"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Gagne du temps. Au risque d'être péremptoire, snob ou dogmatique... Gagne du temps. Trompe-toi tant qu'il faut. L'instinct est à ce prix. Tu trouveras la faille et planteras l'étendard au coeur battant de la vie. Sois con souvent, génial parfois. C'est la rançon de l'emporte-pièce, le salaire du mépris. Cent sottises pour un aphorisme, comme un diamant scintille au milieu du charbon. Gagne du temps, disait mon père, laisse-moi te faire gagner du temps... » Dans cette confession d'un enfant du XXe siècle, entre l'épreuve de la violence et la découverte du courage, Raphaël Enthoven raconte la jeunesse, les amours, les combats et la liberté conquise. Et nous offre autant le tableau d'un monde perdu que le récit d'une aube.
D'Enthoven, j'ai lu « Morales provisoires » qui m'avait moyennement convaincue.
« Le temps gagné » est présenté comme un roman mais est une autobiographie dont il a changé les noms des personnages.
Enfance pas facile entre les deux foyers de son père et de sa mère.
Adolescence plutôt insolente.
Âge adulte conquérant et arrogant
Avec un à priori basé sur rien de précis, je n'aime pas vraiment le personnage Raphaël Enthoven.
Je le trouve séduisant mais très sûr de lui, très parisien, prétentieux, donneur de leçons.
Raconter son enfance, je peux le comprendre, d'autant que la sienne n'a pas eu l'air très facile.
Quel que soit le milieu social et intellectuel, l'enfance n'est pas toujours un temps d'innocence heureuse.
Puis vient l'adolescence, plutôt libre, et enfin l'âge adulte.
Cela tient souvent du règlement de compte, quelle que soit l'époque racontée.
Si l'écriture est le plus souvent agréable, elle est parfois pompeuse, truffée de références philosophiques ou littéraires.
La lecture de ce pavé de plus de 500 pages me conforte dans mon idée première sur la personne.
Bobo, gauche-caviar, milieu parisien intellectuel de l'entre-soi........
Peu de modestie, peu d'humilité, peu de compassion.
Un monde que je n'aime pas, qui manque d'humanité et dégouline de supériorité.
Je connaissais le philosophe – comme la plupart d’entre nous – que j’appréciais d’ailleurs en général … Même si parfois ses côtés – un tantinet pédant et un brin narcissique – finissaient par m’agacer … Je viens tout juste de découvrir – avec son premier roman – l’enfant et l’adolescent quelque peu meurtri par les adultes de son entourage (qui semblaient singulièrement manquer de compassion et pratiquaient la sournoiserie …) Un beau père (Isidore) passablement violent, jaloux et méchant, voire sadique (un peu « paradoxal » de la part d’un psychanalyste, tout de même …) Une demi-soeur (Édith) qu’il n’apprécie guère car elle lui rappelle trop son géniteur … Une mère amoureuse au point de fermer les yeux sur la maltraitance dont est victime son propre enfant (elle avait également la « main leste » nous dit Raphaël Enthoven …) mais qui n’accepte pas qu’il aille vivre chez son père … Un père qui tient à être celui qui console (peut-être plus par esprit de compétition que par réel amour filial …)
Comme le précise l’auteur, il n’était pas à proprement parler un enfant « martyr », vivait dans un milieu privilégié, toutefois on comprend un peu mieux – au cours de ces 545 pages de confidences intimes – comment l’homme médiatisé s’est construit (tant bien que mal) dans des conditions pas forcément idéales (tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort !…) Des confessions mi-touchantes, mi-impudiques (voire choquantes) qui – à coup sûr – modifient le regard que portait le lecteur sur le philosophe et l’homme public …
Bien sûr, on peut se demander si « toute vérité est bonne à dire » (ou à écrire) mais ça, c’est un autre débat … Laissons donc les principaux protagonistes de ce récit (explosif !) s’entre-déchirer ultérieurement devant les tribunaux – si jamais l’envie leur en prenait – sachant que dans toute famille, chacun détient SA propre vérité …
J'ai commencé ce livre parce qu'il était tombé dans mes mains et je me suis contrainte à le lire jusqu'à la fin parce qu'il me tombait des mains. J'ai souvenir de tout le battage médiatique autour de la sortie de ce roman autobiographique. Je ne comprends pas la raison de cet engouement : aucun intérêt. Si Monsieur Enthoven avait des choses à dire à son entourage pourquoi ne l'a-t-il pas fait directement ? J'ai le souvenir d'une interview où il posait avec son père et disait la chance qu'il avait d'avoir eu de tels parents. Gageons que dans quelques années ( quelques mois peut-être) père et fils publieront à nouveau un livre celui de leur réconciliation. Sinon on n'apprend rien sauf que l'auteur est un goujat ( après avoir courtisé la fille et le père Levy il les dépeint sous des jours peu flatteurs), qu'il est radin ( obsédé par l'argent qu'il n'aurait pas , snif ! snif !) et qu'il a dû être marqué par la fable de Perette et le pot au lait ( parce qu'il en parlait déjà du temps de ces chroniques à la radio). Napoléon Bonaparte disait qu'il faut laver son linge sale en famille. Voilà un conseil judicieux qu'aurait du suivre l'auteur !
On peut penser que le premier roman de Raphaël Enthoven est un règlement de compte familial ou un gros coup de pub et pourtant j' ai passé un assez bon moment de lecture et je me suis même un peu amusée à le lire.
Bon c' est vrai qu' il y a peut-être du voyeurisme là dessous, après la lecture du ' Temps gagné ', j' ai lu le livre de son ex femme Justine Levy ' Rien de grave, c' est clair qu' il y a du règlement de compte dans l'air.
C' est plutôt intéressant de lire les deux versions, pour moi il n' y a pas de mal à cela!!
Depuis un certain temps, mes choix de lecture sont aussi perturbés que la période que nous traversons. Pourquoi me détourner de la longue liste à lire établie à partir de recommandations d’amis (es) lecteurs (trices) et de suggestions de mon libraire, de critiques littéraires et autres professionnels? J’ai dû être momentanément frappée par le complexe du mouton de Panurge…
Raphaël Enthoven philosophe, essayiste, animateur médias est une personne que j’écoutais avec intérêt et que je regardais avec plaisir. Je peux comprendre qu’il ait pris conscience de sa beauté en regardant son visage dans la vitre du train dans lequel il voyageait.
Ce dont je n’avais pas conscience, c’est qu’un homme érudit, passeur de savoir, inspiré par Proust, dit-il, ait la capacité de s’incarner dans la peau d’un piètre écrivain pour écrire son autobiographie.
Loin de juger la situation difficile dans laquelle évoluait l’enfant de parents divorcés. Aussi reluisante que fut le milieu social des uns et des autres, le regard positif d’un père autocentré ne suffit pas à compenser le manque d’amour parental, la violence d’un beau-père, et l’indifférence d’une mère.
Malgré ce contexte, on se réjouit que les capacités intellectuelles de l’enfant puis de l’adolescent prennent l’ascendant sur le vide existant et le mènent avec brio vers de longues et brillantes études qui lui ouvriront la voie d’une carrière très respectable.
Parallèlement, la vie sentimentale de l’adulte sera plus mouvementée et instable.
Pour transmettre cette histoire, l’écrivain, philosophe, a su adapter l’écriture de son récit aux tumultes des sentiments, déversant haine et mépris avec un vocabulaire grossier. Le contraste entre quelques belles pages et d’autres dignes d’un ado révolté m’a donné envie d’abandonner ma lecture. Curiosité aidant, j’ai poursuivi, souvent révulsée.
Quel intérêt : médiatique, soif de vengeance… peut avoir l’auteur pour pérorer sur sa vie privée sans pudeur en sachant que les personnages qui la composent, qu’il ne nomme pas mais dont certains ont déjà soit écrit ou parlé publiquement de leur histoire et de leurs relations avec le célèbre philosophe ? Il va sans dire que le contexte social, bien décrit, revêt une place importante dans cette histoire.
Très déçue , c’est juste mon humble avis.
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Bravo pour ta chronique, Mireille ! Tu as su parler avec élégance d'un ouvrage qui m'en semble dépourvu.