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Leçons de grec est le roman de la grâce retrouvée. Au coeur du livre, une femme et un homme. Elle a perdu sa voix, lui perd peu à peu la vue. Les blessures de ces personnages s'enracinent dans leur jeunesse et les ont coupés du monde.
À la faveur d'un incident, ils se rapprochent et, lentement, retrouvent le goût d'aller vers l'autre, le goût de communiquer. Plus loin que la résilience, une ode magnifique à la reconstruction des êtres par la plus célèbre des romancières coréennes, Han Kang.
Traduction de Jeong Eun-jin et Jacques Batilliot.
Elle a perdu sa voix. Plus aucun son ne sort de sa bouche, même pas pour communiquer avec son fils dont elle a perdu la garde à cause de ce silence forcé. Depuis, sa vie est grise, alors pour secouer la monotonie, elle prend des cours de grec ancien.
Lui est atteint d’une dégénérescence oculaire. Il a vécu en Allemagne mais a choisi de revenir dans sa Corée natale malgré la difficulté de vivre dans un monde qui s’assombrit peu à peu. Il est professeur de grec ancien.
Un soir, il brise accidentellement ses lunettes, elle lui vient en aide.
Leçons de grec, ce sont deux solitudes qui se frôlent, s’esquivent et finissent par se rejoindre. Une histoire qui pourrait être banale, un homme et une femme qui se rencontrent et la suite va de soi. Mais Kang Han ne saurait se contenter d’écrire une simple histoire d’amour, un coup de cœur, un coup de foudre. Non, elle raconte deux vies cabossées qui se croisent par hasard. La nuit qui répond au silence. Des sentiments sans le son ni l’image. Des échanges qu’on pourrait croire à sens unique mais aux mots de l’un répond une pression de la main de l’autre, le silence de l’une laisse la place aux confidences de l’autre. Le temps d’une nuit, ils se contentent d’être une présence, un réconfort et peut-être naît l’espoir de ne plus être seuls.
Un roman en clair-obscur, beau et poétique, lent et émouvant.
« Elle pensait qu’aucun contact n’était aussi immédiat ni aussi intuitif que le regard. »
Elle n'est plus très jeune, ni particulièrement belle, cela fait sept ans qu'elle enseigne la littérature à Séoul. La chose est arrivée alors qu'elle avait dix-sept ans, le langage était devenu un organe détérioré, aucun son ne sortait de sa bouche. Vingt ans après, elle n'aurait jamais imaginé qu'une langue étrangère puisse briser son mutisme, le grec ancien avec ses règles compliquées.
Sa vue est instable, l'évolution est progressive, il porte des lunettes dont la correction est maximale. Les formes ne sont que des ébauches perceptibles que grâce à la force de l'imagination. Il donne des cours de grec ancien.
Une atmosphère étrange et envoûtante, lui, il est en train de devenir aveugle, épris de linguistique, il est terrifié à l'idée de se retrouver plongé dans les ténèbres. Elle, elle est devenue muette depuis des années, après une séparation difficile elle a perdu la garde de son enfant. A la faveur d'un cours de grec, ces deux êtres isolés par leur handicap vont se côtoyer et se lier peu à peu.
Un roman délicat, sensible, d'une tristesse infinie, pas vraiment facile à lire et d'un rythme très lent. Les six dernières pages totalement épurées ne sont que poésie.
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