Le premier roman de Timothée Stanculescu est une plongée dans l'intériorité féminine
« Comme j'ai hâte, comme j'ai hâte d'arriver à cet âge où l'on n'est plus trop jeune. » Justine vit seule avec sa mère à Cressac, un village où il ne se passe jamais rien. Sauf cet été, puisqu'Océane a disparu.
Justine la connaît de vue, elles sont dans le même lycée. Elle a peut-être fugué avec un homme ? Sa disparition qui se prolonge donne à ce début d'été qui ne promettait qu'ennui une couleur trouble. Son absence réveille chez Justine une soif impérieuse de partir loin d'ici, seule ou avec un garçon - « comment font-elles, toutes les autres, pour trouver quelqu'un ? » C'est sur un homme beaucoup plus âgé qu'elle que vont se cristalliser tous ses fantasmes. Ces regards qu'il lui jette, veulent-ils dire quelque chose ? Et sa façon de lui parler, comme à une adulte ? Et puis, est-ce qu'on va enfin retrouver Océane ?
Ce premier roman est un voyage dans l'intériorité fiévreuse d'une adolescente qui refuse d'être une fille sans histoires dans une campagne sans histoires. La précision et la sensualité de l'écriture de Timothée Stanculescu restitue au plus près la vérité d'un âge qui ne transige avec rien et nous rappelle avec quelle intensité, adolescents, nous rêvions et désirions.
Le premier roman de Timothée Stanculescu est une plongée dans l'intériorité féminine
Cet été-là, ce n’est pas la chaleur écrasante qui fait l’objet des échanges à la boulangerie, bien qu’il fasse particulièrement chaud. Le sujet est bien plus dramatique : une jeune fille a disparu.
Justine est bien sûr touchée par ce fait divers, même si elle ne connaissait que très peu Océane, à laquelle elle n’avait pas adressé la parole depuis l’école primaire. Touchée parce qu’elles ont le même âge et le même environnement. Et puis la population se rassemble d’abord pour une battue dans la forêt puis une marche blanche, l ‘émotion est contagieuse.
Mais ce qui trouble Justine au cours de ces vacances au delà de ce fait divers, ce sont les sentiments amicaux mis à mal, c’est aussi l’émoi d’un amour violent et d’autant plus profond qu’interdit.
A cet âge en équilibre entre l’enfance encore proche, et une future indépendance tant souhaitée , les émotions bousculent, perturbent et font vaciller les certitudes autant que le fait divers qui a frappé le secteur.
L’autrice décrit avec une grande sensibilité l’état d‘esprit de cette adolescente, ordinaire, pas parmi les plus jolies, pas moche non plus. Les doutes qu’elle éprouve sur sa capacité à séduire la conduisent à tester son pouvoir attractif. Elle montre une ingénuité sensible, émouvante.
Tout au long du roman plane le mystère de la disparition, et si le temps qui passe réduit les chances de retrouver Océane vivante, les soupçons sont là, et il faudra attendre le dénouement pour comprendre ce qui s’est passé.
L’ambiance générale d’ennui, de chaleur accablante, du temps qui s’étire sans fin est très bien rendue. Et contribue au plaisir de cette lecture pudique et séduisante.
https://animallecteur.wordpress.com/2021/10/13/leblouissement-des-petites-filles-timothee-stanculescu/
L’éblouissement des petites filles c’est l’histoire de Justine, pas encore une adulte mais plus vraiment une enfant. Durant ces trois mois de vacances sa vie va changer, elle va grandir, devenir moins naïve et gagner en maturité. Son été est chamboulé dès la fin du mois de juin avec la disparition d’Océane, une fille (sans histoire) de son lycée, qui vit dans le même village qu’elle (lui aussi sans histoire). Océane n’est pas sa copine mais ça l’atteint quand même. Heureusement, pour se changer les idées, sa mère a embauché Thierry Vedel, la quarantaine, pour entretenir le jardin. Justine va alors développer une obsession pour lui et en faire l’objet de tous ses fantasmes.
Timothée Stanculescu réussi parfaitement à décrire ce passage clé entre l’adolescence et l’âge adulte, lorsque les émotions sont exacerbées, tout est plus intense. Quand on se sent invincible et pourtant si fragile à la fois. Comme si on lisait un journal intime, on découvre l’esprit révolté d’une jeune fille à fleur de peau, une jeune fille en colère. On assiste à sa colère, a son désir pour un homme, aux premières amours, à ses amitiés passées et nouvelles, la trahison de son ex meilleure amie, à ses incompréhensions, au rejet de ses parents avec un père absent et une mère beaucoup trop présentes, ses joies, ses peines, ses confidences.
En plus d’être un roman initiatique, c’est aussi un roman d’ambiance avec un bled paumé, des rues vides, une chaleur écrasante, des convocations au poste de police, des battues, une marche blanche. En revanche ce qui m’a manqué c’est l’aspect thriller qui s’annonçait dans les premiers chapitres.
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