"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans la somnolence magique de leur domaine familial, Serge, Alexis et Taïné traînent leur désoeuvrement. Taïné a la beauté empoisonnée d'un tableau préraphaélite ; Serge est un prince des ténèbres ; quant à Alexis, le plus jeune et le plus fou, il se jette à corps perdu dans l'amour et la provocation. La séduction de leur jeunesse tourne à la cruauté muette. La tragédie frappe cette fratrie en ce printemps 1967, et accélère la bascule vers une époque nouvelle : celle, pop et sensuelle, de la drogue, du plaisir et de la guerre du Viêt Nam.
Après l'accident, Taïné soigne son visage défiguré à New York, où elle croise Truman Capote, l'auteur des De sang-froid, suit Andy Warhol et sa bande, et son amoralité naturelle enflamme une vie nocturne, excentrique, libre.
Donatien, l'ami de la famille aux mains d'assassin, promène son audace chez Paul Morand, Marie Laure de Noailles, Louis Aragon et Elsa Triolet aux ombres frêles, dans un Saint-Germain-des-Prés qui danse et qui jouit.
Nonchalants et fantasques, ces démons sont de ceux qui sont trop beaux et trop aimés de la fortune. Entre Paris, Cannes et Bangkok, ils rêvent d'écrire ou, à défaut, se contentent d'être des héros.
Un roman d'une ambition rare, mêlant l'intrigue balzacienne à l'hymne pop. L'esthétique de cet univers aussi glamour que brutal est une magnifique métaphore de la capacité ou de l'incapacité à créer.
Un exercice littéraire de haute volée, mais impossible de rentrer dans cette histoire où le lecteur se promène de Paris à Bangkok en passant par Cannes, croisant moulte célébrités et partageant leurs rêves de création et leurs démons intérieurs. Sans doute parce que tout m'est apparu futile, hors sol et daté : nous sommes si loin de cette génération de la fin des années soixante, si débridée et si perdue… Bref ! Je suis restée totalement extérieure au récit mais il trouvera certainement ses fans.
ABANDON
C'est l'histoire d'un naufrage.
Ce moment où la lecture devient forcée, une contrainte. Le signe évident qu'il faut arrêter.
Pourtant, ce roman sur une fratrie décadente dans la France des années 60 commençait plutôt bien : une plume au style certain, travaillée et riche.
Mais j'avoue que j'ai commencé à tiquer au bout de quelques pages et une scène d'inceste.
Ce n'est pas que je sois rebutée par ce genre de scène (après game of thrones, plus rien ne me fait peur) mais là je trouvais cela un peu rapide et pas forcément nécessaire. Bon bref, je continue ma lecture...
Un accident de voiture plus loin, je me dis que, peut-être, un tournant s'amorce pour le meilleur, mais non.
Les personnages principaux, dont on suit les pérégrinations, rencontrent différentes personnalités de l'époque comme Aragon, Truman Capote ou Andy Warhol. Mais tout est à peine évoqué, j'ai cherché, en vain, le pourquoi du comment.
Tout est malsain et franchement, sans intérêt à mon goût.
Les personnages ont des questionnements existentiels qui me font sentir très simple (ou alors eux, très faux...à vous de choisir)
Je me suis ennuyée et je me suis perdue. Il est certain que le genre de ce livre est très particulier et, qu'il trouvera ses lecteurs mais je n'en fait clairement pas partie.
Quel voyage ! quelles secousses ! Se plonger dans "Les démons" ne sera pas une entreprise facile, tranquille, douce... Mais une réelle aventure avec tous les remous que l'on peut craindre quand on lance un avis de tempête, quand les vents contraires s'annoncent dès les premières pages. En même temps, on rejoint une forme permanente ou presque d'onirisme érotique. On ne peut s'empêcher de penser au Grand Maulnes pour certaines ambiances en bord de Seine, à Rome bien sûr dans les années 60 (La dolce vita) et parfois aux ambiances underground du NY des années 70. Quel patchwoch que ces Démons vu par le prisme de l'auteur, de sa plume tant souple 'qu'incisive. Rien n'est interdit, tout est autorisé, tout se permet pour rejoindre toutes les formes de jouissance, des âmes comme des corps. Des corps à toute épreuve, au-delà de toutes formes de morales... Seules la satiété et la fatigue permettent parfois un repos bien mérité avant de repartir à la conquête des jouissances... On rêve de telles vies à chaque page - ou presque ! Formidable roman trop court malheureusement ! (330 pages) CM
L'écriture fabuleuse de Simon Liberati nous entraîne dans ses rêves-souvenirs, avec des personnages mi réels, mi fantasmés qui nous emportent au delà de toutes les contingences que l'imagination de l'auteur nous fait franchir et on le suit la main fermement serrée dans la sienne!
Nous sommes donc en 1966 dans le château de la famille Tcherepakine, famille de l’aristocratie russe, sur le déclin. On a d’abord Serge, l’aîné, brillant étudiant, sa sœur Nathalie surnommée Taïné par leur mère (en référence à un chien qu’elle a beaucoup aimé !) et le petit frère Alexis, dix-sept ans. A cette fratrie est venu s’adjoindre Donatien, dans le rôle du pervers manipulateur. Tous les quatre se sont surnommés « les petits princes des ténèbres ».
Donatien, outre ses magouilles, se prend pour un écrivain, et tente vainement d’écrire quelques phrases par jour, il est persuadé que fréquenter des écrivains va lui ouvrir des portes…
La mère s’est suicidée et le père, surnommé « Chouhibou » occupe un poste de censeur : c’est lui qui accorde les autorisations pour les films (qui censure les scènes qu’il juge trop osées) et le visa éventuel vers le festival de Cannes et il y a encore la grand-mère Odette… tout le monde habite les Rochers.
Il s’agit d’une famille d’oisifs, qui vit plus ou moins de ses rentes, tous les espoirs pour éviter la faillite reposant sur Serge. Mais, un soir de beuverie, celui-ci prend la route au volant de son bolide : excès de vitesse conduite à risque… et c’est l’accident. Serge est mort, la belle Taïné est défigurée. Il va falloir trouver de l’argent pour la chirurgie esthétique aux USA car en France on en est aux balbutiements…
Le décor est planté et on va voyager au cœur de cette famille, aux mœurs plutôt dissolues : le roman commence par une scène incestueuse entre Serge et Taïné et déjà le livre a failli me tomber des mains, mais la curiosité étant éveillée, j’ai continué… plus de détails sur mon blog
...Une expérience que je ne regrette pas, mais que je n’ai pas envie de prolonger, même si les propos sur la littérature sont profonds parfois… envoûtant, comme le dit le résumé de l’éditeur, certes, mais balzacien, c’est exagéré…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Stock qui m’ont permis de découvrir ce roman ainsi que son auteur dont je n’avais pas encore tenté de découvrir la plume…
https://leslivresdeve.wordpress.com/2020/10/02/les-demons-de-simon-liberati/
Années 60. Serge, Alexis et Taïné Tcherepakine. Trois personnages issus d’une fratrie de russes blancs venus s’échouer à Paris. Ils traînent savates dans leur maison, boudent le monde qui les entoure. L’ennui gagne leur mental. Rien ne sait les satisfaire. Rien ne retient leur intérêt. Chacun vogue à ses plaisirs, s’embourbe dans quelques bêtises, y espère le tournant décisif d’une vie qui peine à montrer ses facettes enjôleuses. Ils ont tout mais rien ne satisfait leur appétit, leur curiosité.
De trois. Ils passent à deux. Mais le chiffre se complète bientôt d’un autre personnage ; Donatien. Figure stellaire aux ambitions troubles, à la volonté de s’immiscer dans le cercle fermé des Tcherepakine. Un personnage singulier, qui agit comme pilier et parfois comme ascenseur vers l’enfer.
L’histoire ? Elle est floue, égarée sous les fumées de l’opium, étouffée sous les râles d’une sexualité qui s’affirme sans jugement. C’est une atmosphère qui se construit, qui tisse l’architecture de ce roman dont on suit les pérégrinations d’une micro société. Des personnages qui chutent, la décadence qui les enveloppe. À la croisée de plusieurs chemins sont évoquées des figures connues ; Andy Warhol, Truman Capote, Aragon.
Il faudrait se laisser embrasser, se laisser berner par les vies dissolues de ces personnages. Mais l’intérêt, pour ma part, s’étiole au milieu du roman, quand je comprends que les personnages n’ont pas d’évolution, qu’ils stagnent à leur médiocre existence, qu’ils s’embourbent dans leurs jérémiades.
De Simon Libérati, je n'ai lu que « California Girls », et quel bouquin !!! J'avais littéralement « a-do-ré » et il est resté dans mon top ten d'ailleurs ! Certes, c'était plutôt pour le sujet que je m'étais penché sur ce récit (en non pour l'auteur que je découvrais alors…), mais cette fois-ci c'est bien pour l'écrivain que j'ai choisi de chroniquer ce livre…
D'ailleurs au passage, je remercie les Éditions Stock et la plateforme Netgalley pour leur confiance et pour m'avoir permis de découvrir « les démons » en avant-première !
Alors, ce livre, il est assez difficile d'en parler, car il se passe de mots et de commentaires. C'est un roman d'atmosphère, d'ambiance, de connivence entre les personnages. Qui se lit comme on respire, d'une traite.
Les personnages sont multiples et ont eux-mêmes aussi de multiples facettes. Les trois héros principaux plus un « satellitaire » sont : Serge, Taïné et Alexis, la fratrie des Tcherepakine, des russes blancs échoués à Paris. Riches, ils n'ont pas besoin de travailler. Ils trainent donc leur jeunesse et leur ennui, de bar en fêtes, de soirées en journées qui s'étirent mollement. Car ils s'ennuient… au point de tomber directement dans les pires turpitudes, les pires déliquescences. de provocations en défis toujours plus « dangereux » et sulfureux, ils entretiennent leur décadence et soignent leurs dérives.
Taïné est belle et influençable. Serge son frère a beaucoup d'emprise sur elle. Il en profite pour instaurer entre eux une relation sulfureuse, à la toute limite de l'inceste. Taïné est mariée jeune à un homme qui ne la touche que pour la sodomie. Taïné n'a pas de « repères » moraux, si ce n'est ceux de son frère…
Lorsque celui-ci décède lors d'un accident et que Taïné, rescapée, reste défigurée, sa vie va basculer dans la décadence et la débauche et l'amoralité totale dans laquelle elle se jette à corps perdu.
Il y a aussi, le jeune frère, Alexis : provocant, plus décadent encore s'il en est, homosexuel, complètement fou et incontrôlable. Celui-ci vit en marge de ses deux ainés, mais les copie en tous points tout en cherchant à aller plus loin encore.
Le fameux personnage « satellitaire » de l'histoire, Donatien, va jouer à la fois un rôle de mauvais génie et de « sauveteur ». C'est lui, qui en secret, paiera les onéreuses opérations de chirurgie réparatrice de Taïné aux États-Unis. En fait, il espère se marier avec elle. Amour ? Vénalité ? On est en droit de se poser la question, car celui-ci entretien par ailleurs des relations homosexuelles, donc la frontière est plus que floue.
Floue, tout l'est dans ce roman, rythmé par les aventures troubles des personnages. Tous portent des masques (qui représentent des démons ou qui les cachent ?) qu'on n'arrive pas toujours à cerner. Ces personnages cherchent d'ailleurs à s'en affranchir avec plus au moins de succès. Certains y parviendront, d'autres non. C'est une quête de soi aussi à travers des chemins chaotiques et prohibés. Aller jusqu'au bout de soi-même, de ses possibilités dans l'abject, la dépravation et les excès. Toucher le fond pour mieux renaitre… peut-être.
Tout ce beau monde, va côtoyer quelques écrivains à la mode à l'époque, Truman capote, l'américain, Elsa Triolet, Aragon et tant d'autres. Cela situe l'époque. Celle le la fin des Sixties, 1967 exactement. Ils se posent ainsi en précurseur de la future révolution et libération sexuelle qui aura lieu en 68.
Ce roman est une belle réussite. Il se lit bien et vite. J'ai ressentie néanmoins quelques longueurs où j'ai eu une impression de redite. Mais l'écriture est claire, sans fioriture. Parfois concise et très directe. On y note quelques envolées poétiques au travers des brouillards d'alcool et d'opium dans lesquels baignent les personnages. La plume est languissante et indolente quand il le faut, mais pas trop. Il arrive à nous faire ressentir les atmosphères poisseuses (en Thaïlande par exemple), les sentiments ambivalents des personnages. On est plongé au coeur même des intrigues et des manipulations des protagonistes.
Je n'ai ressentie par contre aucune empathie, pour aucun des personnages. Je les ai trouvé tous plus « répugnants » les uns que les autres avec leurs sales petits secrets. Seule Odette, la grand-mère a suscité chez moi un peu de sympathie. Mais, il n'est nul besoin d'aimer les personnages pour en apprécier leur histoire. L'histoire d'une époque qui se termine, qui s'échoue, qui se perd et qui se noie. L'histoire d'une obsolescence prévisible et programmée.
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