"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Yaël tient son journal depuis le 3 septembre, jour où son mari l'a quittée pour une de ses amies, et jour depuis lequel elle doit « partager » son fils de 3 ans avec celui qui l'a trahie, abandonnée. Elle dépérit, s'autoflagelle. Yaël va pourtant finir par se reconstruire loin du monde avec ses auteurs préférés (Montaigne, Woolf, Proust.), reprendre ses cours à la fac, revoir ses amis, rencontrer des hommes, bref renaître à la vie.
Ce sont les morceaux disjoints d'une vie qui s'organisent dans ce journal d'une femme quittée, d'une mère inquiète, d'une intellectuelle. C'est aussi le récit de la quarantaine, fantasme, obsession ou réalité d'un âge qui signifie pour beaucoup la fin de la séduction et du désir. L'auteur en explore tous les aspects avec intelligence, précision et attention. Le ton est juste, parfait, lumineux pour évoquer le quotidien, effrois et bonheurs mêlés.
« Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge ! » Cette phrase de Voltaire, Yaël en fait l’amère expérience lorsque son mari la quitte pour une de ses copines.
Dans son journal intime, la jeune femme ne nous épargne pas sa dépression post-largage (ça se comprend) obnibulée qu’elle est par le passage de la quarantaine. Nous passons des atermoiements des trentenaires à ceux des quarantenaires, pas de problème. Je suis peut être un peu vache. Ici, on retrouve les poncifs du genre ; les copines qui veulent recaser l’esseulée, la voisine paumée, la « mauvaise mère », le mari qui voudrait bien revenir… Quelques pages à disséquer Virginia Wolf, Sénèque, à parler d’économie (Yaël est prof d’économie).
Mais… Certains passages montrent qu’elle n’est pas dupe de ce qu’elle écrit. Quelques traits d’humour acide, dont celui des fourmis (à méditer), quelques phrases où elle se lâche en font une lecture agréable.
Ce livre se lit très vite. Cela sent le vécu, mais cela ne me laissera pas beaucoup de traces. Si les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, Marianne Rubinstein ne m’aura pas fait grimper aux branches de ses arbres.
"Messieurs, si les femmes sont pour vous une éternelle énigme, lisez toute affaire cessante Les Arbres ne montent pas jusqu'au ciel qui vous prouvera, si besoin était, que l'on peut être intelligente, cultivée, drôle et que la quarantaine n'est pas la fin de la séduction ni du désir. Mesdames, vous allez adorer" (Page)
Et le fait est que j'ai adoré le roman-journal de Marianne Rubinstein.
Septembre, Yaël est dévastée : elle a 40 ans, c'est la rentrée en maternelle pour son fils Simon alors que Yann vient de la quitter et qu'une garde alternée s'installe péniblement. On suit donc au quotidien les états d'âme de Yaël, forcément pas folichons au début, qui tout doucement et au fil des saisons, relègue la rancoeur de l'amour bafoué et de l'orgueil blessé, pour se concentrer sur les éclaircies qui lui sont offertes : les amies retrouvées, son travail de professeur d'économie à la fac, les auteurs qui lui sont chers, Virginia Woolf, Dante ou Roland Barthes, et petit à petit, la découverte que finalement la quarantaine, ce n'est pas la fin de tout mais que cela pourrait bien être le début d'une nouvelle liberté...
Mention spéciale pour la fable de la Fourmi heureuse et productive, un petit bijou de parabole économiste !
Yaël, la quarantaine, est quittée par son mari Yann. Simon, leur fils se voient balader entre ses deux parents. Yaël écrit son journal, sa souffrance, ses gestes, ses sentiments en quelques mots, en quelques phrases.
Un petit résumé car même s'il y a une histoire, ce livre met en avant le personnage de Yaël et de sa situation du moment. Elle passe un cap lorsqu'à 40 ans, son mari la quitte pour une autre. Elle parle d'elle-même, ses peurs, son malheur, ses états-d'âme, ... mais pas que ! Un journal c'est toujours un peu égocentrique, on parle beaucoup de soi. Ici, on apprend que sa soeur passe une période difficile aussi et un rapprochement se crée entre Yaël et sa voisine Cécile et sa fille Olga. Un monde féminin en l'occurence... mais Yaël se décide à avancer et quelques hommes vont apparaître dans sa vie...
Ce roman mise beaucoup sur les émotions. On suit Yaël dans sa tourmente. Elle passe de la tristesse à la colère en passant par la résignation... et j'en passe !
Plus on avance dans la lecture, on découvre que le personnage de Yaël s'interroge sur la notion d'âge, et plus précisément sur cette période oscure qu'est le passage à la quarantaine. Elle questionnera d'ailleurs plusieurs femmes à ce sujet et nous en fera part à différents endroits du livre.
Ce qui m'a un peu gêné dans ce livre c'est les références et les citations nombreuses d'artistes qui ponctuent l'oeuvre un peu trop souvent à mon goût. De plus, je ne connaissais quasiment personne dans les noms qu'elle citait et cela ne m'a pas forcément donné envie d'aller voir plus loin.
La fin est subtile et m'a paru logique, crédible.
Bon par contre, niveau style, il faut aimer les phrases courtes et hâchées ! Un peu c'est bien mais beaucoup c'est trop !
La situation de départ n'a rien d'original. Un homme quitte sa femme pour une plus jeune qu'elle et la femme délaissée sombre dans l'auto-apitoiement. Mais passées ces premières pages, on assiste à la renaissance d'une quarantenaire qui s'interroge sur sa vie et ses sentiments avec beaucoup de lucidité. Le quotidien bouleversé lui permet de redevenir mère après une semaine de séparation, de redevenir femme dans les bras d'un amant de passage, de retrouver ses amies, de confronter son expérience à celles d'autres femmes de son âge. Yaël s'interroge et interroge ses amies: que signifie avoir 40 ans? Peut-on être encore désirée par un homme ou faut-il se résigner à ne plus plaire? Arrivée à mi-chemin entre la naissance et la mort, faut-il craindre le pire -la fin, la maladie, ou peut-on enfin respirer, libérée des contingences de la jeunesse? Questionnements, réflexions, travail sur soi...Yaël prend conscience que sa vie n'est pas finie, que l'avenir lui sourit. Pourquoi se cantonner à l'économie quand la littérature l'appelle depuis toujours? Ecrire pour faire de son cas personnel quelque chose de plus grand, de plus universel...
Au fil des saisons, l'histoire d'une femme qui se reconstruit sur les ruines de son couple, servie par une écriture entraînante et finement ciselée...le souffle de Virginia Woolf sans doute.
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