Cette semaine, Annie-France a choisi Muriel pour partager sa lecture et son avis sur le livre Les affalés de Michele Serra (Flammarion), pour le Club des Explorateurs de lecteurs.com
Je n’ai pas trop aimé Les affalés à la première lecture. Déjà, la couverture était trop flamboyante pour moi (j’aime la sobriété) mais elle est très parlante : l’image caricaturale de l’ado est bien rendue. Le bandeau annonçant 350.000 lecteurs m’a agacée… Combien l’ont aimé ?
Ce long "monologue" adressé à un fils de 19 ans qui ne répond pas m’a paru d’une écriture trop proche de l’oral. Tous les clichés sur les ados y passent, avec un certain humour toutefois. La 4e de couverture me laisse perplexe : tantôt récit comique (d’accord), tantôt roman d’aventure et là, je ne vois pas très bien ce que l’éditeur a voulu dire.
Comme je ne veux pas rester sur ces aspects négatifs, j’entame une deuxième lecture, et je perçois mieux l’humour des situations évoquées : ce père cinquantenaire qui doit recevoir à l’improviste la copine du fils qui a raté son train… La jeune fille est faite sur le même modèle que le fils : pas d’échanges, des horaires d’Anchorage et comble pour l’auteur amoureux de la nature, elle préfère des âneries à la télé à la splendeur d’un orage ! Autre situation drôle : la rencontre parents/profs où le père doit entendre le discours d’une mère "casse-couille" qui étouffe son fils. Puis la description des douches d’ados ; leur course au sweat, etc.
Mais peu à peu l’émotion vient avec la prise de conscience de la souffrance de ce père qui voudrait tant un dialogue et à qui un tatoueur a le culot de dire qu’il doit davantage parler avec son fils ! "Comme c’est difficile de continuer à t’aimer". Mais cela conduit à un examen de conscience : a-t-il été un bon père, lui qui ne sait pas exercer d’autorité, qui ne sait pas punir. Apparemment pour des raisons non dites, il a (mal) joué le rôle de la mère et du père.
Mais tout n’est pas perdu et une demande revient comme un refrain : faire ensemble une randonnée au col de la Nasca qu’il a lui-même découvert avec son propre père lorsqu’il avait onze ans ; faire découvrir à son fils le plaisir de la marche et la beauté de la nature. Alors, il pourra enfin devenir vieux. C’est ce que le héros pense, moi je dirais qu’il pourrait alors devenir adulte. Cette histoire s’ajoute à un projet de livre que prépare le héros, où il y aurait une guerre entre les vieux toujours plus nombreux et n’ayant pas grand-chose à perdre, et les jeunes : la Grande Guerre Finale de 2054. J’avoue avoir été peu intéressée par ce projet de livre, peu indispensable à la narration selon moi. Cet aspect-là du livre dilue la compassion qu’on peut éprouver face à ce père désemparé.
Annie-France Belaval
Je n’ai pas trop aimé Les affalés à la première lecture. Déjà, la couverture était trop flamboyante pour moi (j’aime la sobriété) mais elle est très parlante : l’image caricaturale de l’ado est bien rendue. Le bandeau annonçant 350.000 lecteurs m’a agacée… Combien l’ont aimé ?
Ce long "monologue" adressé à un fils de 19 ans qui ne répond pas m’a paru d’une écriture trop proche de l’oral. Tous les clichés sur les ados y passent, avec un certain humour toutefois. La 4e de couverture me laisse perplexe : tantôt récit comique (d’accord), tantôt roman d’aventure et là, je ne vois pas très bien ce que l’éditeur a voulu dire.
Comme je ne veux pas rester sur ces aspects négatifs, j’entame une deuxième lecture, et je perçois mieux l’humour des situations évoquées : ce père cinquantenaire qui doit recevoir à l’improviste la copine du fils qui a raté son train… La jeune fille est faite sur le même modèle que le fils : pas d’échanges, des horaires d’Anchorage et comble pour l’auteur amoureux de la nature, elle préfère des âneries à la télé à la splendeur d’un orage ! Autre situation drôle : la rencontre parents/profs où le père doit entendre le discours d’une mère "casse-couille" qui étouffe son fils. Puis la description des douches d’ados ; leur course au sweat, etc.
Mais peu à peu l’émotion vient avec la prise de conscience de la souffrance de ce père qui voudrait tant un dialogue et à qui un tatoueur a le culot de dire qu’il doit davantage parler avec son fils ! "Comme c’est difficile de continuer à t’aimer". Mais cela conduit à un examen de conscience : a-t-il été un bon père, lui qui ne sait pas exercer d’autorité, qui ne sait pas punir. Apparemment pour des raisons non dites, il a (mal) joué le rôle de la mère et du père.
Mais tout n’est pas perdu et une demande revient comme un refrain : faire ensemble une randonnée au col de la Nasca qu’il a lui-même découvert avec son propre père lorsqu’il avait onze ans ; faire découvrir à son fils le plaisir de la marche et la beauté de la nature. Alors, il pourra enfin devenir vieux. C’est ce que le héros pense, moi je dirais qu’il pourrait alors devenir adulte. Cette histoire s’ajoute à un projet de livre que prépare le héros, où il y aurait une guerre entre les vieux toujours plus nombreux et n’ayant pas grand-chose à perdre, et les jeunes : la Grande Guerre Finale de 2054. J’avoue avoir été peu intéressée par ce projet de livre, peu indispensable à la narration selon moi. Cet aspect-là du livre dilue la compassion qu’on peut éprouver face à ce père désemparé.
Annie-France Belaval
Je n’ai pas trop aimé Les affalés à la première lecture. Déjà, la couverture était trop flamboyante pour moi (j’aime la sobriété) mais elle est très parlante : l’image caricaturale de l’ado est bien rendue. Le bandeau annonçant 350.000 lecteurs m’a agacée… Combien l’ont aimé ?
Ce long "monologue" adressé à un fils de 19 ans qui ne répond pas m’a paru d’une écriture trop proche de l’oral. Tous les clichés sur les ados y passent, avec un certain humour toutefois. La 4e de couverture me laisse perplexe : tantôt récit comique (d’accord), tantôt roman d’aventure et là, je ne vois pas très bien ce que l’éditeur a voulu dire.
Comme je ne veux pas rester sur ces aspects négatifs, j’entame une deuxième lecture, et je perçois mieux l’humour des situations évoquées : ce père cinquantenaire qui doit recevoir à l’improviste la copine du fils qui a raté son train… La jeune fille est faite sur le même modèle que le fils : pas d’échanges, des horaires d’Anchorage et comble pour l’auteur amoureux de la nature, elle préfère des âneries à la télé à la splendeur d’un orage ! Autre situation drôle : la rencontre parents/profs où le père doit entendre le discours d’une mère "casse-couille" qui étouffe son fils. Puis la description des douches d’ados ; leur course au sweat, etc.
Mais peu à peu l’émotion vient avec la prise de conscience de la souffrance de ce père qui voudrait tant un dialogue et à qui un tatoueur a le culot de dire qu’il doit davantage parler avec son fils ! "Comme c’est difficile de continuer à t’aimer". Mais cela conduit à un examen de conscience : a-t-il été un bon père, lui qui ne sait pas exercer d’autorité, qui ne sait pas punir. Apparemment pour des raisons non dites, il a (mal) joué le rôle de la mère et du père.
Mais tout n’est pas perdu et une demande revient comme un refrain : faire ensemble une randonnée au col de la Nasca qu’il a lui-même découvert avec son propre père lorsqu’il avait onze ans ; faire découvrir à son fils le plaisir de la marche et la beauté de la nature. Alors, il pourra enfin devenir vieux. C’est ce que le héros pense, moi je dirais qu’il pourrait alors devenir adulte. Cette histoire s’ajoute à un projet de livre que prépare le héros, où il y aurait une guerre entre les vieux toujours plus nombreux et n’ayant pas grand-chose à perdre, et les jeunes : la Grande Guerre Finale de 2054. J’avoue avoir été peu intéressée par ce projet de livre, peu indispensable à la narration selon moi. Cet aspect-là du livre dilue la compassion qu’on peut éprouver face à ce père désemparé.
Annie-France Belaval
désolée pour ces répétitions que je n'arrive pas à effacer!