"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans son cottage de bord de mer, Beatrix Abberley est assassinée en pleine nuit. Étrangement, elle paraissait s'y attendre ; elle semblait même savoir qui allait la tuer. Pour Charlotte Ladram - sa nièce par alliance, qui hérite du domaine -, le choc est terrible. Très vite, un homme est accusé. Peut-être trop vite. Car un épais mystère règne autour de Tristram Abberley, le frère de la défunte, célèbre poète mort en 1938 pendant la guerre d'Espagne. Que s'est-il passé là-bas, pour que des ombres que l'on croyait enfouies ressurgissent avec une telle sauvagerie ?
Charlotte essaie de percer l'énigme. Mais le voile qu'elle va soulever est bien plus lourd qu'elle le pensait : un demi-siècle de trahisons et de mensonges soudain exhumés. Le prix de la vérité a-t-il été payé ? Bientôt, un second meurtre est commis...
Beatrix Abberley, vieille dame respectable, vient d’être assassinée dans son cottage en pleine nuit.
Le choc est terrible pour son neveu Maurice et sa nièce par alliance Charlotte. En effet, la famille Abberley, très aisée, n’a jamais connu un tel drame.
Sauf peut-être la mort en 1938 du père de Maurice et frère de Beatrix, Tristram Abberley, poète célèbre et engagé aux côtés des Républicains pendant la guerre d’Espagne.
Un antiquaire est, dans les jours qui suivent, accusé du meurtre et du vol des meubles retrouvés dans sa boutique.
Charlotte va être confrontée à des évènements qui vont l’amener à s’interroger sur la réelle culpabilité de l’antiquaire.
Ses interrogations vont lui faire découvrir les vrais visages des membres de sa famille ainsi que les mensonges de l’histoire familiale.
Ce gros pavé de 640 pages est prenant et agréable à lire. L’intrigue nous emmène bien loin de ce que nous pensions au départ avec une incursion instructive dans la guerre civile espagnole.
Les romans de Robert Goddard ont la nostalgie d'un certain “English way of life” où chaque rencontre de personnages s'accompagne nécessairement de la dégustation d'une tasse de thé quand il ne s'agit pas d'un doigt de sherry . Sous sa loupe grossissante , Il ausculte tel un entomologiste passionné , les actes et les méfaits de ces hauts bourgeois fortunés dont les préoccupations existentielles quotidiennes sont loin de celles du commun des mortels . Des individus qui n'ont pas à se préoccuper des fins de mois difficiles mais plutôt de la décoration intérieure de leur immense cottage ou de la préparation d'une prochaine soirée mondaine .Mais cette caste n'est pas pour autant au-dessus de tout soupçon ni sans cacher quelque mystère bien enfoui dans les archives de la famille .
Pour les Abberley l'étincelle qui met le feu aux poudres et qui marque le premier acte de cette affaire , c'est l'assassinat de Beatrix Abberley en pleine nuit . le coupable semble tout trouvé : la police a découvert une collection d'objets de marqueterie de grande valeur volés à la victime dans une boutique d'antiquaire . Mais Colin Fairfax , le brocanteur , ne compte pas se laisser emprisonner sans agir : il demande aussitôt l'aide à son frère Derek qu'il tente de persuader de son innocence .Derek n'a qu'un moyen pour sauver son frère : convaincre la famille de la défunte , son neveu et sa nièce , en l'occurrence , Maurice et Charlotte Ladram , que son frère n'est qu'une victime .
La célébrité de la famille Abberley est un poète , Tristram , frère de Beatrix , décédé de septicémie pendant la guerre d'Espagne , en 1938, alors qu'il combattait au côté des forces républicaines .Ces recueils de poèmes ont connu un très vif succès de son vivant comme après sa mort , et ont apporté à la famille des droits d'auteur considérables .
La deuxième mèche qui va ranimer la flamme risquant de détruire le reste de la famille c'est justement la découverte de lettres écrites par Tristram à sa soeur Beatrix pendant la guerre d'Espagne . Une riche correspondance qui va rebattre les cartes des certitudes sur lesquelles étaient bâties les relations des Abberley et des Ladram et qui vont entraîner un nouveau drame .
Ne vous fiez pas à la lenteur relative du rythme de ce roman . Avec les lectures de Robert Goddard il faut être patient , attentionné pour mieux être surpris .Il épluche de manière déterminée ses secrets de famille enfouis que le hasard et une certaine détermination à déterrer la vérité , va mettre en lumière , pour le plus grand malheur de certains .
L'auteur situe l'action dans les années quatre-vingt afin que les derniers participants de la guerre d'Espagne puissent encore témoigner . Grâce à ces confessions orales ou écrites on (re)découvre cet épisode funeste de l'Histoire d'Espagne qui a vu s'opposer les combattants de la liberté et de la République aux nationalistes dirigés par Franco . Une guerre sans merci qui préfigure les horreurs de la deuxième guerre mondiale .
Les idées de gauche du poète anglais semblent cinquante ans plus tard s'être évanouies au regard du comportement de ses descendants comme Maurice qui vit dans l 'opulence et dans la démonstration d'un capitalisme prédateur et égoïste .
Alors que Maurice représente cette bourgeoisie méprisante et hypocrite , sa demi-sœur Charlotte c'est à l'inverse la sensibilité et une ouverture d'esprit qui laisse place à l'autocritique comme à la remise en question .
L'auteur va nous faire découvrir l'envers du décor de cette famille ( et des protagonistes qui l'entourent ) , ses secrets inavouables , dans l'esprit d'un roman policier au style efficace qui ne renie pas ses origines anglaises .
Vous vous régalerez avec ces personnages aux multiples facettes , avec ce récit plein de rebondissements et cette écriture implacable qui ne rencontre aucune faiblesse .
Tout l'art d'un grand écrivain , parmi les meilleurs de sa génération .
Beatrix Abberley (85 ans) résidant à Rye, a parfaitement entendu son assassin pénétrer chez elle mais n’a pourtant pas bougé. Elle l’attendait sans surprise apparemment, s’adressant à lui dans l’obscurité. Était-ce bien la personne qu’elle redoutait ? Et pourquoi était-elle si résignée ?…
La police, après enquête, conclura rapidement à un cambriolage qui a mal tourné, puisque le butin (des pièces de marqueterie de technique artisanale répondant au nom de Tunbridge Ware) a été retrouvé chez un antiquaire de très mauvaise réputation …
Charlotte, nièce et filleule de Beatrix, héritière avec son demi-frère Maurice (lui-même fils du célèbre poète Tristam Abberley – frère cadet de Beatrix – mort durant la guerre civile espagnole) va enquêter bien malgré elle, avec un certain Derek Fairfax (qui tient à prouver l’innocence de Colin, son antiquaire de frère …) Charlotte va alors mettre les pieds dans un passé trouble, dont l’ultime vérité pourrait bien être la cause directe de l’assassinat de Beatrix Abberley …
Un roman plutôt bien construit, nous menant pas à pas (et avec un flegme « so british ») à la rencontre de l’Espagne d’avant-guerre et vers un épilogue imprévu qui révèlera la vraie nature des principaux protagonistes.
Un bon moment de lecture – sans être toutefois un réel coup de coeur –
Si vous n’aimez pas les gros livres (surnommés communément « briques »), je vous conseille alors de passer votre chemin car ce livre risque de vous effrayer. En effet, comptant plus de 700 pages, c’est un vrai pavé. Mais pas un pavé tombé dans la mare, comme le dit l’expression, car c’est un très bon roman policier anglais pour les amateurs du genre. En plus de compter beaucoup de pages, c’est une écriture très dense et dont la lecture prend du temps mais c’est agréable.
En plus, si vous êtes férus de la grande Histoire et en particulier de la guerre civile espagnole, ce livre devrait vous ravir. Ayant des lacunes sur ce sujet, ce bouquin m’a bien renseignée sur le sujet sans que cela ne soit soporifique. Mêlant enquête et histoire, c’est le genre de récit qui nous instruit sans que l’on s’en rende compte.
J’ai beaucoup apprécié l’ambiance créée par cet auteur anglais. En effet, c’est une atmosphère anglaise assez cosy comme on peut s’imaginer avec les paysages ruraux, loin des villes, au détour de cottages et de manoirs. Bien entendu, ce n’est pas forcément hyper représentatif car le récit se passe dans la bourgeoise, dans la société bien comme il faut mais parfois, cela fait du bien par ses lectures de s’évader.
Parfois, la lecture de ce livre en 2020 vous semblera obsolète. Mais il ne faut pas oublier que ce livre est paru en 1992 en édition originale et donc, toutes les technologies que nous connaissons maintenant sont totalement absentes de l’histoire. C’est un saut dans le temps, surtout que l’auteur ne date pas précisément quand tout se déroule.
La trame est très travaillée par Robert Goddard et le résultat en est une enquête complexe, dotée de rebondissements imprévus où celui qui dirait avoir découvert le fin mot de l’histoire avant les dernières pages serait un sacré baratineur
Le Monde des Abberley, le nouveau polar de Robert Goddard vient de paraître. Est-il vraiment nécessaire d’en dire plus ?
Peut-être que oui, quand même, ne serait-ce que pour les lecteurs qui ne le connaissent pas encore
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