Découvrez la première sélection : 30 titres parmi les romans français de la rentrée littéraire de janvier
La vie d'Adrien et de Louise est un chaos enchanteur.
Méritant et réservé, il travaille pour assurer leur quotidien.
Ouvrière qualifiée de l'imaginaire, elle désaxe la réalité pour illuminer leur ordinaire.
Leur équilibre amoureux est bouleversé le jour où l'agenda stratégique de l'employeur d'Adrien coïncide avec la découverte de tumeurs dans les poumons de sa femme.
Pendant que les médecins mettent en place un protocole que Louise s'amuse à triturer dans tous les sens, l'employé modèle est exilé par un plan social aux confins d'un couloir.
Sidéré, Adrien choisit pour la première fois de désobéir?: il déserte son bureau vide pour se dévouer tout entier à Louise, qui, jour après jour, perd de l'altitude.
Mais peut-on vraiment larguer les amarres et disparaître ainsi sans prévenir ?
Et les frasques les plus poétiques peuvent-elles tromper la mélancolie, la maladie et finalement la mort??
Découvrez la première sélection : 30 titres parmi les romans français de la rentrée littéraire de janvier
#JournéeSansFacebook
Adrien mène une vie toute grise d’employé modèle, tranquille, rangée, réglée comme du papier à musique.
Louise, elle, danse sa vie, peint le monde en couleurs et habite quelque part au-delà de l’arc-en-ciel, dans un univers fantasque et chaotique où son imaginaire peut déborder allègrement.
Le hasard les fait se rencontrer et, contre toute attente, toute probabilité et toute raison, les fait tomber amoureux. D’un amour fusionnel, tendre et absolu, dans lequel Adrien s’adapte avec joie au diapason farfelu de Louise.
Pendant presque dix ans tout va pour le mieux pour les deux tourtereaux. Et puis un jour la dure réalité fait irruption dans leur nid d’amour : on découvre chez Louise un cancer du poumon et Adrien se retrouve relégué dans un placard à balai après la restructuration de son entreprise. Un double drame ? C’est sans compter la fantaisie de Louise, qui décide de voir son cancer comme « un truc nouveau qui nous arrive ». Pleurer sur son sort, très peu pour elle, la vie est belle, toujours. Adrien, dévasté par la nouvelle, s’adapte encore, et joue le jeu. Contaminé par la douce folie de Louise, il décide même de ne plus aller au travail, sans prévenir sa hiérarchie, de toute façon plus personne ne s’y soucie de son existence, ou presque…
Car le roman s’ouvre sur le procès d’Adrien, à qui son entreprise (qui a fini par s’apercevoir de son absence injustifiée) réclame un an de salaires indûment versés. Et c’est donc à travers les réponses d’Adrien au juge qu’on reconstitue peu à peu cette dernière année de vie commune avec Louise, entre amour fou, fantaisie et réalité professionnelle absurde et cynique.
Ce roman me laisse perplexe, je n’arrive pas à décider si je l’ai aimé ou pas. La « faute » à Louise, sans doute, personnage à la fois touchant et horripilant. Mon côté trop raisonnable s’est agacé de son comportement puéril, hors sol, déconnecté des contingences du quotidien. Mais mon côté trop sensible admire et envie la capacité de Louise à ne voir que le côté positif des choses, son attitude paradoxalement très lucide et courageuse qui brandit sa fantaisie comme une armure contre la cruauté de la vie et qui les protège, elle-même et (surtout) Adrien.
Je suis donc tiraillée mais je dois reconnaître que ce roman, qui dénonce aussi l’inhumanité d’un certain monde du travail, est bourré de tendresse, de poésie, de lumière, de couleurs et de vie. C’est loin d’être déraisonnable.
Quel roman étonnant ! Malgré un sujet plutôt grave, une jeune femme atteinte d'un cancer du poumon dont on sait dès le début qu'elle en meurt et son mari poursuivi pour avoir perçu son salaire pendant un an sans jamais aller travailler pour s'ocuper d'elle, ce roman se lit le sourire aux lèvres. Car la vie d'Adrien employé modeste pour ne pas dire modèle d'une grosse société, va basculer lorsqu'aux abords de la quarantaine il rencontre lors d' une visite professionnelle une artiste peintre. Louise a l'art d'enjoliver la vie et les petits riens du quotidien au moyen d'inventions toutes plus poétiques et fantasques les unes que les autres et Adrien le sage, le réservé se met au diapason pour l'amour de sa belle. Il faut lire ce premier roman pour la magistrale inventivité et la poésie de sa langue ! L'auteure @odoultremont joue avec les mots comme un musicien avec les notes et c'est un régal. Au départ elle avait en tête un scénario, c'est devenu un roman. Je l'imagine sans peine au cinéma car c'est un roman très visuel. Je vous parlais de musicalité mais il est plein de couleurs aussi, Louise et sa folie douce colorent la vie dans tous les sens ...
Les mots me manquent, il faudrait des superlatifs. Je vais donc simplement vous dire de ne pas passer à côté de ce petit bijou plein d'émotions et de fantaisie, une invitation à ne pas laisser la grisaille s'emparer de notre quotidien et de notre coeur, des personnages aussi attachants que hauts en couleurs et une écriture fluide et envoûtante ...
Ce roman est mon vrai coup de coeur de la sélection du Prix des lecteurs Club 2018 dont j'étais jurée cette année. Une très belle surprise qui souffle un vent frais sur la littérature d'aujourd'hui ! C'est d'autant plus remarquable qu'il s'agit d'un premier roman. Il est pourtant parfaitement abouti et on découvre avec ravissement la plume maîtrisée et poétique d'une auteure déjà assurée. Malgré le sujet lourd du cancer et celui du désoeuvrement professionnel, elle parvient à nous offrir un roman lumineux qui évite parfaitement le piège du pathos et nous fait même sourire à de nombreuses reprises avec des touches de dérisions et d'humour toujours bien amenées.
Pourtant, a priori, le résumé du roman ne m'attirait pas plus que cela et je me demandais ce que j'allais y trouver. Au travers d'une construction travaillée, l'auteure alterne entre les premières années du couple, leur combat actuel contre le cancer de Louise et les scènes du procès qui confronte Adrien et son employeur. Cette idée d'un salarié mis au rebut qui ne se présente plus à son bureau et dont l'employeur se rend compte de son absence en voulant lui offrir une récompense pour ses 10 ans de service est génialement cynique ! Cela dénonce aussi le fait de n'être plus qu'un numéro au travail.
Les deux personnages hauts en couleur, Adrien et Louise, font certainement le sel de ce roman. Malgré des caractères très différents, ils forment un couple touchant. Lui est discret et respectueux tandis qu'elle est loufoque et imprévisible. Son imagination débordante nous surprend à chaque fois et ses jeux du quotidien avec Adrien ou ses réactions déroutantes nous entraînent dans une folie douce présente tout au long du roman qui oscille entre la dure réalité et un imaginaire enchanteur. le tout est d'une justesse incroyable et plein de tendresse. Malgré mon côté terre-à-terre, je n'ai pas été lassée par la fantaisie de Louise et je me suis laissée simplement transporter dans un torrent d'émotions. J'ai été littéralement embarquée et même les chapitres sur le procès nous proposent un voyage en Absurdie grâce au personnage du président qui est tout aussi réussi avec ses répliques savoureuses. On en sort le sourire aux lèvres. Un vrai bonheur de lecture tant dans la forme que dans le fond !
Chronique à lire aussi sur https://thetwinbooks.wordpress.com/2019/02/10/les-deraisons-odile-doultremont/
Surprenant premier roman d’Odile d’Oultremont ; année 2016, Bruxelles, Adrien Bergen, employé travaille dans une entreprise publique, AquaPlus – service des eaux de la ville-.
Il représente l’archétype de l’employé modeste voire insignifiant, celui qu’on ne remarque jamais, d’une timidité maladive, pas loin d’être asocial ! Sa vie est rythmée par l’absence de passion, avec un florilège d’habitudes ; et ainsi sa vie s’écoule calmement empreinte d’une grande monotonie…
Jusqu’au jour où…Lors d’une démarche commerciale, il croise Louise Olinger, peintre. Débute alors, la période bleue, le grand Amour, puis le mariage. Ces deux êtres, incompris par leurs concitoyens, se complètent et vivent dans leur univers, hors du temps et de ces contingences…
J’ai eu du mal à « rentrer » dans ce livre, tout au moins, pour cette partie. Il n’en sera pas de même par la suite. Car nous avons toujours tendance à rejeter, ceux qui ne possèdent pas les mêmes codes sociaux que nous…
Jusqu’au jour où…L’AquaPlus décide, au nom de la rentabilité d’entreprise, de diminuer son personnel, et envoie Adrien, dans un placard -plutôt un débarras -, et l’oublie ; et surtout la découverte du cancer des poumons de Louise.
Et commence la lutte inégale contre la maladie et les réactions de l’entreprise. Moments émouvants, où Louise va combattre avec ses armes : la désinvolture, l’ironie, notamment. Avec l’omniprésence d’Adrien, qui la soutient, qui l’accompagne et subit la dure Loi de sa société AquaPlus qui cherche par tous les moyens à le broyer, grain de sable inacceptable au sein du « time is money »…
Livre touchant, livre attachant, livre à lire.
Adrien Simon Frédéric Mehdi Bergen est agent de liaison au département clients de la société Aquaplus. Sa vie est réglée comme du papier à musique. Pas de fantaisie particulière, un emploi peu réjouissant, une famille qui se résume à une mère possessive, ancienne institutrice psycho-rigide. Sa vie va totalement changer le jour où il ira frapper à la porte de Louise Olinger pour lui annoncer une coupure d’eau de trois jours.
De fait, la grisaille coutumière d’Adrien va alors se parer de belles couleurs. Celles mises dans son quotidien par la peinture et l’originalité de son artiste d’épouse. Fini la routine et la solitude ennuyeuse car rien n’est banal chez Louise, dont le jack russel s’appelle Le Chat !
Ce bonheur va pourtant voler en éclats, à l’annonce du cancer de Louise. Et comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, Aquaplus restructure et place Adrien dans un “placard” …
Odile d’Oultremont a un don certain pour embellir la réalité, aussi terrible soit-elle, et en tirer le maximum d’humour et de poésie : pas l’ombre de pathos dans ce récit qui prend ses distances avec la maladie et la cruauté des grandes entreprises broyeuses d’humains … Un très joli premier roman !
J'ai été particulièrement touchée par cette lecture.
Nous sommes tous entourés de proches qui sont touchés par cette maladie, le cancer.
J'avais un peu d'appréhension de le lire, ayant eu un décès récemment dans ma famille, dû à cette maladie.
Et ce qui m'a beaucoup émue en lisant cette histoire, c'est que j'ai retrouvé la même joie de vivre incroyable qu'elle avait, tout comme Louise.
J'ai été vraiment sensible par le combat de cette jeune femme, luttant contre la maladie.
C'est aussi une très belle histoire d'amour.
Un beau portrait d'une femme qui croque la vie à pleines dents et qui ne veut rien regretter de sa vie.
Un beau portrait d'un homme amoureux et dévoué envers sa femme.
Malgré ce sujet grave, l'auteure nous embarque dans un monde extravagant grâce à Louise, fantaisiste et à la joie de vivre communicante.
J'ai beaucoup aimé le fait que les chapitres s'alternent entre la vie de Louise et Adrien et le procès que l'on suit en parallèle.
Deux sujets qui m'ont toujours beaucoup interpellée : la maladie et la placardisation d'un salarié.
Je remercie Odile D'Oultremont de m'avoir procurée autant d'émotions à la lecture de certains passages.
A LIRE évidemment !
Bientôt sa sortie en format poche en janvier 2019.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2018/12/les-deraisons-lattrape-souci-la.html
Après leur rencontre et leur coup de foudre, Louise va bouleverser la vie d’Adrien comme on pourrait être renversé par le bus.
Lui bien rangé, bien dans le moule va découvrir la fantaisie, les chemins de traverse et les arrangements qui rendent le quotidien moins pesant.
Louise va maintenir ce rythme jusqu’au bout de son corps, jusqu’au bout de sa vie et laisser à Adrien une nouvelle vision de l’existence.
Un roman tout en folie, tout en déraisons qui rappelle l’esprit de « l’écume des jours » d’ « une bouche sans personne » de Gilles Marchand ou « En attendant Bojangles » d’Olivier Bourdeaut.
Une belle découverte
Toutes les Déraisons d’y croire
C’est l’histoire de Louise et d’Adrien. De l’année durant laquelle Louise se bat contre un cancer du poumon, soutenu par Adrien. Un drame plein de fantaisie.
Quelquefois la vie est si terriblement injuste qu’il vaut mieux en rire. L’humour devient alors le stade suprême du désespoir et une manière de nous faire accepter l’inéluctable. Comme la mort d’un être cher. Chose impensable, inimaginable, comme le chantaient les Rita Mitsouko
Le cancer
Que tu as pris sous ton bras
Maintenant
Tu es en cendres, en cendres
La mort
s'est comme une chose impossible
C’est à cette douloureuse expérience que va être confronté Adrien le jour où il va apprendre que son épouse Louise va devoir lutter contre un cancer du poumon. Mais, à l’image de Marcia Baila, c’est sur un rythme entraînant, plein de poésie et d’inventitvité qu’Odile d’Oultremont nous raconte cette année particulière. Un véritable tour de force qui entraîne le lecteur dans un tourbillon d’émotions.
Tout commence le 3 octobre 2016, alors que s’ouvre un procès devant le tribunal de première instance de Bruxelles. Les audiences doivent définir si Adrien Bergen a perçu indûment 28400 € de la société AquaPlus qui l’emploie.
Mais, avec un joli sens de la construction et du suspense, Odile d’Oultremont interrompt son récit, car il faut pour comprendre ce qui se trame dans ce tribunal, remonter une dizaine d’années plus tôt.
À ce jour d’octobre 2005, lorsqu’Adrien rend visite à Louise Olinger pour lui annoncer une coupure d’eau de trois jours. Habitué aux récriminations, il est surpris par la réaction de Louise, qui est plus attentive à la forme du message qu’à son fond. Le dialogue qui suit donne le ton de tout le roman : « Je suis venu vous prévenir que, malheureusement, à partir du 17 octobre, nous devrons procéder au remplacement de canalisations, ce qui implique que, malheureusement, l’eau sera coupée pendant trois jours. Dans tout le quartier…
Elle protesta aussitôt.
– Non, non, non !
– Laissez-moi vous...
Je dis non, l’interrompit-elle. Pas pour la coupure d’eau. Je dis non à deux utilisations consécutives de l’adverbe "malheureusement" dans une même phrase. Ça, c’est non!
– Pardon?
Ce n’est pas joli, ni raffiné, ni très positif, "malheureusement", alors si en plus vous le dites deux fois...
Adrien se figea. Quelque chose lui échappait.
– Ah bon. Excusez-moi.
– Mais non! Ne vous excusez pas, c’est vraiment la dernière des choses à faire!
La situation ne s’arrangeait pas. Adrien aspirait à un point d’amarrage, à quelque chose de familier, une réaction normale.
– Ah bon..., répéta-t-il. Qu’est-ce que je dois faire alors?
J’en sais rien, agissez, remplacez le mot, que sais-je?
– OK... je vais le remplacer, d’accord... donc à partir du 17 octobre nous devrons malheureusement procéder au remplacement de canalisations, ce qui implique que l’eau sera coupée... ce qui est très dommage...
Il lui lança un regard interrogateur.
– "Ce qui est très dommage... ", ça vous convient?
Louise éclata de rire.
– Époustouflant !
Il soufila, rassembla ses forces, et répéta :
– Donc... l’eau sera coupée, ce qui est très dommage, pendant trois jours. »
C’est ainsi que commence leur belle histoire d’amour. Quand Adrien découvre les talents de cette cliente, artiste à l’imagination débordante qui, au fil des heures et des jours qui suivent va lui permettre d’élargir son horizon et de constater que «l’imagination de Louise le propulsait comme un puissant moteur».
Dès lors, on suit en parallèle ce procès et la chronique des premières années de la vie du couple, revenant aussi sur quelques épisodes marquants de leur jeunesse, comme le traumatisme subi par Louise quand sa mère disparaît, jusqu’à cette funeste année durant laquelle le cancer fait son travail de sape.
Louise choisit de ne pas se plaindre, mais un peu comme Mathieu Malzieu et son Journal d’un vampire en pyjama de mettre encore davantage de vie «d’élaborer, de rêver, d’imaginer, de peindre, de fonder, de rire, de fabriquer, de concevoir, d’innover, d’écrire, de dessiner, de susciter, de bâtir, de jouer.»
Adrien se positionne sur le même registre. Il devient «le mécène de la planète Louise, grasse et vitale, il la polissait, la coiffait, lui injectait des vitamines, la labourait et la désinfectait, et, pour la protéger, il avait constitué une armée robuste, dont il était le seul soldat.»
Pendant ce temps son avocat tente de démontrer que son employeur, qui a mis près d’une année avant de constater qu’il était absent, portait aussi une part de responsabilité dans cette «placardisation». Le président Albert Vaxe, dont c’est sans doute l’une des dernières affaires, commence à trouver l’affaire beaucoup plus intéressante que prévue. Et pendant que la camarde aiguise sa faux et qu’une ribambelle de charlatans proposent leurs remèdes miracle, Adrien s’essaie torero à l’assaut des tumeurs ou encore lion pour pousser des rugissements propres à faire reculer les métastases. C’est magnifique et poignant comme tous ces combats que l’on sait perdus d’avance, mais qui sont d’autant plus beaux qu’ils sont inutiles. Il y a la majesté de Don Quichotte dans cette guerre, la poésie fantastique qui se découvre quand sur la plage, il ne reste que L’Ecume des Jours.
2018 pourrait bien être une année riche en découvertes. Odile d’Oultremont, retenez bien ce nom. Car il y a toutes Les Déraisons d’y croire ! http://urlz.fr/6sqH
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