"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La montagne comme une évidence... Tout a commencé alors qu'il avait sept ans : à la suite d'une grave maladie, Guillaume est envoyé six mois à Chamonix dans un préventorium, les Soldanelles, en hiver 1952. Pour l'enfant venu de la campagne bourguignonne, c'est une révélation, puis, plus tard, le souvenir d'un paradis perdu. Alors il reviendra, car le besoin est là, irrésistible, de vivre non loin des cimes, dans la vallée de l'Arve, tout comme son ami d'enfance, Augustin. Ils y rencontrent Julien Villermoz, plus âgé d'une quinzaine d'années. Singulière amitié pour certains... pourtant Julien joue le rôle d'un grand frère, d'un mentor. Il leur fera découvrir l'entreprise familiale des Ateliers, les initiera à la montagne, à ses beautés et ses mystères. Mais un après-midi, parti seul en randonnée, Julien, le montagnard, si agile, si passionné, chute et meurt. Comment est-ce possible ? Comment Julien a-t-il pu rater une prise ?
Pour les jeunes gens, le coup est rude. Et davantage encore pour Marguerite Villermoz, la mère, qui le célébrait comme un dieu, d'un amour vibrant, exclusif. Elle tente bientôt de reporter son amour sur Guillaume, qui présente de nombreuses ressemblances avec son fils disparu...
Ce que j’aime lorsque j’ouvre un roman de Gérad Glatt c’est la certitude que j’ai d’être entrainée là où je ne pensais pas aller.
En ouvrant son précédent opus « Et le ciel se refuse à pleurer… »,
j’étais persuadée de lire un roman du terroir et par la magie littéraire de quelques pages, je me suis retrouvée en plein thriller psychologique.
Dans « L’enfant des Soldanelles », Guillaume à la santé fragile est conduit par ses parents au préventorium des Soldanelles en Haute-Savoie.
Six mois de séjour pour recouvrer la santé. Six mois pour contempler et parler au Mont-Blanc qui domine la vallée et se découvrir une passion pour la montagne.
Jour après jour le garçonnet se fond dans le paysage qu’il quitte avec la certitude d’y revenir pour y passer sa vie.
Bien des années plus tard, Guillaume accompagné d’Augustin son ami d’enfance revient au pied de la montagne majestueuse. Julien leur fait découvrir les joies de la randonnée.
Ce qui parait être une simple et belle histoire d’amitié prend des allures de polar lorsque quelques morts mystérieuses viennent assombrir le paysage.
Gérard Glatt est un conteur, un raconteur. Un vrai, un talentueux. De ceux qui inventent des histoires ou narrent les leurs. Il n’a pas son pareil pour créer des situations pleines de passion.
Il met en scène des personnages complexes, parfois noirs, parfois tendres, mais souvent attachants, on a envie de les plaindre, et pourtant parfois on les déteste, ils ne laissent jamais indifférents.
Comme toujours, la nature est magnifiée sous la plume de l’auteur et devient un personnage de l’histoire.
Une magnifique lecture.
Merci à NetGallet et aux Editions Presses de la Cité
#LenfantDesSoldanelles #NetGalleyFrance
« Ce livre est-il un roman? un roman plutôt qu’un récit? ou tout bonnement mon histoire, comme Guillaume le revendique quelque part? Peut-être, au fil des pages, le lecteur se posera-t-il ces questions? Des questions qui mériteraient sans doute des réponses… Alors pourquoi différer et les remettre à demain, ces réponses que j’ai là, auxquelles j’ai donné la forme symbolique du roman et qui n’attendent que d’être dites? Parce que, oui, mon histoire est dans ces pages. Elle est là, telle que je l’ai voulue ; elle est là, mais pas toute. Pour une simple raison, tout d’abord. C’est que je n’en évoque qu’une trentaine d’années, ces années qui ont couru de 1944 à 1974, tandis qu’en ce mois d’avril 2018, j’y mets le point final. Quarante-quatre années se sont donc écoulées et, du chemin, depuis, j’ai eu le temps d’en parcourir. » Après cet avant-propos éclairant, Gérard Glatt revient dans ces Alpes qu'il aime. Après «Et le ciel se refuse à pleurer», le voici avec une histoire à la fois très personnelle et très romanesque. «L’Enfant des Soldanelles» tient à la fois du roman d’initiation et du thriller. Une double réussite!
Guillaume est envoyé aux Soldanelles où il va se lier dl’amitié avec Augustin et tomber amoureux des montagnes. Très vite, l’un et l’autre vont devenir indispensables à Guillaume, ne s’imaginant pas vivre ailleurs. Et s’il fera une parenthèse par la Bourgogne avec sa famille, il reviendra parcourir tous les sentiers, explorer tous les massifs. Augustin et Guillaume vont trouver en Julien un guide parfait, rêver de nouvelles conquêtes.
De belles perspectives qui viendront se fracasser le jour où Julien est victime d’un accident, lui qui pourtant connaissait si bien «ses» montagnes. La présence d’Augustin et Guillaume va alors mette un peu de baume au cœur des Villermoz, ravis de voir les jeunes garçons fidèles à leur pacte d’amitié.
Augustin va s’engager au Peloton de Haute-Montagne de Chamonix, rencontrer Catherine et devenir père de famille. Guillaume, du retour de son service militaire, va se voir proposer de rejoindre l’entreprise de décolletage des Villermoz: «Tu ne remplaceras jamais Julien, c’est certain, lui avait dit Villermoz, parce que tu n’es pas notre enfant. Mais là n’est pas la question. On a confiance en toi, comme on aurait eu confiance en Augustin, pour assurer la continuité. Moi, je fatigue. De plus, tu as tous les diplômes qu’il faut. Pas de la même école que notre Julien, mais c’est tout comme. Enfin, tu feras ce que tu voudras… Faut que tu réfléchisses, gamin.»
L’avenir s’annonce sous les meilleurs auspices, d’autant qu’il fait la rencontre d’Aurélie et que très vite il comprend qu’elle sera celle qui partagera sa vie.
Du beau roman sur l’amitié et sur l’amour, on bascule alors dans le thriller.
La mort de Julien ne va pas rester la seule à jeter un voile noir sur le Mont-Blanc. Aurélie est fauchée par une voiture.
C’est alors que Gérard Glatt peut déployer tout son talent, remonter les parcours de chacun, lâcher ici et là quelques indices pour que le lecteur se mette en quête de l’effroyable vérité.
Refermant le livre, on est à nouveau bluffé par les talents d’alchimiste de l’auteur qui sait fort habilement marier le caractère des hommes à leur environnement. On n’imagine pas cette histoire ailleurs que dans ce paysage, tout à la fois majestueux de beauté et impitoyable, forgeant les caractères les plus trempés et les folies les plus passionnelles. C’est beau, c’est dur. C’est réussi.
https://urlz.fr/8VAc
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