"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1955.
dix ans se sont écoulés depuis le jour oú l'éclair incandescent a fendu le ciel. dans la ville d'hiroshima, l'esprit d'une jeune femme est intensément bouleversé. pour les plus faibles, qu'ont représenté la guerre et la bombe ? l'oeuvre polémique d'un auteur engagé !.
Ce manga sociologique est en deux histoires : "La ville du Yunagi" qui se déroule à Hiroshima après la bombe atomique puis "Le pays des cerisiers" en deux parties. Sans l'avis de "Ziggy", je n'aurais pas compris la cohérence de ce manga.
Le graphisme est comme brouillon, peu d'émotion graphique. Ce sont essentiellement les situations et les symboles qui porte le fonds (les dates sur les tombes, l'église encore semi entière). L'histoire de la "Ville du Yunagi" est la plus douloureuse et elle nous parle sans détour. C'est cette histoire qui m'a touchée et m'a fait remonté les photos et vidéos de l'horreur suite à la bombe (les gens sautaient dans l'eau par l'impression de brûler à cause de radiations. Or, l'eau était extrêmement contaminée et c'était pire. Sauf que, qui pouvait le savoir à ce moment-là ?). Le fait aussi qu'une fois le "poison lumineux" disparu (le champignon atomique), il reste le poison silencieux : "10 ans ont passé mais ceux qui ont lancé la bombe atomique pensent-ils encore en me voyant 'hourra ! on a encore tué une'?" (p. 33)
"Le Pays des cerisiers" se déroule en 2004. Ce sont donc les descendants des protagonistes de "la Ville du Yunagi". Cette histoire pose la question du souvenir individuel et de la mémoire collective. Mais c'est trop effleuré et la structuration du scénario n'est pas abouti.
Touchée mais déçue.
Ce manga nous transporte en 1955 à Hiroshima, dix ans après l’explosion de la bombe atomique et pose la question de comment vivre normalement après avoir été témoin de tant d’horreur , quand on a vu sa famille, ses amis et ses voisins mourir. C’est sur cette interrogation que s’ouvre ce récit poignant sur la nécessité de se reconstruire et savoir que la vie vaut la peine d’être vécue.
Minami Hiramo est une « Hibakusha » (personne victime de la bombe), elle a perdu toute sa famille et a vu sa sœur mourir des suites des radiations. Elle vit chichement avec sa mère dans une bicoque qui prend l’eau. Malgré son origine très modeste, elle est courtisée par un collègue de travail Mr Uchikoshi, cependant, elle ne s’emballe pas car les conséquences de la bombe se font encore ressentir, et, dix ans après le funeste évènement, la mort rattrape Minami et sa mère, tandis que son frère Asahi a rapidement été envoyé chez leur tante. Ainsi se termine la première partie.
Les parties suivantes nous propulsent cinq décennies plus tard. Nous retrouvons Asahi, le frère de la défunte Minami, mis à « l’abri » par sa mère autrefois. Il a ainsi pu avoir deux enfants Nanami et Nagio qui ont pu connaitre un quotidien quasiment normal. Il ne reste à présent qu’Asahi pour se souvenir de cette tragédie. C’est en suivant son père, dont le comportement l’inquiète depuis quelques temps que Nanami se retrouve à Hiroshima et apprend que c’est le cinquantième anniversaire de la mort de Minami, la sœur de son père qui avait survécu le plus longtemps aux radiations. A cette occasion il désirait lui rendre hommage et rencontrer les personnes qui l’avaient connu.
Aussi surement que les cerisiers fleurissent chaque année au Japon, les victimes de la bombe qui frappa Hiroshima en 1945 continuèrent de mourir une à une pendant des décennies, tel est le message de ce récit.
C’est ce que montre ce manga au travers de trois parties qui montrent trois tranches de vie d’une même famille à trois époques différentes. Ici , pas de scènes d’horreur, pas de corps fondus ou carbonisés, mais des blessures beaucoup plus profondes , le tout traité avec justesse, pudeur et délicatesse.
Fumiyo Kouno raconte les conséquences à long terme de la bombe sur la vie des personnes ordinaires plutôt que l’impact immédiat du bombardement. Ce manga est la mémoire de ce bombardement qui défit des vies durant des décennies et marqua à jamais plusieurs générations.
Ce manga date un peu, mais quelque chose dans la couverture m'a attiré, puis j'ai vu que l'histoire se passait au Japon, alors je l'ai emprunté.
Je ne suis pas déçue.
Ce one-shot en trois chapitres est relativement court (une centaines de pages), mais assez intense.
Il retrace l'histoire de l'après bombe H qui a ravagé Hiroshima et surtout ses conséquences sur les civils et la population de la ville. J'ai beaucoup lu de romans, BD... sur la seconde guerre en Europe et aux USA, mais je crois que c'est la 1ère fois que je lis un récit au Japon, pays qui a été très meurtri également et qui en porte aujourd'hui encore les séquelles.
Comme je l'ai dit plus haut, il y a trois chapitres, qui sont indépendants et qui se situent à trois époques différentes, dont le 1er qui débute dans les 50's. Mention spéciale pour la 1ère partie qui m'a un peu plus touchée que les deux autres.
On voit que même avec le temps qui passe, la blessure est toujours là et le souvenir omniprésent (sans parler de la maladie pour les survivants, de la pauvreté...).
On découvre une jeune femme qui essaye de vivre sa vie, dans ce drôle de décor, un peu comme une renaissance. Hirano Minami est une Hibakusha, c'est à dire une personne victime de la bombe, qui a tué une partie de sa famille. Elle devient couturière et elle essaye d'égayer la vie de sa mère. On suit sa vie quotidienne, ses émois, et je crois que c'est cela, cette sorte de simplicité, qui fait la force de ce manga.
Le dessin et le style graphique sont particuliers, parfois très sombres. Les traits des personnages sont réalisés avec finesse et épurés, on discerne bien les expressions des visages. Je dirais presque que l'on ressent le côté fragile de certains personnages, c'est assez bluffant. le tout avec pudeur, avec respect et sensibilité. Cela met également en avant le sujet qui est lourd.
On sent le vécu, le réel, et pour cause, l'auteure est elle même née à Hiroshima.
J'ai eu la chance de me rendre au Japon, et j'ai voulu voir le site du Dôme de Genbaku, qui fut le seul bâtiment à rester debout près du lieu où explosa la première bombe atomique, le 6 août 1945.
Aujourd'hui c'est un site classé à l'UNESCO, pour ne pas oublier la folie humaine, la guerre et ses ravages. C'est aussi un message de Paix, d'une certaine façon et surtout un devoir de mémoire.
Je ne peux que conseiller ce récit touchant, qui pour moi est un hymne à la vie.
Comment vivre normalement à Hiroshima en 1947 ? Comment se reconstruire après un tel cataclysme ? Comment être une jeune fille comme les autres ? Le pays des cerisiers est un recueil de trois histoires liées qui dessine les effets de la bombe au travers de plusieurs générations. Ce manga est un classique du genre qui m’a beaucoup touchée. Cette transmission est essentielle et Fumiyo Kôno nous le fait très bien ressentir ici. Publiée en 2004, cette œuvre semble toujours actuelle… Je n’aurais qu’un seul petit bémol : je me suis par moment un peu perdue avec les personnages. Il m’a fallu un peu de concentration pour bien situer tout le monde ! Mais cela ne perturbe en rien le message véhiculé et l’émotion est bien présente.
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