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« Mon petit peuplier » (1961) Un paysage grandiose dans les hautes montagnes du Tian-Chan, en Kirghizie, aux confins de la Chine, des camions qui circulent par tous les temps sur des pistes défoncées, une succession de défilés, de cols, de sommets et de précipices, les bords du grand lac Issyk-Koul, voilà le décor de la première nouvelle. Elle relate une triste histoire d'amour, entre un intrépide camionneur et une jeune paysanne. Après la Seconde Guerre mondiale, le régime soviétique multiplia les stations de camions, véritables centres logistiques destinés à acheminer toutes sortes de matériaux aux kolkhozes isolés qui manquaient de tout, avec des chauffeurs habitués aux conduites tout-terrain de ces régions. Le héros est l'un d'eux, chauffeur intrépide, aventureux même, participant à sa manière à la construction d'un monde nouveau. Lors de l'une de ses expéditions, il rencontre une jeune fille originaire d'un village voisin, avec ses traditions bien tenaces, et c'est le coup de foudre...
« L'oeil du chameau » La deuxième nouvelle conte la vie de quelques-uns des « glorieux conquérants des terres vierges, les pionniers intrépides des régions nouvelles », la vie extrêmement difficile d'une poignées de travailleurs de la terre, lâchés dans une steppe désertique. C'est une région horrible, torride en été où « même un cactus arrive à se dessécher sur pied », froide et pluvieuse le reste du temps.
Sous des yourtes vivent deux conducteurs de tracteurs, deux mécaniciens, une cuisinière et un tout jeune intellectuel qui sert de porteur d'eau et d'homme à tout faire. Les rapports entre eux sont durs, violents même, transformer cette terre ingrate en terre nourricière paraît improbable. L'aide venue de l'extérieur, du pouvoir soviétique, est insignifiante - juste une charrette avec deux chevaux - et le projet d'une station de machines et tracteurs reste encore chimérique. Pourtant, dans ces régions naîtront des villes, et l'homme réussira à domestiquer la nature.
« Le premier maître » (1962, porté à l'écran) La troisième et dernière nouvelle, qui donne son titre à l'ouvrage entier, est la plus connue. C'est le titre du film éponyme, réalisé en 1965 par Andreï Kontchalovski, film qui eut un certain succès. Aitmatov lui-même a participé à l'adaptation de sa nouvelle.
Une académicienne célèbre se rend dans son village natal de la lointaine Kirghizie. Elle se souvient avec beaucoup d'émotions de l'école de son enfance. En ce temps-là, en 1924, quelques années après la révolution, un ouvrier était venu faire l'école. C'était un membre des Jeunesses communistes, presque illettré, mais plein d'enthousiasme pour la construction d'un monde nouveau.
Sa foi dans le communisme le rendait insensible à l'adversité. Pourtant, l'école n'était qu'une ancienne écurie à moitié délabrée, sans chaises, sans tables. Les parents ne voulaient pas laisser partir les enfants, considérant que c'était du temps gâché, perdu pour le soin des moutons. Il devait passer tous les jours dans chaque chaumière, convaincre les parents, aider les enfants à passer les rivières gelées. Mais le jeune ouvrier devait également faire face aux traditions féodales, qui permettaient aux parents de vendre leur fille pour une jument, ou à un propriétaire de moutons de violer autant de femmes qu'il pouvait en acheter. C'est un hymne à la liberté, à l'altruisme, au partage de la connaissance.
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