Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Tout va bien pour Souheila. Ou, plus exactement, rien ne va mal. Alors, qu'est-ce qui la pousse à entrer dans ce salon de massage thaïlandais à deux pas de chez elle qu'elle n'avait jamais remarqué ? Et pourquoi n'en parle-t-elle pas à Rémi, l'homme avec qui elle partage sa vie ? C'est la question à laquelle elle va devoir répondre quand un scandale éclate, qui met au coeur de l'attention le salon de massage et ses clientes. Souheila, plus à l'aise dans l'ombre et les interstices, se voit contrainte de se rapprocher de ces femmes avec lesquelles elle ne partage rien, si ce n'est d'avoir été victime des mêmes trafiquants. Mais être victime est-il suffisant pour créer des liens ? C'est pourtant par le biais de ce petit groupe que Souheila rencontre un homme qui va bouleverser le cours de son existence, l'obligeant à faire des choix, elle qui s'en remettait au hasard. Avec une plume saillante et un humour mordant, Mazarine Pingeot s'attaque ici aux sujets les plus brûlants de notre époque.
e n'avais encore jamais lu de livre de cette auteure. Il y avait une certaine réticence de ma part, réticence que je ne m'explique pas vraiment ; peut-être parce que fille de....
Souheila, jeune institutrice, pousse les portes du salon de massage devant lequel elle passe tous les jours. Ce sera son petit secret. Celui-ci vole en éclat lorsqu'est découvert que...
S'en suivent de grands bouleversements dans sa vie, des remises en question.
A partir d'un fait divers Mazarine Pingeot entraine son actrice principale dans le tourbillon de l'introspection. Tout y passe, les relations avec son compagnon, sa mère, les personnes qu'elle rencontre par la force des choses. Une sorte de descente en soi pour espérer y voir plus clair.
J'y ai trouvé un air d'Amélie Nothomb (peut-être que ça ne plairait ni à l'une ni à l'autre) dans cette description des relations humaines, ce tourbillon des sentiments.
Le récit aurait pu être un peu plus court sans gâcher l'histoire. Au 2/3 du livre environ j'ai trouvé que ça stagnait et qu'il y avait une impression de tourner en rond. Heureusement un événement vient sortir l'héroïne (et le lecteur par la même occasion) de cette torpeur.
Une belle histoire sur les sentiments, la différence de perception, les secrets de famille.
Qui s’occupe de mon corps ?
Mazarine Pingeot s'est emparée d'un fait divers, la captation à l'insu des clientes de leurs séances de massage et la vente des enregistrements, pour évoquer ses sujets de prédilection, le rapport au corps, le machisme ambiant et le statut de la femme dans notre société. Un roman qui frappe fort et sonne juste!
Souheila peut être satisfaite de sa vie. Elle a réussi à sortir de sa banlieue. Après avoir enseigné à Nevers, elle a réussi à se faire muter à Paris et à s'installer dans l'appartement parisien de Rémi. Un compagnon agréable et attentionné. Qui a même noté que depuis quelques temps elle avait l'air un peu triste. La raison de ce vague à l'âme est à chercher dans la routine qui s'est installée au fil des jours et ne lui offre guère de liberté. A tout prendre, sa vie était plus exaltante quand ils se voyaient le week-end, entre Nevers et Paris. «Nous pouvions profiter l’un de l’autre les fins de semaine et, de fait, c’était comme si nous n’avions partagé que des vacances ensemble: marché le samedi, promenade le long du canal Saint-Martin, expo parfois, cinéma, restaurant ou dîner à la maison après avoir préparé minutieusement et ensemble un poisson coûteux, faire l’amour. Tel était le programme: enviable.»
Désormais, il lui fallait se battre pour trouver des plages de solitude, des instants de liberté.
Après un dîner entre amis et une discussion sur l'utilité ou non d'une psychanalyse, elle s’amuse à lister ce qu'elle pourrait faire avec l'argent des séances. C'est peut-être le prix du massage – 50 euros – qui l'a décidée à accepter de confier son corps à une asiatique pour un massage à l'huile. Et de souscrire dans la foulée un abonnement pour dix séances. Chaque semaine, ce soin fait du bien à son corps et à sa tête. Un petit jardin secret qui va voler en éclat le jour où la police la convoque pour lui expliquer qu'elle est victime d'un trafic. Les propriétaires du salon filmaient les séances de massage et vendaient les enregistrements à des clients pervers.
Aux côtés de l’enquêteur, elle doit visionner le film et confirmer sa présence. «Certes, il ne m’était pas agréable de m’être fait blouser. Mais cet instant de trouble que j’avais éprouvé assise à côté du policier, épaule contre épaule, à regarder ensemble mon corps de dos, mes fesses et mes bras abandonnés continuait de m’habiter et de me mettre dans un état second.»
Alors dans ce cas, est-il légitime de porter plainte? Après tout, elle ne s’est pas vraiment sentie victime. Qu'en penserait Rémi? Et les autres femmes qui fréquentaient le salon de massage?
La seconde partie du roman va chercher les réponses à ces questions, va confronter Souheila a d'autres points de vue. Et l'obliger à chercher sa propre vérité.
La confrontation avec les autres clientes filmées durant leurs séances de massage et la création d’un collectif de victimes est une partie passionnante de ce roman, car elle permet de découvrir qu'il y a bien des manières d'aborder cette affaire et qu'il n'y a pas en la matière une vérité qui s'imposerait à toutes et à tous. Les unes sont féministes, radicales, les autres plus mesurées. En fonction de sa vie, de son passé, des circonvolutions de son histoire familiale, un même événement peut être perçu avec une tout autre sensibilité. Souheila ira même jusqu’à se rapprocher du mari de l’une des plaignantes, psychanalyste et observateur discret de ce gynécée. Une manière aussi d’affirmer son indépendance, de laisser libre voie à ses désirs.
C'est en creusant vers ses racines au Maroc que Souheila trouvera finalement une forme d’apaisement.
C'est la finesse d'analyse et l'absence de manichéisme qui fait la richesse de ce roman. Et si pour Souheila ce scandale marque certes un point de bascule, il ouvre aussi quelques perspectives, dont certaines vous surprendront. Avec ce nouvel opus qui s’inscrit dans la droite ligne de Se taire, Mazarine Pingeot réactualise l'antienne un corps sain dans un esprit sain.
À l'instar de Maria Pourchet avec Western, elle fait souffler un vent de liberté iconoclaste sur la France post #metoo.
https://urlz.fr/ojtb
Souheila, une jeune femme de 28 ans, institutrice, « aligne tout : un ami, un salaire, un deux pièces". "Sur le papier, je cochais toutes les cases." et puis dans l'année pourquoi pas un enfant ? De cette vie un peu routinière où le chemin semble tout tracer, Sou dévie du chemin pour entrer dans un salon de massage sans en parler à son compagnon, Rémi. Elle prend même un abonnement en secret. Est-ce par culpabilité de gaspiller de l'argent au lieu d'avoir un psy ? En tout cas, cela lui fait du bien. A chaque massage, elle se pose plein de questions et s'interroge, par exemple, sur l'identité de ces femmes masseuses étrangères, sur ses relations. Elle s'est trouvé un espace d'intimité. Et quand un jour, elle est face à la porte close du salon, elle est désemparée. Interpellée par la police, elle va se retrouver victime d'un scandale avec d’autres femmes qui vont former un Collectif pour se défendre. Dans ce groupe, qui revendique leur droit de gérer leur corps qui a été "violé" (l'auteure parle de cette vague #meetoo) où elle peine à trouver sa place, elle se rapproche de Véronique, agent immobilier et de son mari Paul, psychanalyste. Commence alors une 2e partie de ce roman où Souheila continue sa quête personnelle, à côté des dictats du collectif, en cherchant à entrer en contact avec Paul.
Je n'en dirais pas plus sur les 2 événements qui font basculer le roman pour ménager l'envie de le découvrir, d'une part, la cause de la fermeture du salon et d'autre part, la rencontre avec Paul. Et enfin, le roman change brusquement de cap, vers la fin, suite au décès de sa grand-mère, Sou décide de partir à Larache retrouver sa famille et ses origines marocaines. Car son père est mort quand elle avait 5 ans et elle ne sait rien de lui, même si sa mère vit toujours à Sarcelles, elle a peu de contact avec sa famille paternelle.
Ce qui interpelle en tant que lecteur, c'est que le personnage principal n'arrive pas à se positionner et être en accord entre la société et ce qu'elle éprouve et qu'elle n'arrive pas non plus à s'exprimer ce qui suscite des questionnements. Tout n'est pas acquis, n'a pas de réponses. Parfois on ne sait pas où est sa place.
A part cette envie de se faire masser, c'est une femme qui se positionne assez peu, qui continue de se chercher et qui fuit la réalité du quotidien. On sent qu'elle est toujours dans un entre deux, qu'elle a peur de s'engager et tourne les situations en dérision, avec une certaine répartie, parfois décalée.
Cette histoire peut paraitre confuse et elle est pourtant très bien menée, très bien écrite, avec une fin assez surprenante qui nous entraine ailleurs, vers un apaisement.
Une très bonne lecture qui interroge et l’engagement.
Un belle découverte pour ce nouveau roman très prenant, séduisant on se laisse vite prendre par cette histoire.
Rempli d'humour et de questionnement;
Qu'est ce que l'on s'autorise ou pas ?
Quand tout vient chambouler le quotidien que l'on voulait secret !
Ici tout est passé au crible, les relations amoureuses, le désir d'être soi, la relation aux autres, le regard des autres
Alors injustice ou pas ? Bonne lecture
Bonne découverte que ce roman, où une jeune fille voit sa vie « remise en cause », suite à un massage réalisé dans un salon parisien.
L’histoire est intéressante, avec une écriture limpide et fluide.
Je ne voulais pas lâcher ce livre, qui m’a permis de passer, franchement, un très bon moment.
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