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Les dames de Kimoto

Couverture du livre « Les dames de Kimoto » de Sawako Ariyoshi aux éditions Mercure De France
Résumé:

Elles sont trois, ces dames de la famille Kimoto, avec leurs amours, leurs passions, leurs drames qui nous racontent le destin de la femme japonaise de la fin du 19e siècle à aujourd'hui.
Toyono, la grand-mère, incarne la tradition, immuable, ancestrale. Hana, sa petite-fille, figure centrale... Voir plus

Elles sont trois, ces dames de la famille Kimoto, avec leurs amours, leurs passions, leurs drames qui nous racontent le destin de la femme japonaise de la fin du 19e siècle à aujourd'hui.
Toyono, la grand-mère, incarne la tradition, immuable, ancestrale. Hana, sa petite-fille, figure centrale du roman, va se trouver déchirée entre le passé - un mariage arrangé, la soumission à son mari et à sa belle-mère, le carcan des obligations familiales et sociales - et ses aspirations personnelles.
Mère à son tour, elle devra affronter la génération montante en la personne de Fumio, sa fille qui, après de violents conflits, saura prendre des temps anciens et des temps nouveaux ce qu'ils ont de meilleur.
Il y a dans ce très beau roman un souffle de vie, une émotion contenue mais réelle qui ne se dément jamais. Au Japon, il s'est vendu à trois millions d'exemplaires.

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Avis (3)

  • Hana, Fumio et Hanako : trois générations de femmes japonaises de la fin du XIX° siècle au milieu du XX°.
    Dans un Japon qui oscille entre les considérations superstitieuses et les traditions qui cantonnent les femmes à un rôle certes essentiel (assurer la descendance de la famille du mari),...
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    Hana, Fumio et Hanako : trois générations de femmes japonaises de la fin du XIX° siècle au milieu du XX°.
    Dans un Japon qui oscille entre les considérations superstitieuses et les traditions qui cantonnent les femmes à un rôle certes essentiel (assurer la descendance de la famille du mari), mais très secondaire, il y a de quoi faire pour ces femmes.
    Et pourtant Hana, grâce à sa grand-mère, a reçu une éducation « qui lui permettait de réfléchir et de s’exprimer clairement ». Certes, mais on est loin d’une éducation égalitaire : aux jeunes filles chanceuses de pouvoir aller à l’école, le code moral confucéen à l’usage des femmes, le rituel de la cérémonie du thé ou encore la pratique du koto (instrument de musique à cordes).
    Hanna va parfaitement remplir son rôle, faire des enfants, tenir la maison, conseiller son mari et accepter sans rien dire d’être trompée ! Tout irait pour le mieux si sa fille, Fumio, se pliait elle aussi à ses règles ancestrales. Et c’est là que ça devient intéressant ! Le choc des générations !
    Sawako Ariyoshi réussit à nous décrire de façon minutieuse cette société japonaise traditionnelle et si raffinée avec beaucoup de fluidité et de délicatesse, mettant en avant le savoir faire des maîtres en tout genre (estampes, laques, kimonos ...), société qui s’ouvre à l’Occident non sans mal avec le rejet des traditions, des convenances par les jeunes générations (enfin on s’arrête au milieu du XX° siècle !).
    C’est donc une belle fresque historique sur les conditions des femmes japonaises, sur l’évolution des mentalités et sur les transformations de ce pays que nous présente celle qui est considérée comme la Simone de Beauvoir du pays du soleil levant. C’est avec beaucoup de subtilité qu’elle termine son roman en réconciliant les traditions et la modernité.

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  • C'est avec un soin tout particulier que Toyono a choisi un mari pour sa petite-fille Hana. Il faut dire que dans la vallée de Wakayama, les Kimoto sont une famille qui compte et la jeune Hana est un parti convoité. Basé sur les traditions, les superstitions et une connaissance exacerbée des...
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    C'est avec un soin tout particulier que Toyono a choisi un mari pour sa petite-fille Hana. Il faut dire que dans la vallée de Wakayama, les Kimoto sont une famille qui compte et la jeune Hana est un parti convoité. Basé sur les traditions, les superstitions et une connaissance exacerbée des enjeux politiques de la région, le choix de Toyono s'est porté, à la surprise générale, sur Keisaku Matani. Issu d'une famille moins prestigieuse que celles de certains prétendants, Keisaku est pourtant un jeune homme plein d'avenir, déjà maire de son village à seulement vingt-quatre ans. Et même si c'est un crève-coeur pour la vieille dame d'envoyer sa petite-fille si loin le long du fleuve Ki, elle sait que grâce à son éducation, ses bonnes manièes et son intelligence, Toyono saura se faire accepter et aimer par les Matani et fera de Keisuka un homme d'importance.
    Et en effet, respectueuse des traditions, bonne épouse, mère attentive, bru attentionnée et soutien pour toute la famille, Hana a confirmé toutes les prédictions de sa grand-mère, appréciée de tous et menant les Matani vers les plus hautes sphères. Ses seules inquiétudes sont venues de son beau-frère, jaloux de la position d'aîné de Keisaku et de Fumio, sa propre fille.
    Fumio la rebelle, l'indépendante. Fumio qui se moque des traditions, déteste porter le kimono, ne souhaite surtout pas se marier avec un homme choisi pour elle par sa mère. Fumio veut quitter la province, s'installer à Tokyo, se détacher de cette mère envahissante qui est la sienne.
    Avec Fumio, c'est la modernité qui fait souffler le vent de l'indépendance de la femme, mais ce sont aussi les temps qui changent, la guerre qui balaie les vieilles coutumes. Hana devra s'adapter mais aura aussi la joie de se rapprocher d'Hanako, sa petite-fille.

    Une saga familiale du point de vue des femmes. Des femmes fortes, déterminées, qui savent mener leurs barques. Réputées pour leur beauté et leur intelligence, les dames de Kimoto sont des femmes éduquées mais respectueuses des traditions qui placent la femme au service de l'homme.
    Nous sommes dans le Japon de l'ère Meiji, dans la région de Wakayama, loin de la capitale. Les grosses fortunes y vivent paisiblement, de la culture du riz et de l'exploitation des forêts et font fructifier leur patrimoine en s'alliant entre familles puissantes. Un monde harmonieux et délicat où l'on respecte les traditions ancestrales : l'aîné hérite de tous les biens, la jeune mariée coupe tout lien avec sa famille pour être adoptée par sa belle-famille, la bru s'occupe de ses beaux-parents, etc.
    La guerre va dérégler l'ordre des choses. Les familles vont décliner à cause des hommes tombés au front ou des jeunes désireux de voir du pays. Par la force des choses, certaines coutumes vont tomber en désuétude et les femmes vont s'émanciper. Mais les dames de Kimoto ont de la ressource et si Toyono et Hana incarnent le Japon ancestral et Fumio la rébellion, Hanako est une femme moderne capable de concilier le passé et le présent pour un avenir meilleur.
    Une belle saga historique très documentée. Tout le raffinement du Japon dans une histoire faite de grandeur et de décadence, de féminité et d'émancipation. Une belle découverte.

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  • Ce roman classique, immense succès au Japon, nous fait partager, au travers de plusieurs générations de femmes, l’intimité d’une famille japonaise aisée et respectée, depuis l’ère Meiji démarrant à la fin du XIXe siècle jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale : période d’importants...
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    Ce roman classique, immense succès au Japon, nous fait partager, au travers de plusieurs générations de femmes, l’intimité d’une famille japonaise aisée et respectée, depuis l’ère Meiji démarrant à la fin du XIXe siècle jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale : période d’importants bouleversements, où le pays bascule de la tradition vers la modernité.

    C’est Hana, le personnage central, qui vit le plus complètement cette période charnière : élevée par sa grand-mère dans le plus pur respect des traditions, elle s’appliquera toute sa vie à remplir le rôle modeste et discret réservé aux femmes par son éducation. Elle n’en aura pas moins, de par son fort tempérament, une influence essentielle sur la carrière de son mari, et mènera sa maison en grande dame. Imprégnée des coutumes et superstitions héritées du passé, elle sera douloureusement confrontée aux changements de son siècle : alors que son pays s’écroule après la défaite de la seconde guerre mondiale pour renaître totalement bouleversé, l’influence occidentale change radicalement les mœurs au Japon. Hana ne parviendra jamais à comprendre sa fille Fumio, qui, en révolte contre la soumission féminine, embrassera avec ardeur un mode de vie en profonde rupture avec le sien. Il faudra encore une génération pour parvenir à réconcilier tradition et modernité, au travers d’Hanako, la petite-fille d’Hana.

    Grande admiratrice de Simone de Beauvoir, Sawako Ariyoshi nous livre ici une vaste fresque sociale centrée sur l’évolution de la condition féminine au Japon et couvrant près d’un siècle de l’histoire du pays. Pour le lecteur occidental, c’est aussi une plongée dépaysante dans la culture et l’art de vivre japonais, dont l’écriture sobre de ce roman restitue un tableau précis, particulièrement esthétique, empreint de délicatesse et de nostalgie. Le titre français occulte la métaphore originale en Japonais, conservée dans la traduction anglaise : Kinokawa signifie La rivière Ki. Présent tout au long du récit, ce cours aux eaux tantôt assagies, tantôt vives ou débordantes, que les épousées devaient se garder de remonter sous peine de grands malheurs, symbolise l’inéluctable évolution du monde, la recherche d’un équilibre entre tradition et modernité, à l’image du Japon actuel.

    Kinokawa a fait l’objet d’une adaptation cinématographique, semble-t-il en Japonais seulement, que je vais essayer de me procurer afin de confronter mon imagination à des images. Coup de coeur.

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