley et à Sonatine pour m’avoir permis de découvrir le nouveau roman de David Joy en avant première, un auteur que je suis assidûment. A nouveau, il nous emporte dans une histoire sombre et tragique, prenant comme décor une petite bourgade de...
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    Les fantômes du passé
    Un très grand merci à NetGalley et à Sonatine pour m’avoir permis de découvrir le nouveau roman de David Joy en avant première, un auteur que je suis assidûment. A nouveau, il nous emporte dans une histoire sombre et tragique, prenant comme décor une petite bourgade de Caroline du Nord, non loin de celle où il vit.
    A Sylva, tout le monde se connaît et la police a finalement peu d’occasion d’intervenir. Pourtant, en l’espace de quelques jours, deux événements vont se télescoper et provoquer un séisme. Tout d’abord c’est une jeune artiste noire qui secoue l’opinion avec l’une de ses œuvres. La peinture rouge sang déversée sur la statue érigée en hommage aux héros confédérés, trônant aux pieds du Jackson County Historic Courthouse ne fait pas l’unanimité. La population de Sylva, majoritairement blanche, peine à comprendre pourquoi Toya réveille les fantômes du passé… La guerre de Sécession est loin, tous se targuent de ne pas être racistes, et ne voient pas quel mal il y a à commémorer les héros confédérés, ni à se promener avec l'autocollant du drapeau confédéré sur son pick-up. Au sein de la communauté afro-américaine (dont la plupart sont des descendants d’esclaves), l’acte de Toya divise aussi… La jeune femme est pourtant une enfant du pays, partie étudier à Atlanta, mais rentrée pour terminer sa thèse à Sylva, pour être près de sa grand-mère Vess, membre important de la petite ville et amie d’enfance du shérif. Presque simultanément, Ernie, l’adjoint du shérif, arrête un homme au comportement suspect, qui s’avère être un suprémaciste blanc, membre du Ku Klux Klan, en possession d’un petit carnet où figure une liste de noms de certains notables du coin, petit carnet qui disparait aussi mystérieusement que la manière dont le « suspect » est relaché…
    Tandis que blancs et noirs s’opposent, et qu’une manifestation est organisée au pied de la statue controversée, Toya disparaît brutalement et Ernie est laissé pour mort après avoir été passé à tabac. Ces deux enquêtes, menées parallèlement par le shérif et par la police de la ville, vont faire apparaître les fissures que les habitants de Sylva tentaient de camoufler depuis des décennies.
    David Joy parvient à la fois à se renouveler tout en restant sur ce qui fait la base de son œuvre, la peinture d’une petite communauté rurale du Sud des Etats-Unis, peuplée à nouveau, de personnages inoubliables. Ici, c’est Vess qui m’a profondément touchée, c’est elle qui porte l’intrigue : une femme forte, une résistante, fière de son héritage, celle qui a transmis des valeurs essentielles à sa petite fille.
    Ce roman est terriblement sombre, mais hélas, il reflète sans artifice la réalité d’une partie de la société américaine profondément fracturée et difficilement réconciliable, (je reviens d’un mois aux Etats-Unis et j’ai été effarée par la teneur des messages des candidats aux élections locales, simultanées à la Présidentielle de novembre).
    Un grand roman noir, passionnant et désespéré.

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