Le Prix Orange du Livre 2023 dévoile sa liste
Il y a six ans, l'enfant a disparu. Zoé ne l'a quitté des yeux que quelques minutes, occupée à peindre la coque du bateau, mais voici son fils envolé. On a dragué le cours d'eau, étudié les courants, cherché en aval, la rivière n'a pas rendu le corps de l'enfant. C'est peut-être ce savoir amérindien ancestral qu'elle porte en héritage ou un instinct maternel féroce mais Zoé le sait, Nathan ne s'est pas noyé. Il vit, quelque part. Elle est persuadée que son fils se cache parmi les migrants qui ont gagné le Canada, poussés par le réchauffement climatique et la chute des États-Unis. Alors elle le cherche. Jumelles au poing, fléchettes tranquillisantes et attirail de chasse en bandoulière, elle arpente les paysages sauvages pour traquer les invisibles de la forêt.
Sur les bords de la rivière des Outaouais, dans un monde où la nature a repris peu à peu ses droits et ne cesse de clamer sa puissance, L'Enfant rivière nous conte l'histoire d'une quête et d'un combat.
Celui d'une mère prête à tout pour retrouver son enfant et comprendre qui elle est.
Le Prix Orange du Livre 2023 dévoile sa liste
Elle, Zoé, vit au bord de la rivière des Outaouais. Dans ce Canada encore préservé de la guerre qui a ravagé les États-Unis voisins, et fait migrer tant d'hommes, de femmes, d'enfants, que le pays ne peut plus les accueillir et que le danger rôde.
Lui, Thomas, est revenu en ville pour les obsèques de son père. Lui qui avait fuit la région six ans plus tôt, sans plus jamais donner de ses nouvelles.
Lui enfin, Nathan, est le fils perdu. Celui qui n'avait pas encore quatre ans lorsqu'il a disparu alors qu'il jouait dans la cour de la maison sous la surveillance de la famille de Zoé, au bord de cette rivière. L'enfant pour qui les recherches incessantes de sa mère, Zoé, de son père, Thomas, n'ont rien donné.
Aujourd'hui, Zoé chasse, mais une chasse étrange qu'elle fait dans deux buts précis, survivre grâce à la prime octroyée par le gouvernement pour chaque proie rapportée, et traquer ce fils disparu qu'elle croit toujours vivant.
Au bord de la rivière, et dans les forêts, les enfants se sont rassemblés pour affronter la police, les riverains, pour tenter de vivre encore sans être envoyés au delà de la frontière de l'Alaska. Il faut dire que dans ces années 2030, le monde a été bousculé par des changements climatiques importants et la vie est devenue très difficile pour les migrants.
Au milieu de ces changements, de cette vie de plus en plus compliquée, le couple Thomas-Zoé tente de survivre, de se retrouver. Mais l'histoire d'amour est compliquée entre la fille d'une autochtone amérindienne qui a subit l'exclusion et le traitement infligé aux jeunes indiens, placés dans des pensionnats catholiques pour suivre une bonne éducation et tuer l'indien en eux, et le jeune Thomas.
Beaucoup de sujets soulevés dans ce roman, le traitement subit par les indiens du canada, la violence intrafamiliale, ici entre le père et sa fille, l'alcoolisme de la mère et le pourquoi de cette addiction, le réchauffement climatique et l'avenir de la planète, la façon de traiter l'arrivée massive de migrants sur un territoire... Au final, il y en a pour tous les goûts et toutes les sensibilités. C'est écrit sous forme de dystopie, mais dans un avenir tellement proche que j'ai eu du mal à m'y projeter. Pourtant, j'avoue que j'ai lu ce roman quasiment d'une traite. Comme quoi, les personnages ont su m'accrocher et me donner envie de les connaître.
L'autrice a écrit ce roman noir lors d'une résidence d'écriture à Gatineau qui se trouve à la frontière entre le Québec et l'Ontorio. C'est cette ville qui sera le théâtre du drame vécu par ses personnages.
Zoé et Thomas se sont aimés. Leur relation était difficile et intense mais de leur amour va naître Nathan. Ce dernier va disparaître alors qu'il n'avait que 3 ans, Zoé ne l'a quitté des yeux que quelques minutes. Alors que Thomas est persuadé qu'il est mort noyé ou enlevé par un étranger, Zoé, elle, est convaincue qu'il est vivant. De cette différence de croyance, leur couple ne va pas survivre. Thomas part vivre en France. 6 ans plus tard, il revient pour enterrer son père mais tout le ramène à Zoé et au lieu où a disparu son fils.
Le prologue m'a immédiatement happé. On s'interroge tout de suite. Pourquoi Zoé chasse des enfants dans une zone dite dangereuse ? Elle leur tire une flèche anesthésiante et les livre à Ottawa contre un chèque. Que deviennent-ils ?Quel est le rapport entre ces enfants qui semblent sauvages et le drame familial qu'elle a vécu ?
L'autrice a su créer une ambiance réaliste et très particulière dans un futur proche. Le monde est en prise à la catastrophe écologique. Les réfugiés climatiques, politique et économiques affluent, plusieurs villes dans le monde sont évacuées car elles se retrouvent désormais sous les eaux. Le Canada ne fait pas exception. Le thème de la politique d'assimilation des indiens au Canada est également abordé. Je n'en dirais pas plus pour ne pas tout révéler de l'histoire.
L'écriture est fluide, la lecture rapide et prenante. J'ai trouvé ce roman très sombre et singulier. Je ne saurais dire si je l'ai aimé ou non. C'est bien écrit mais je l'ai trouvé dénué d'émotion. J'ai eu beaucoup de mal avec les choix de Zoé. Même si on comprend les origines de ses traumatismes, je l'ai trouvé trop égoïste et brutale. J'ai eu du mal à être touché par son histoire personnelle.
« L’enfant rivière » est une dystopie (nous sommes en 2030) emplie d’exotisme boréal (nous sommes au Canada) et de problème migratoire (les populations fuient les territoires abîmés par le dérèglement climatique). C’est aussi un thriller prenant dont a lecture est rendue agréable par une écriture fluide et qui sait tenir en haleine jusqu’au bout.
La disparition d’un enfant, sa mère très instinctive qui le recherche éperdument, son père plus cérébral mais non moins meurtri et qui a accepté la volatilisation, viennent compléter un tableau à la fois terriblement intime et très ancré dans la société tant c’est tout l’environnement qui agit pour faire avancer l’intrigue à rebondissements.
L’évocation du sort des populations autochtones soumises à l’assimilation apporte un accent de vérité qui ne jure jamais avec l’ensemble du livre, ce sont les réactions des humains qui priment, entre révolte et action.
Ce livre voyage dans le cadre des 68 Premières Fois, merci à l’équipe pour cette belle aventure et ses découvertes enthousiasmantes, comme celle-ci.
Plonger dans ce roman d’Isabelle Amonou—qui n’est, en réalité, pas tout à fait le premier--, c’est s’offrir un voyage sur le fil de plusieurs frontières mêlées, comme le sont les racines des hommes et des femmes de là-bas. Là-bas, c’est au bord de territoires immenses, un morceau d’Amérique où l’on parle Français, des terres sauvages, civilisées autrefois par des êtres sans âme dont la foi faisait loi, colonisées quelque part entre le temps d’aujourd’hui et celui qui s’annonce par une jeunesse laissée en friche, livrée à ses instincts les plus cruels, à ses impératifs de survie quelle qu’en soit la manière, poussée hors de son écrasant pays par une guerre civile devenue inévitable. Sur cette parcelle de terre à l’âme oubliée, vivait il y a peu une famille presque normale, avec le père, Tom, la mère, Zoé, et leur petit garçon, Nathan. Et, au milieu, coulait une rivière. Lorsque Nathan disparaît, c’est tout un édifice qui semble se dissoudre dans ses eaux tumultueuses, à la puissance impassible et aveugle, pour laisser remonter à la surface des vérités trop longtemps enfouies.
Forte de sa riche expérience d’autrice de romans noirs, Isabelle Amonou nous offre, avec L’enfant rivière, un texte à l’équilibre mûri et subtile, suivant son cours entre force et délicatesse, construit tout en habilité et nuances pour guider notre réflexion autant que notre sensibilité dans les méandres de cette histoire passionnante qui ne cesse de soulever de nouvelles interrogations. C’est le cœur serré mais l’intérêt toujours en éveil que l’on suit cette plume assurée et très belle sur les traces de ces nouveaux Enfants Perdus, en espérant tout bas « Never this Land !»
Dépaysement temporel avec ce roman qui happe dès les premières phrases. L’eau, omniprésente, entre rapides et zones calmes, impulse son rythme au récit. La vie est devenue violente, mais l’espoir, en Zoé, est toujours présent. Et on vibre avec elle tout au long de sa quête.
J’ai aimé ce roman. Mais je trouve qu’il y a trop de thèmes traités en même temps : inceste, divorce, perte d’un enfant, incompréhension maternelle, dérèglement climatique et migration des populations, maltraitance des minorités, ce qui, finalement, tient un peu à l’écart.
Nathan a disparu il y a 6 ans. Il n'a fallu qu'un bref instant. Zoé, sa mère, occupée à repeindre la coque d'un bateau, n'a rien vu. On a cherché, fouillé, interrogé, dragué les cours d'eau, puis résigné. Sauf Zoé.
La rivière n'ayant pas recraché le corps de Nathan, elle est persuadée que son fils est en vie. Alors, quelques années plus tard, elle continue de le chercher parmi les migrants mineurs qui débarquent au Canada en provenance des USA, poussés par la crise climatique et ses conséquences, ceux qui se cachent dans les bois pour éviter les camps d'internement.
Armée de ses fléchettes tranquillisantes, véritable amazone des temps modernes, elle arpente la forêt telle une ombre, l'espoir en bandoulière.
Isabelle Amonou, bretonne, campe son roman dans les confins du Canada, au sein d'une nature duelle, entre crainte et magnificence. Elle nous parle d'une culture qui pourrait être sienne tant elle la transmet avec passion.
Nous sommes quelques années après le Covid, le réchauffement de la planète s'est accentué, les premiers migrants climatiques dont nous parlons aujourd'hui font leur apparition. Criant et effrayant de justesse.
Dans ce contexte instable, Zoé, fille mi-autochtone mi-colon, et Thomas, intellectuel parisien, vivent la plus innommables des tragédies : la perte d'un enfant. Pas de corps, pas de deuil, deux individualités que le chagrin n'unit pas mais déchire.
Fabuleuse découverte que ce roman captivant, cette presque-dystopie qui aborde nombreuses thématiques : deuil, transmission transgénérationnelle, héritages ancestraux vs « modernité », géopolitique, crainte de l'étranger... Un roman plutôt noir dans lequel la disparition de l'enfant soulève des questions profondes, fait ressurgir un passé historique peu glorieux : le traitement des autochtones. La tension ne cesse de croître pour un dénouement pour le moins surprenant.
Si le récit entier m'a portée, j'ai peine à comprendre la chute un peu rapide, qui me laisse sur ma faim. Je referme le roman avec l'envie que surgisse une suite. Comme une petite frustration qui persiste.
Une réserve bien légère au regard du plaisir de lecture !
Un prologue énigmatique. C’est en effet avec un prologue assez mystérieux que j’ai débuté la lecture de L’enfant rivière de Isabelle Amonou. Je pensais assister à une scène de chasse traditionnelle, mais stupeur, il s’agit de capture de jeunes enfants ! Ma curiosité ainsi aiguisée, je n’ai eu qu’un désir, continuer et tourner les pages de plus en plus rapidement pour découvrir le fin mot de l’histoire.
En mai 2024, au moment de sa disparition sur les bords de la rivière des Outaouais, Nathan avait un peu moins de quatre ans. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Suite à ce drame, le couple a éclaté. Cela fait six ans que Thomas et Zoé, les parents, se sont séparés. Thomas convaincu de la mort de son fils a fui vers la France pour tenter d’oublier son chagrin et repartir à zéro. S’il est de retour à Ottawa c’est pour l’enterrement de son père.
La mère, Zoé, persuadée qu’il est toujours vivant, qu’il ne s’est pas noyé et qu’il se cache parmi les migrants, ces migrants qui ont gagné le Canada, poussés par le réchauffement climatique et la chute des États-Unis, est restée sur place. À sa recherche, elle arpente les paysages sauvages et traque les invisibles de la forêt.
La confrontation entre les deux parents va permettre au lecteur d’appréhender cet amour puissant qui unissait ces deux êtres jusqu’à la perte de leur enfant et faire remonter des souvenirs douloureux.
C’est avant tout le personnage de Zoé née d’une mère autochtone et d’un père descendant des Français qui, au fil du roman, va révéler toute sa complexité. Une véritable quête d’identité.
En situant son roman dans un futur très proche, Isabelle Amonou nous offre une vision du monde qui nous attend assez réaliste, si des efforts internationaux ne sont pas faits très rapidement. Un monde où la nature a repris peu à peu ses droits et ne cesse de clamer sa puissance, tornades et crues se succèdent…
Inhérent au réchauffement climatique, le déplacement massif de migrants avec bien évidemment les problèmes de frontières...
Dans son récit, avec le personnage de Camille, mère de Zoé, l’auteure accorde également une large part à la manière dont ont été traités les autochtones au Canada, comment les enfants étaient arrachés à leurs parents, placés dans des pensionnats, où ils devaient renier leur langue, leur culture… « C’était pour leur bien. Il fallait tuer l’Indien ».
La maltraitance familiale et le viol sont aussi évoqués au cours de l’histoire.
L’enfant rivière est un roman fabuleux et richissime par les thèmes abordés, un roman envoûtant et palpitant dans lequel la tension monte inexorablement. Roman noir, roman d’anticipation, c’est aussi un roman psychologique plein de sensibilité et particulièrement maîtrisé, rehaussé par le cadre majestueux dans lequel il se déroule, à Gatineau, à la frontière entre le Québec et l’Ontario.
L’enfant rivière de Isabelle Amonou méritait amplement sa sélection pour le Prix orange du Livre 2023, un gage de valeur !
Je remercie sincèrement Joëlle, Lecteurs.com et les éditions Dalva qui m’ont permis de faire connaissance avec cette brillante auteure qu’est Isabelle Amonou et ce roman inoubliable : L’enfant rivière.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/06/isabelle-amonou-l-enfant-riviere.html
2030. Dans ce futur proche, Zoé continue à chercher son fils Nathan, disparu six ans auparavant. Le père de l’enfant, Thomas, a quant à lui abandonné tout espoir.
Mais Zoé cherche, encore et toujours, tout entière dévouée à sa quête.
L’enfant rivière est de ces romans où chaque histoire raconte quelque chose, où chaque personnage recèle des facettes aussi dérangeantes que fascinantes.
C’est un roman riche par la pluralité des thèmes abordés et leur traitement intelligent. Le fait de placer l’intrigue dans un futur très proche offre une vision plutôt réaliste mais également effrayante.
Une très belle surprise que ce roman !
L'enfant rivière fait partie de la première sélection du Prix Orange 2023.
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