"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
De L'Extravagant Mr Deeds (Capra), The Philadelphia Story (Cukor), La Balade sauvage (Malick) jusqu'à Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) (Desplechin) et La Fille inconnue (Jean-Pierre et Luc Dardenne), un fil court, celui des lectures philosophiques de films de Stanley Cavell et des films qu'elles ont inspiré. Peu d'oeuvres philosophiques ont autant marqué la création cinématographique et aussi profondément marqué le champ des études cinématographiques que celle du philosophe de Harvard (né en 1926 et disparu en 2018). De son chef d'oeuvre de 1971, La Projection du monde, à ses derniers écrits sur le mélodrame, l'autobiographie et la critique (La Protestation des larmes, Le cinéma nous rend-il meilleurs?) en passant par son grand livre sur la comédie hollywoodienne (A la recherche du bonheur), cet ouvrage éclaire l'ensemble de sa pensée. Il donne aussi la parole à trois cinéastes qui l'ont connu et qui ont été inspirés par ses écrits: Luc Dardenne, Arnaud Desplechin, Claire Simon. Et se penche sur le lien que Cavell a entretenu avec Terrence Malick à Harvard dans les années 1960, lorsqu'il enseigna le premier séminaire de cinéma au sein d'un département de philosophie (vingt ans avant Deleuze), jetant les bases d'une pensée du cinéma qui prend son départ dans notre expérience aussi bien collective qu'intime des films. Cette expérience qui nous unit ou nous rapproche des autres. Et qui nous permet aussi, plongeant en nous-mêmes, de nous éduquer.
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