"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«J'écris des romans pour raconter des histoires. Depuis longtemps, j'en avais une qui me courait dans la tête et qui se déroulait dans l'Allemagne nazie du siècle dernier, en Bavière. Une histoire d'amour, d'amitié.
Malgré toutes mes lectures sur la période hitlérienne, je n'ai jamais réussi à comprendre pourquoi tant d'Allemands "bien", respectables, avaient pris à la légère la montée du nazisme tandis que les Juifs tardaient étrangement à fuir. Par quelle aberration, à cause de quelles complaisances, quelles lâchetés, le nazisme fut-il possible? Qu'était-il arrivé à ce grand pays de musiciens, de philosophes et de poètes? Ces questions-là n'ont jamais cessé de me hanter.
Je crois que l'histoire d'Élie, Elsa, Lila, Karl et les autres apporte quelques clés.
Après tout, il n'y a que les fous pour tenter de répondre à ce genre de questions, les fous ou les personnages de roman.» Franz-Olivier Giesbert.
Dans son avant-propos, F.O.G nous donne la définition du mot schmock. Ce mot yiddish est plutôt obscène et a trois sens : pénis, con, salaud.
L’écriture de ce roman est partie de l’envie de l’auteur de comprendre comment le peuple allemand a pu adhérer aux idées d’Hitler.
Un questionnement qu’il porte en lui depuis l’adolescence : » Ces questions là n’ont plus cessé de me hanter. Par quelle aberration, à cause de quelles complaisances, de quelles lâchetés, le nazisme fut il possible ? Qu’était-il arrivé à l’Allemagne qui, avec l’Autriche avait enfanté J.S. BACH, Hildegarde de Bingen et Rainer Maria Rilke ? Comment cela a-t-il pu advenir ? »
C’est à travers l’histoire de deux familles allemandes prospères et amies que F.O.G. va tenter de répondre.
De la fin de la Première Guerre Mondiale à la fin de la Seconde, nous suivons le destin des Gottsahl et des Weinberger. Ces derniers ont dans leur généalogie une grand-mère juive, ce qui va radicalement changer leur vie au moment de l’arrivée des nazis au pouvoir, alors qu’ils n’ont jamais pratiqué.
Les Weinberger sont de vrais patriotes et ne peuvent croire qu’ils risquent un jour de ne plus être considérés comme des citoyens allemands.
Les Gottsahl, eux, ne peuvent imaginer que cet Hitler, simple caporal, pas très intelligent, puisse un jour diriger un pays comme l’Allemagne.
Et pourtant, l’avenir va leur donner tort.
Franz-Olivier Giesbert explique les mécanismes, les manipulations, les intimidations, l’aveuglement ou la lâcheté qui ont permis à un déséquilibré d’accéder au pouvoir et de tuer des millions d’êtres humains.
On peut trouver dans les situations réelles décrites dans ce roman un parallèle avec certains évènements actuels.
Soyons vigilants…
Comment un peuple composé de gens érudits « musiciens, philosophes, poètes… », représenté dans ce roman par des familles amies de père en fils, Gotthsall et Weinberger, a pu se laisser ainsi manipuler ? Certains, c’est le cas de Karl Gotthsall pour qui le « petit caporal » , sorte de pantin gesticulateur, n’est qu’un démagogue, d’autres comme Helmut Weinberger qui mesure la gravité des propos et actes antisémites diffusés et perpétrés sous les ordres du schmock.
Dans ce roman de plus -mais jamais de trop- sur la montée du nazisme, Franz-Olivier Giesbert n’a pas figure d’historien. L’amitié entre deux familles allemandes de Bavière, plus ou moins juives, est le support emprunté pour essayer de démontrer comment la peste s’est insidieusement installée. Sans jamais se tarir d’expliquer, de démontrer, de répéter, le narrateur contribue au « devoir d’enseigner, de transmettre », tel que le définissait Simone Veil.
Cependant, je regrette que la fiction, sur une grande première partie du livre, soit contre-productive. En effet, les artifices romanesques, l’histoire sentimentale estompent la gravité du moment au détriment de la crédibilité des faits historiques par ailleurs bien documentés, telle la nuit des longs couteaux, la nuit de cristal, l’enfer de Dachau et l’ensemble des événements tristes symboles aboutis de la haine antijuive.
Par ailleurs, Franz-Olivier Gisbert n’a pas manqué de placer son amour pour les animaux, d’un cochon en particulier… un peu superflu à mon avis. Mal venue également ou maladroite, une réflexion à propos d’un des personnages, Elie, qui devait se rendre invisible « comme ces garçons de ferme plus ou moins simplets qui, en ce temps-là, dans les campagnes , se confondaient avec leurs bêtes dont ils avaient tout adopté, l’odeur, le comportement, les goûts alimentaires ».
Nonobstant ces réserves, je garderai de ce roman l’important rappel du mécanisme insidieux et pervers, déployé par un homme à l’origine insignifiant…
schmock, c est le titre du nouveau livre de franz olivier giesbert. Un mot yiddish, qui signifie penus, imbecile et rarement salaud. Apres la cuisiniere d himmler, le romancier s interroge sur les racines d une folie collective :le nazisme
tout commence en 2018, elie weinberger, 116 ans, retrouve son amour de jeunesse , lila 90 ans , qu il a cachée pendant la 2e guerre mondiale leurs retrouvailles seront l occasion d un long recit sur 3 générations, inspiré des épreuves travversés par la branche allemande des giesbert. C est ce qui consterne les parents de elie , lorsqu ils voient monter , partout en europe, un antisemisme d une rare violence . A diner chez des amis, ils rencontrent un peintre raté , verbeux et affligé de flatulences des plus incommodes, il a poir nom adolp hitler. Ce roman puissant et tumultueux nous fait revivre les pires crimes et déchirements du continent europeen tout en mettant en lumiere des possibles repetitions de l histoire. Soyons clair, c est un avertissement
Par quelle aberration, à cause de quelles complaisances, quelles lâchetés, le nazisme fut-il possible ? Qu’était-il arrivé à l’Allemagne qui avait enfanté Jean-Sébastien Bach ? Comment cela a-t-il pu advenir ?
Dans ce roman qui commence en 1920, à travers une intrigue et des personnages qui m’ont semblés secondaires, par rapport à l’intérêt principal de ce livre, Franz-Olivier Giesbert nous y décrit l’ascension d’Hitler. Un décryptage salutaire pour comprendre comment cela a pu arriver et surtout être vigilant pour que cela ne se reproduise plus.
Si le portrait du Führer prête parfois à sourire, « Un braillard inculte, au teint gris terreux, les intestins putréfiés, l’estomac rongé, provoquant des ballonnements, des rots et des pets inopinés, une véritable bonbonne de gaz. », l’auteur nous explique parfaitement qu’Hitler est arrivé au bon moment, fils de la haine, du désespoir, de l’humiliation. Homme insignifiant il avait en lui une hystérie, un feu qui électrisait les foules.
« Son principal mérite aura sans aucun doute été la chance. La politique est une affaire de travail, de talent, de compétence, mais surtout de chance. »
Franz-Olivier Giesbert n’a de cesse de nous répéter qu’un pays affolé est toujours prêt à se donner au premier venu à condition qu’il sache hurler sa colère. La montée des partis nationalistes et populistes dans de nombreux pays doit être pour nous tous un signal d’alarme.
Bien entendu comme toujours la plume de l’auteur est des plus agréables et il ne se prive pas de quelques bonnes phrases qui font notre bonheur.
« Il n’y a rien de tel au monde que l’amour d’une femme mariée. C’est une chose dont aucun mari ne se rendra jamais compte. »
« La jeunesse serait une si belle chose s’il n’y avait pas les jeunes. On dirait qu’ils font tout pour la foutre en l’air. »
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !