"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
À la sortie d'un bar, une jeune femme menace un inconnu puis retourne son revolver contre elle-même et se suicide, ça ne regarde pas la police. «Tout au plus un épisode confus. Sans danger pour les tiers.» Mais Guyot, le journaliste, s'obstine. Il veut comprendre. Il consulte des archives. Il lit les cahiers de la victime. Il cherche. Il ne voit pas les signaux d'alarme.
Parfois, il vaut mieux laisser tomber. L'importance du passé est surestimée. Si les gens restaient tranquilles, tout irait mieux.
Les voix se multiplient. Beaucoup de coups de fil. Entre les mots, du silence. Des menaces avérées. Des crimes. L'atmosphère est opaque, l'air raréfié.
La mécanique de la violence est encore bien huilée ; les anciens maîtres du pouvoir policier des années 80 ont du mal à prendre leur retraite et veulent aussi parler de leurs sentiments.
Dans une prose concise et d'une densité extraordinaire, l'auteur de L'Autobus écrit un roman politique et métaphysique très noir, et montre les remous des âmes perverses et les alliances troubles des pouvoirs institués. Magnifique et glaçant.
Il y avait longtemps que je n’avais pas lu un roman argentin. Il m’a fallu un peu de temps pour plonger dans un certain esprit de ce pays dans lequel rien ne se dit.
J’ai aimé Guyot le journaliste qui ne laisse pas tomber ses recherches alors que les cadavres s’accumulent autour de lui : il veut savoir qui est cette jeune femme qui s’est suicidé en pleine rue après avoir visé un inconnu.
J’ai découvert l’hémérothèque, ce bâtiment dans lequel ne sont conservé que les revues et journaux. La résolution d’une partie de l’énigme passe par la consultation de ces vieux papiers.
J’ai aimé cette partie d’échec que joue Guyot avec un inconnu.
J’ai aimé la psy qu’il rencontre dans un bar et à qui il peut confier l’avancée de ses recherches. J’aurais aimé qu’elle joue un plus grand rôle à la fin du roman.
J’ai aimé que le « méchant » reste dans l’ombre jusqu’au bout et que sa véritable identité ne soit dévoilée qu’à la toute fin du récit.
J’ai aimé les courts chapitres qui commencent par un dialogue pendant lequel on ne sait pas qui parle, laissant planer un doute sur le propos. L’éclaircissement vient quelques lignes plus loin.
Un polar argentin qui m’a tenu en haleine jusqu’à la dernière page.
L’image que je retiendrai :
Celle des personnages qui ne boivent pas du café mais du maté.
https://alexmotamots.fr/lechange-eugenia-almeida/
Les éditions Métailié ont le don à chaque rentrée littéraire de me faire découvrir et aimer des livres qui sortent complètement de mes habitudes littéraires, après la révélation illska l'année dernière, voici L'Echange cette année !
Ce roman est à mes yeux très proche d'un policier journalistique, un roman vif, viscéral, efficient où les chapitres courts s'alternent très rapidement nous faisant suivre différents protagonistes sur la même intrigue : le suicide a priori sans intérêt d'une jeune femme. Et pourtant ce suicide sera le déclencheur d'une enquête essentielle pour Guyot, journaliste, une enquête qui le mènera à une propre introspection personnelle, qui amènera des conséquences tragiques sur son passage, qui bouleversera des vies et aboutira sur un très beau final !
Entre rebondissements politiques et révélations intimes, L'échange développe une histoire vraiment passionnante, je n'ai pas pu m'arrêter de le lire jusqu'à la fin tellement il est addictif. Ce fût pour moi une très belle surprise car si illska a été ma première lecture islandaise, L'échange est mon premier roman argentin : Métailié a réussit l'exploit de me faire sortir de mes lectures nord-américaines !
J'ai vraiment aimé la façon de raconter ce récit : on suit différents personnages entre les policiers, le journaliste, les politiques, les tueurs à gages... Il n'est pas véritablement question de s'y attacher même si il y a des moments très émouvants, il est question de s'identifier à eux, de s'identifier à cette volonté de connaître la vérité, de devenir nous-mêmes enquêteurs. Plus les pistes sont brouillées, effacées plus on a une envie vitale de savoir le fin mot de l'histoire.
En définitive, entre personnages fascinants, écriture addictive, intrigue passionnante, L'échange se révèle être une lecture indispensable de la rentrée littéraire ! Une véritable belle surprise !
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