"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Je suis un radiologue fantaisiste, un échographe controuvé, un voyageur sans bagage qui toque à la porte des hôpitaux d'autrefois et des bureaux poussiéreux, au fond desquels mes aïeux sourcilleux s'étonnent que je veuille mieux les connaître et me parlent dans un français de laborantin, un sabir organique, un babélisme médicamenteux que je ne saisis pas toujours. Mais si je ne témoigne pas de cette tribu clinique, dont seuls d'obscurs traités et des manuels déshumanisés gardent la trace, qui d'autre le fera?».
L'enfance de Jérôme Garcin a été marquée par deux grands-pères éminents, le neurologue Raymond Garcin et le pédopsychiatre Clément Launay, qui avaient en commun d'être des humanistes, toujours à l'écoute du patient. Ils étaient issus de longues dynasties médicales. Après eux, cette chaîne s'est interrompue. Pourquoi? C'est à cette question que tente de répondre ce livre, croisant l'histoire intime d'une famille et les mutations récentes d'une discipline.
Une bel arbre généalogique et un bel hommage aux lignées familiales qui ont fait avancer la médecine et la chirurgie.
L'auteur retrace la vie de ses ancêtres grâce aux archives qu'il a décortiquées.
Une histoire familiale d'une lecture très agréable et instructive.
Seul petit ennui au cours de la lecture, ce sont les termes médicaux qui sont parfois inconnus des lecteurs .
Une lecture fascinante et très érudite sur la généalogie de l'auteur, des médecins très impliqués dans leur travail et la recherche sur les maladies neurologiques, pour la plupart d'entre eux.
Garcin nous raconte sa famille comme un roman, (avec un vocabulaire médical si précis qu'on en a le tournis!).
Verlaine, Charcot, Napoléon Ier,Gérard Philippe, sont des gens soignés ou approchés.
On ressent à la lecture la bonté qui émanait de tous ces hommes, ses aïeux soignant et aidant, qui l'ont précédé ; le grand dévouement envers l'autre, qu'il soit le malade ou le proche.
Mais le cycle a été pourtant inversé car l'auteur n'est pas un médecin ; il n'a pas eu, lui, les symptômes du syndrôme Garcin.
La dynastie du bistouri
Jérôme Garcin n’est pas devenu médecin. Il a ainsi mis fin à une impressionnante lignée dont il raconte la genèse et la croissance, entre quête généalogique et souvenirs d’enfance.
Une fois n’est pas coutume, commençons par le titre de ce roman, car il dévoile une grande partie du roman. Dans de Dictionnaire de l’Académie de médecine, le syndrome de Garcin – qui existe bel et bien – se définit ainsi: «Paralysie unilatérale progressive, plus ou moins étendue de nerfs crâniens par envahissement le plus souvent néoplasique de la base du crâne».
Cette découverte est l’œuvre de Raymond Garcin, un neurologue français qui n’est autre que le grand-père de l’auteur et qui va devenir l’un des personnages principaux de ce récit, tant il a marqué son petit-fils.
Mais plus qu’un hommage appuyé à son papi, c’est à une exploration dans la généalogie familiale que nous convie le responsable des pages culture de l’Obs. Il va remonter quelque six générations pour nous détailler la lignée des médecins qui se sont succédés depuis la Révolution française, nous offrant par la même occasion un panorama de l’évolution de cette discipline au fil des ans. Loin d’être rébarbative, cette quête permet à l’auteur de La chute de cheval d’illustrer sa propre formule: «la généalogie est une science fondée sur un mystère, de l’Histoire taquinée par le roman.» En formulant des hypothèses, en constatant que la lignée est aussi conséquence d’alliances permettant de renforcer à la fois le destin de la famille et a science médicale, il ajoute sentiments et émotions à «cette dynastie du bistouri».
Les époques passent, la médecine reste présente jusqu’à ce que Jérôme décide de s’en éloigner et d’embrasser le journalisme et la littérature.
En replongeant dans ses souvenirs, il ajoute sa pierre à l’édifice, ému et reconnaissant, en premier lieu pour ce grand-père qu’il accompagnait au bord des falaises normandes où ce dernier peignait des aquarelles. Comme Hugo, il part en pèlerinage : « Et j’ai marché jusqu’à sa tombe, dans le cimetière, où il repose avec sa femme et leur fille, tragiquement disparue: "Mme Raymond Garcin, née Yvonne Guillain, 1907-1968. M. Raymond Garcin, 1897-1971. Christiane Garcin, 1934-1987". La semaine précédente — c’était mon été de pèlerinages —, j’étais allé me recueillir, à Bray-sur-Seine, devant la croix blanche étreinte par un rosier sous laquelle sont couchés mon père et mon frère: " Olivier Garcin, 1956- 1962. Philippe Garcin, 1928-1973. " Mais, pour moi, ils dorment tous ensemble. D’un sommeil tranquille, celui d’après les grosses tempêtes. » Il fera aussi le voyage jusqu’à Fort-de-France et nous révélera par la même occasion quelques affinités littéraires affectives.
Oui, la généalogie est fondée sur un mystère. Mais en l’explorant, l’auteur aura trouvé quelques clés à sa propre existence, un peu mieux compris ce que les termes d’héritage et de transmission peuvent représenter. Un peu comme Colombe Schneck dans Les guerres de mon père, l’essentiel est ici de témoigner de la reconnaissance pour ces personnes qui ont toutes construit une part de ce que leurs descendants sont aujourd’hui. http://urlz.fr/717b
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