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La suite de l'épopée de Murakami qui déstabilise encore un peu plus son lecteur. Une exploration des obsessions humaines au sein d'une histoire onirique et artistique.
Au Japon, de nos jours. Une jeune fille a disparu. Le narrateur avait entrepris de faire son portrait. Il va rendre visite au vieux peintre Tomohiko Amada. Dans la chambre d'hôpital, le Commandeur apparaît. Le narrateur écoute le Commandeur : ce dernier est une idée ; une idée multiforme, chacun peut y projeter ce dont il a besoin. Il est prêt à offrir sa vie pour que la jeune fille soit retrouvée. Il faut faire revivre la scène du tableau, le Commandeur doit être poignardé. Le narrateur lui plante un couteau dans le coeur. Une trappe s'ouvre dans un coin de la chambre. Un personnage étrange en surgit qui invite à entrer dans le passage souterrain. C'est le début d'un périple qui va le conduire au-devant des forces du mal...
Une écriture toujours aussi belle, toujours aussi juste, toujours aussi cinégénique. J'aime ses influences, sa culture, son accessibilité, son écriture, la façon de parler du rien, de la métaphore, de la mort, de l'ennui parfois ou encore de la folie.
Murakami a réussi à me transporter une seconde fois, avec encore plus de frissons .. Alors merci pour ça.
La métaphore se déplace, et le chemin paraît parfois un peu long.
Dans cette deuxième partie du Meurtre du Commandeur, nous retrouvons tous les personnages découverts dans premier tome
Le narrateur, peintre à la recherche d'un souffle nouveau pour son inspiration et sa vie personnelle.
Après la séparation avec sa femme vit dans une maison isolée à la montagne.
Cette maison appartient au père de son meilleur ami Masahiko, Tomohiko Amada peintre célèbre désormais sénile.
Le Commandeur est un être imaginaire sorti d'une toile de Tomohiko Amada.
Il y a Menshiki son élégant et mystérieux voisin aux intentions incertaines.
Marié est une jeune fille dont le narrateur fait le portrait. Elle est en général assez taciturne mais pendant les séances de poses
elle se livre plus facilement, elle a une sensibilité particulière pour la peinture et plus particulèrement pour celle du narrateur.
"C'était une fillette jolie, mais la beauté n'était pas spécialement requise dans ma peinture. Ce qui était nécessaire, c'était ce qui se cachait
derrière. Ou, pour le dire autrement, ce que cette beauté exigeait en contrepartie. Je devais découvrir ce quelque chose et le transposer sur la toile."
Murakami excelle a décrire le quotidien du narrateur où il ne se passe pas grand chose. Il traîne sa déprime, rumine, fait la cuisine, écoute de la musique
,boit (souvent) du whisky, à priori rien de passionnant et pourtant on est accroché.
Dans ce second tome, le surnaturel est là dès le départ et tout le long du livre les frontières seront poreuses entre les mondes réels, irréels ou rêvés.
Marié va disparaître et pour la retrouver le narrateur va entreprendre un voyage surprenant et terrifiant. Alors qu'il rend visite à Tomohiko Amada à l'hôpital, le Commandeur apparaît. Il demande au narrateur de le tuer, comme sur le tableau de Tomohiko Amada, ce qui ouvrira un passage lui permettant de retrouver Marié. Effectivement à la suite du meurtre du commandeur, une trappe est ouverte et débute pour le narrateur un long périple.
Et ce périple a été un peu long pour moi, je l'avoue, et la métaphore un peu trop appuyée. Ce n'est vraiment pas mon passage préféré.
Ceci dit, on se laisse porter par le récit et on voyage tout naturellement entre les univers réels, fantastiques ou oniriques.
J'ai particulièrement aimé les réflexions sur la création : " par ailleurs, dans tout phénomène et dans toute chose, une bonne métaphore est à même de faire surgir une voie de possibilités cachées, de nous la montrer. De la même façon qu'un bon poète, avec sa propre vision, est à même de nous révèler une autre scène, nouvelle et différente. Et il va sans dire que la plus belle des métaphores fera le plus beau des poèmes."
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