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Le rêve d'un homme ridicule

Couverture du livre « Le rêve d'un homme ridicule » de Fedor Dostoievski aux éditions Actes Sud
  • Date de parution :
  • Editeur : Actes Sud
  • EAN : 9782742737635
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

" Je suis un homme ridicule. Maintenant, ils disent que je suis fou. Ce serait une promotion, s'ils ne me trouvaient pas toujours aussi ridicule. Mais maintenant je ne me fâche plus, maintenant je les aime tous, et même quand ils se moquent de moi... " Lassé du monde, détourné du suicide par une... Voir plus

" Je suis un homme ridicule. Maintenant, ils disent que je suis fou. Ce serait une promotion, s'ils ne me trouvaient pas toujours aussi ridicule. Mais maintenant je ne me fâche plus, maintenant je les aime tous, et même quand ils se moquent de moi... " Lassé du monde, détourné du suicide par une rencontre fortuite, le héros de ce monologue imprécatoire plonge dans un profond sommeil. Son rêve le conduit alors vers un univers utopique, un double de la terre mais sans le péché originel, un monde où les hommes vivent bons, libres et heureux. Et c'est l'occasion pour Dostoïevski de laisser libre cours à sa veine mystique, investissant son héros, de retour dans le quotidien des hommes après avoir touché de près l'idée du bonheur, d'une mission évangélique.

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Avis (1)

  • Dès le début, j'ai été surprise par notre auteur. N'étant pas la première œuvre que je lisais de lui, j'ai été surprise en premier lieu par le thème abordé qui au fil de récit se transforme en rêve, finalement très naïf malgré la profondeur du propos qu'il traite. Nous sommes donc face à un...
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    Dès le début, j'ai été surprise par notre auteur. N'étant pas la première œuvre que je lisais de lui, j'ai été surprise en premier lieu par le thème abordé qui au fil de récit se transforme en rêve, finalement très naïf malgré la profondeur du propos qu'il traite. Nous sommes donc face à un homme, désabusé par la vie en son ensemble et souhaitant mettre fin à ces jours. Le rêve, qui nous est annoncé par le titre-même du récit, est enclenché par une petite fille perdue qui ranime ainsi la conscience de notre narrateur et le pousse à se questionner. Et là, changement d'état.

    On se retrouve embarqués dans un monde surnaturel, irréaliste, avec une part de naïveté presque. Notre homme se retrouve plongé au plus profond de son âme où se métaphorisent finalement son monde, ce qui fait qu'il est si désabusé de la vie. Une ombre noire le menant sur une planète parallèle, semblable à la sienne mais toute à son inverse finalement. On a l'impression de se retrouver comme lorsque l'on avait huit ou dix ans, sous notre couette, à rêver de monstres malicieux et d’Édens rocambolesques qui reflétaient implicitement nos angoisses et nos joies, nos questionnements. Et, je l'avoue, la description de ce monde que nous offre Dostoïevski m'a surprise, moi et mes préjugés. "Vraiment ? Au XIXème déjà les hommes rêvaient comme tel de la Terre et de son Univers ? Mais oui, et pourquoi pas finalement." Comme l'on peut se sentir idiot parfois ! J'ai pourtant suffisamment étudié l'Antique pour savoir que dès lors ces messieurs en savaient certainement bien plus que ce que je sais moi actuellement de nos amies les étoiles. Mais, tout de même, j'avoue avoir été heureuse d'être surprise de l'absurde de ce récit onirique.

    En dernier point, je dirai que ce qui m'a plu (pareil à Les nuits blanches) c'est cette brièveté de récit. En dehors du fait que ce soit une nouvelle, l'auteur a souhaité nous conter un moment simple et succin qui va finalement déterminer de la vie d'un homme. J'aurai bien sûr aimé savoir la suite, comment notre narrateur allait retrouver cette petite fille et comment allait-il l'aider. Mais, finalement, cela aurait été en trop. Toute la beauté du récit aurait été mise à mal. Les romans mettant en scène des vies multiples, des facettes colorées, sur parfois plusieurs années ou même plusieurs générations. Mais, de temps à autre, voir un auteur nous suspendre le temps pour un conte qui, qui plus est, nous empli encore presque plus que certains tomes aux mille et une pages, c'est tout même agréable.

    En une petite cinquantaine de pages, j'ai finalement apprécié cette parenthèse offerte par un homme pas si ridicule que ça. Il n'y a pas d'âge, pour rêver ! Et je crois que je vais commencer à bien aimer Dostoïevski.

    "Mais l'instinct de conservation s'affaiblit vite, parurent les orgueilleux et les sensuels qui exigèrent d'office tout ou rien. Pour acquérir le tout, ils recouraient au crime, et, quand ils subissaient un échec, au suicide. Parurent des religions vénérant le néant et l'autodestruction au nom d'un apaisement éternel dans le rien. A la fin, ces hommes s'épuisèrent dans un travail absurde, et la souffrance parut sur leur visage, et ces hommes proclamèrent que la souffrance est la beauté, car seule la souffrance est porteuse de pensée. Ils chantèrent la souffrance dans leurs chants. Je marchais parmi eux, en me tordant les bras, et je pleurais pour eux, mais je les aimais, peut-être, encore plus qu'avant, quand il n'y avait aucune souffrance sur leur visage, et quand ils étaient innocents et si beaux. J'aimais leur terre qu'ils avaient souillée plus encore qu'au moment où elle était un paradis, et seulement parce que le malheur y était apparu."

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