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De nos jours, dans la zone commerciale d'une petite ville de l'Essonne.
Ce roman est celui de nos zones d'activité, de nos fourmilières de solitudes, de nos villes nouvelles ; des routes, des chemins, des rayons que nous empruntons pour tâcher de nous y trouver. Au coeur de ce feu humain qui couve, le défaut d'un radiateur d'appoint, narrateur de ces destins et témoin de nos froids, nos joies, nos espoirs, nos certitudes déçues, nos petits courages, nos soleils, nos faiblesses inutiles et nos lâchetés d'enfant.
Françoise se rend dans une zone commerciale qui a détruit son environnement pour acheter un radiateur d'appoint, en promo pour réchauffer un coin de sa maison pour laquelle elle n'a plus trop les moyens de payer les charges depuis que son mari est décédé.
A partir de ce fait anodin, s'en découle un enchainement d'anecdotes, de faits, de prises de conscience, de petites mesquineries en vrais accompagnements humains tout celà racontait par le radiateur lui même.
C'est un vrai portrait sociétal que nous propose Alex Lutz avec ce court roman : la course à la consommation (plutôt imposée que choisie) la course aux profits, la course à la bonne place, la course à plus d'espace ... la course à toujours plus qui laisse l'humain déconcerté.
Sur un ton décalé, cette photo de nos zones d'habitations, de consommations est d'une grande réalité, justesse, sans jugement, très factuelle. Les personnages sont caricaturaux mais sans lourdeur. L'ensemble est à la fois léger et d'une grande profondeur. On referme ce livre en se se demandant "mais où va donc ce monde ?"
Pour un premier roman le sujet est très bien mis en place. Le texte très bien écrit. A travers le ressenti d'un radiateur on voit défiler des personnages très bien dépeints. Une lecture facile un vocabulaire choisi mais accessible. Un bon moment.
Le narrateur est peu banal. Il est en effet assez rare en littérature, voire inédit, qu’un radiateur d’appoint prenne la parole. Et pourtant, il a des choses à dire ce radiateur. D’abord sur le thème de l’autocritique. Car son bas prix, en promotion dans une grande surface du bricolage cache à peine une qualité médiocre et un défaut majeur, un autocollant extrêmement difficile à ôter. C’est trivial mais très important pour la suite de l’histoire.
Le narrateur atterrit donc chez Françoise, une retraitée qui vit seule aux abords d’une zone commerciale faite de tôles et de panneaux vifs, jouxtant un magasin de parquet qui prétend encore lui rogner un peu de son jardin en liquidant sans état d’âme le pommier de son jardin. Outre le voisinage plutôt affligeant, Françoise a de plus des soucis avec sa chaudière. Elle a froid et elle tente de remédier à cet inconfort en acquérant le fameux narrateur.
L’artifice est l’occasion pour l’auteur que l’on connait pour ces talents d’acteur, de jeter un regard critique sur les travers de notre société de consommation qui fait fi des contacts humains pour privilégier l’acquisition de biens, toujours plus, toujours mieux. Et de mettre ainsi sur la touche une génération qui n’a su prendre le train en marche, tout en déshumanisant par la technique et la recherche de rentabilité tout ce qui était l’occasion de créer des liens. On pense à Alya, l’hôtesse de caisse, à Xavier le chef de rayon, à Patricia, la forte en gueule, tous à la fois responsables mais non coupables du drame qui se trame.
Lu avec un grand plaisir, pour la qualité de l’écriture et le talent pour reproduire les tics de langage des personnages, ce qui rend les dialogues très vivants. Et pour le fond moral de l’histoire, qui nous fait espérer qu’il y aura vraiment un monde d’après pour effacer le monde d’avant.
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