Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Caroline du Nord. Dans cette région perdue des Appalaches, McNeely est un nom qui fait peur, un nom qui fait baisser les yeux. Plus qu'un nom, c'est presque une malédiction pour Jacob, dix-huit ans, fils de Charly McNeely, baron de la drogue local, narcissique, violent et impitoyable. Amoureux de son amie d'enfance, Maggie, Jacob préfère garder ses distances. Il est le dauphin, il doit se faire craindre et respecter. Après un passage à tabac qui tourne mal, Jacob se trouve confronté à un dilemme : doit-il prendre ses responsabilités et payer pour ses actes ou bien suivre la voie paternelle ? Alors que le filet judiciaire se resserre autour de lui, Jacob a encore l'espoir de sauver son âme pour mener une vie normale avec Maggie. Mais cela ne pourra se faire sans qu'il affronte son père, bien décidé à le retenir près de lui.
Avec ce premier roman aussi sombre que déchirant, qui évoque tout autant la série Top of the Lake que Seul le silence de R.J. Ellory, David Joy nous conte l'histoire d'un jeune homme qui tente par tous les moyens d'échapper à l'héritage de la violence et aux péchés de sa famille. Cette quête inoubliable de rédemption, où les frontières entre le bien et le mal, la vie et la mort sont aussi fragiles qu'invisibles, est transcendée par la puissance de l'écriture. C'est en effet dans une prose à vif, lyrique et haletante que David Joy restitue l'infinie complexité des sentiments de son héros dans ce livre à la beauté désespérée, aux allures de chef-d'oeuvre.
Dans la famille MCNeely la méth c'est une affaire de famille. Notre narrateur, Jacob, aidait son père a diviser de grands sacs de cristal à 10 ans et recevait une part pour argent de poche. Sa mère complètement camée qui n’a presque plus de moment de lucidité a été postée par son père dans une cabane. Jacob lui rend visite de temps en temps. Son père est un homme agressif, violent et misogyne. Une de ses plus belles répliques est celle grâce à laquelle il explique à son fils pourquoi il garde encore José près de lui alors qu’il ne lui accorde pas plus d’importance que ça à cette bonne à rien c’est “parce qu'un homme a besoin de se vider, Jacob, et je crois que les femmes servent à peu près qu'à ça. Gestion du stress”.
Jacob est un personnage tiraillé entre le milieu dans lequel il a grandi et son grand défaut : son humanité. Au milieu de tout cela, son réconfort Maggie, son amour d’enfance à qui il s’est résolu à briser le coeur afin de la laisser libre de partir de cet environnement pourri car elle mérite mieux. Il se résout lui même à partir aevc elle mais avec un père et un passé comme le sien tout ne se passe pas comme prévu.
Malgré son milieu, sa capacité à tuer, son agressivité, Jacob est un personnage attachant qu’on a envie de voir réussir, sortir, se détacher de son père. C’est un roman très noir et quel style, quel travail sur les personnages, cette mère accro, ce père infecte, cet avocat véreux. C’est un bel enchaînement de scènes avec certaines pimentée de suspense bien élaborées.
Un coup de coeur pour ce style, ce récit et pour Jacob qui aurait mieux fait de ne pas être si humain.
C’est un roman noir. L’ensemble du récit est lugubre. Il y a toujours une sensation d’oppression. Les personnages sont stéréotypés. Cela accentue le malaise et les relations tendues entre les protagonistes.
Jacob voit sa vie comme une fatalité. Il n’entraperçoit aucune solution, et jour après jour, les événements l’emportent dans leur spirale infernale. Il ressent un mal être profond. L’histoire est racontée de son point de vue. Si, au début du roman, j’ai pensé: « Tu n’as qu’à partir. », j’ai vite ressenti de la compassion pour le personnage. Pour lui, la vie est noire et ne peut être qu'ainsi. Il ressasse sa situation comme un leitmotiv.
Sa mère est toxicomane. Son père un trafiquant de drogue, sans scrupules ni remords. Ce dernier est violent, misogyne. Pour Jacob, qui aide son père depuis l’âge de neuf ans, c’est génétique, et il n’y a rien à faire.
Maggie est la seule personne qui semble un peu saine, mais pour des motifs économiques, elle ne peut pas partir. Elle est un rayon de lumière au milieu de ce noir empli de fatalisme.
Jacob décrit son environnement avec de nombreux détails. L’auteur traite des thèmes de la famille, du destin, de l’amour.
La fin est en partie surprenante, mais totalement logique.
C’est un roman implacable.
À découvrir !
http://www.aupresdeslivres.fr/La-ou-les-lumieres-se-perdent-de-David-Joy
Avoir pour mère une junkie droguée au cristal meth et un père en dominant le traffic dans la région n'est pas ce qu'il y de plus encourageant en terme d'avenir lorsqu'on a 18 ans. Jacob McNeely va pourtant refuser de suivre le modèle familial et tenter de changer son destin ainsi que celui de son amie Maggie.
Nous faisant vivre et ressentir les effets que la cristal méthamphétamine a sur ses consommateurs, son effet destructeur, David Joy nous offre ici un roman d'une noirceur extrême où peuvent cependant luire l'espoir et l'amour. Un roman prenant, passionnant pour cette nouvelle rentrée littéraire des éditions Sonatine.
Alors que les chroniques commençaient dès juin à défiler sur ce titre, j'ai attendu patiemment mon heure pour vous parler de ce petit bijou dans le genre du roman noir, un livre passionnant, sombre et incroyable : voici l'histoire d'un coup de cœur !
J'avais déjà lu ce roman en anglais mais j'avais hâte de découvrir la traduction de Fabrice Pointeau (excellent traducteur de R.J. Ellory notamment) : encore une fois, ce traducteur met en avant de façon somptueuse le style de l'auteur. Là où les lumières se perdent est un premier roman de grande qualité tant dans l'intrigue que dans la forme avec un personnage central qui pourrait être a priori très classique dans ce genre littéraire mais qui est en réalité d'une grande profondeur et extrêmement touchant.
Les Appalaches est le lieu parfait pour mettre en place une ambiance à la Daniel Woodrell : c'est un endroit très sauvage, perdu des Etats-Unis, un endroit fascinant où la cruauté des hommes se développe à son apogée. Le lecteur fait ainsi la connaissance de Jacob, jeune homme de dix-huit ans qui ne souhaite qu'une chose : échapper au destin familial, échapper à son père qui est le baron local, fuir cette ville et cette malédiction... Cependant cet espoir est souvent terni et dès lors c'est en Maggie, son amour de toujours, qu'il place toutes ses chances : elle doit partir, vivre à sa place...
C'est une histoire véritablement déchirante, j'ai rarement été aussi touchée par un personnage : Jacob est plus jeune que moi mais il fait preuve d'une grande maturité, d'un courage extrême et d'un sens du sacrifice inouï. Il éclipse tous les autres personnages même si j'ai beaucoup aimé Maggie, cette jeune femme sincère qui aime Jacob malgré tout son passif et sa famille. La force de ce livre réside ainsi dans la force de caractère des personnages, si l'intrigue n'est pas très compliquée, elle permet de mettre en avant l'intérêt premier du country noir : les relations humaines dans un endroit confiné et perdu. Le lecteur sera soumis à une forte tension et ce jusqu'à la fin. Sûrement la plus belle fin de roman de cette rentrée littéraire.
En définitive, une pépite du country noir, un roman à l'intrigue simple mais aux personnages approfondis et complexes avec une fin sublime...
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