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Angela Carter adorait inventer des histoires ou réécrire celles que nous connaissons déjà. Ce faisant, elle réfléchissait sur les formes de l'imaginaire d'hier et d'aujourd'hui et sur les rapports entre sexes et classes sociales. Le Magasin de jouets magique, son deuxième roman, présente un mélange de très grande fantaisie romanesque, de pastiche et de réflexion sur le monde qui lui est propre.
Il raconte l'histoire de Mélanie, jeune adolescente qui, à la suite de la mort de ses parents, quitte sa belle maison de campagne avec son frère et sa soeur pour aller vivre dans le petit appartement londonien de son oncle Philip. Très vite, ce dernier, monteur de marionnettes, va se muer en personnage immense et effrayant, Barbe-Bleue en son château aux portes closes.
Tout au long du roman, marionnettes et pantins, photographies et tableaux, en léger décalage avec la réalité qu'ils imitent sans pourtant la reproduire exactement, produisent un effet de vertige, glissement dans le merveilleux, qui est le fondement même de l'art d'Angela Carter.
Récit d'initiation, fable sur la confrontation du mal et de l'innocence, le roman d'Angela Carter est tout cela. Il joue des références littéraires et picturales : Lear, Carroll, mais aussi Coleridge, Melville et Poe sont convoqués dans cette histoire profondément mystérieuse et touchante.
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