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Il existe deux mondes : L'Intérieur, où vivent les humains, et L'Extérieur qui est le repaire de créatures maudites. Quiconque serait touché par l'un de ces monstres serait maudit à tout jamais et chassé du pays des hommes.
C'est pourtant dans ce monde sombre que vit la petite humaine prénommée Sheeva.
Elle a été recueillie par une créature non humaine qu'elle appelle le Professeur.
Il veille sur elle et lui interdit tout contact avec les autres créatures de L'Extérieur. Il lui cache la terrible vérité de son abandon et n'ose lui dire que personne ne viendra la chercher...
Ils sont aussi différents que le jour et la nuit... Et malgré tout ce qui les sépare, malgré les ténèbres qui les entourent, ils vont écrire petit à petit une fable tous les deux...
Quatrième tome. Toujours une si belle appréhension et découverte à la lecture et observation. Les aventures de Sheeva, et du Professeur continuent. Entre féérie et violence chuchotée. Dans ce dernier tome paru, c’est avant tout un mensonge que la petite Sheeva doit affronter. Comprendre son erreur. Oser hausser la voix pour ne pas créer de scission. Difficile pour une enfant qui n’a que l’innocence et un maudit pour l’élever.
Un erzatz de famille se formule avec la tante qui est invitée à rester. Tante devenue maudite, elle aussi. Deux figures qui à présent entourent l’enfant. Des questionnement se posent. Entre la volonté de la protéger, la peur de ne pas y arriver puis l’impression d’être inutile dans ce trio bancal. On découvre un peu plus à chaque tome les émotions et ressentis du Professeur. Personnage noyé à sa mélancolie. Et de la malédiction, elle connaît des nouveautés, comme l’impression d’une maladie tentaculaire qu’aucun ne sait combattre.
Singularité du graphisme qu’on retrouve toujours. Des planches où les noirs et blancs entrent en contraste. S’opposent. S’adorent. Une merveille que l’un soit charbonneux et l’autre d’une clarté pure. Ajouté à cela, des planches parfois composées d’une unique case, offrant un paysage, une capture d’un moment. L’impression d’y voir des gravures. Un trait si différent de ce qu’on trouve dans les mangas.
Une histoire qui reste toujours énigmatique. Un paysage restreint à une maison, un village, une forêt. C’est le minimalisme des éléments qui s’impose, permet ainsi de se concentrer sur les émotions des personnages, leurs liens.
Une poésie du cauchemar qui s’articule entre rêves et ombres cannibales.
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