"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Poursuivons sur le registre de l'amour avec le dernier roman de Marianne RUBINSTEIN, rencontrée sur le Salon du Livre de Paris !
Axel et Emma sont jumeaux. Lui est chef d'entreprise, elle est prof. Ils annoncent à leurs parents qu'ils se marient, tous les 2 le même jour ! Commence alors la construction d'une nouvelle famille... Axel présente Philippine de Langles, Emma David Cohen. Les préparatifs du mariage sont bien sûr parasités par d'autres événements, par des réminiscences de l'enfance et de l'adolescence, par des souvenirs douloureux de personnes décédées dont le manque se fait sentir, par la diversité des catégories sociales, par les religions...
Bref, je ne vous en dis pas plus car c'est justement la richesse de ce roman. Ce panel de personnages contraints de se côtoyer pendant une année donne à voir la société d'aujourd'hui avec ses plaisirs mais aussi ses contraintes, son formalisme... ce qui pourrait être une richesse peut devenir rapidement le poison des relations humaines !
Personnellement, j'ai été profondément touchée par l'itinéraire d'Emma, cette jeune femme qui va au bout de ses convictions, un très beau portrait.
J'ai adoré disséquer la gémellité, je ne la connais pas au quotidien et ce roman permet d'en donner une certaine approche.
Je vous livre l'un de ces extraits glissés en italique dans un calendrier bien rythmé entre le 22 septembre et le 26 octobre de l'année suivante :
"S'il avait dû se comparer à Emma, Axel n'aurait pas insisté sur leurs similitudes. Au contraire, ils n'avaient ni le même tempérament, ni les mêmes goûts, ni les mêmes désirs. Pourtant, il était bien obligé de reconnaître que par des chemins différents, ils aboutissaient souvent au même endroit. Une force d'attraction secrète les faisait converger, qu'il imaginait comme un ruisseau souterrain où ils auraient été plongés à la naissance et dont le murmure les guiderait sans qu'ils en aient conscience. C'était cela, sa petite mythologie personnelle et intime." P. 107
J'ai apprécié la construction de ce roman. Je ne connaissais pas encore l'écriture de Marianne RUBINSTEIN mais je trouve très astucieuse l'idée de ces sursauts dans l'intimité des jumeaux au gré des préparatifs du mariage, outre la surprise bien sûr du "Nous sommes deux", les 2 en question n'étant pas ceux que nous pourrions imaginer avec l'image de couverture !
Faites comme moi, laissez-vous surprendre...
Dans la famille Bricourt, je demande les jumeaux. Emma et Axel, trentenaires, se retrouvent chez leurs parents pour leur annoncer une bonne nouvelle : ils vont tous deux se marier. Emma avec Marc Cohen, Axel avec Philippine de Langles. Commence alors un tour d’horizon des trois familles avec chacune leurs secrets, leurs douleurs et leurs principes. Comment être heureux quand votre famille est touchée par un évènement douloureux dans le même temps ? Comment rester entier tout en faisant des concessions pour l’autre ? Comment être soi quand on a toujours été deux ?
Le récit navigue entre les différents personnages et quelques souvenirs d’enfance d’Axel et Emma. Ces souvenirs sont souvent très courts mais donnent beaucoup de sens à la relation qu’ils entretiennent désormais. J’ai mis un peu de temps à situer tous les personnages au début de ce roman… Nous n’avons pas encore les prénoms de tout le monde mais chaque séquence commence par le nom de la personne et la date. Cela demande donc une petite gymnastique pour situer les uns par rapport aux autres. Malgré cela, on s’y fait rapidement et les caractères bien différents de chacun y aident beaucoup. Je dois avouer que la vision du couple n’est pas présentée ici sous son meilleur jour. Mensonges et infidélités sont présents à tous les étages ! Du côté des parents, l’auteure met l’accent sur l’effet du temps. Chaque personne y réagira différemment bien sûr selon sa personnalité, son vécu, ses doutes et ses questionnements. Mais les jeunes couples ne sont pas épargnés pour autant, et subissent eux aussi quelques remous… Je pense que chacun pourra se retrouver dans ces réflexions, toutes différentes mais aussi actuelles.
La lecture est fluide grâce à un récit bien rythmé. Aucune séquence n’est inutile et les évènements s’enchaînent rapidement. Je ne suis pas déçue d’avoir retrouvé Marianne Rubinstein pour son deuxième roman qui m’a plu davantage que Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel.
Axel et Emma sont des jumeaux,ils vont se marier,et souhaitent une seule fête pour célébrer leurs deux mariages. Se trouvent donc en présence trois familles, diverses bien entendu , et surtout par la religion.
Donc, lesBricourt,les de Langles, et les Cohen vont se rencontrer pour préparer les mariages.
Les thèmes actuels concernant les familles sont abordés avec une certaine empathie, sans mièvrerie.Chacun des personnages intervient sur de très courts chapitres,et en italique et en fil rouge,les jumeaux reviennent sur leur enfance.
La rencontre des religions dans les moindres détails m'a parfois lassée,mais c'est un roman bien orchestré qui se lit très facilement.
« Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge ! » Cette phrase de Voltaire, Yaël en fait l’amère expérience lorsque son mari la quitte pour une de ses copines.
Dans son journal intime, la jeune femme ne nous épargne pas sa dépression post-largage (ça se comprend) obnibulée qu’elle est par le passage de la quarantaine. Nous passons des atermoiements des trentenaires à ceux des quarantenaires, pas de problème. Je suis peut être un peu vache. Ici, on retrouve les poncifs du genre ; les copines qui veulent recaser l’esseulée, la voisine paumée, la « mauvaise mère », le mari qui voudrait bien revenir… Quelques pages à disséquer Virginia Wolf, Sénèque, à parler d’économie (Yaël est prof d’économie).
Mais… Certains passages montrent qu’elle n’est pas dupe de ce qu’elle écrit. Quelques traits d’humour acide, dont celui des fourmis (à méditer), quelques phrases où elle se lâche en font une lecture agréable.
Ce livre se lit très vite. Cela sent le vécu, mais cela ne me laissera pas beaucoup de traces. Si les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, Marianne Rubinstein ne m’aura pas fait grimper aux branches de ses arbres.
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