"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Voici les Guimier. Un couple charmant. Gisèle est assise auprès d'Alain. Son petit nez rose est ravissant. Ses jolis yeux couleur de pervenche brillent. Alain a un bras passé autour de ses épaules. Ses traits fins expriment la droiture, la bonté. Tante Berthe est assise près d'eux. Son visage, qui a dû être beau autrefois, ses yeux jaunis par le temps sont tournés vers Alain. Elle lui sourit. Sa petite main ridée repose sur le bras d'Alain d'un air de confiance tendre.Mais on éprouve en les voyant comme une gêne, un malaise.Qu'est-ce qu'ils ont ? On a envie de les examiner de plus près, d'étendre la main... Mais attention, un cordon les entoure. Tant pis, il faut voir. Il faut essayer de toucher... Oui, c'est bien cela, il fallait s'en douter. Ce sont des effigies. Ce ne sont pas les vrais Guimier.»
Avec Planetarium, Sarraute bousculait les codes de la littérature. Je me souviens que c’était très branché de lire Sarraute dans les années 60/70. Elle participa au mouvement du « nouveau roman ». Planetarium dévoile les failles une famille d’apparence rangée en révélant les désaccords de chacun et en y instaurant un malaise ambiant par des dialogues pouvant être ironiques mais assez cruels. Un livre qui est surtout l’exercice d’un nouveau style. Une intellectualité qui cherchait à être originale et à sortir des carcans d’un ordre établi.
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