"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quatrième de couverture Été 1994, la petite ville d'Ystad somnole la chaleur. Rivés devant leurs postes de télévision, tous les Suédois suivent la Coupe du monde de football. Mais, alors que l'inspecteur Wallander se prépare à partir en vacances, une jeune fille s'immole par le feu dans un champ de colza. Le lendemain, un ancien ministre est tué à coups de hache. Une série de meurtres d'une sauvagerie terrifiante se déclenche. La police d'Ystad, menée par Kurt Wallander, entame une course contre la montre haletante pour arrêter le tueur avant qu'il ne frappe à nouveau. Mais quel lien y a-t-il entre un ancien ministre en retraite, un riche marchand d'art et un minable truand,oe Pourquoi les victimes sont-elles scalpées ? Et qui est cette jeune fille qui s'est suicidée ? A-t-elle un rapport avec les meurtres ?
Cinquième tome des enquêtes de Kurt Wallander et, étrangement, deuxième titre traduit et paru en français. Passionnant et haletant, on comprend encore mieux le fonctionnement du flic, ses questionnements incessants :"Chaque pas impliquait un risque, une nouvelle position, une discussion avec lui-même sur une idée qu'il venait d'avoir. Il se déplaçait autant dans sa tête que sur le lieu du crime." (p.399) Il fonce sur une piste, et dirige ses collègues sur d'autres, n'en négligeant aucune, chaque détail compte et comptera au final : "En fin de compte, se dit-il, le travail de policier consiste à ne jamais abandonner avant qu'un détail important ne se trouve confirmé sur un morceau de papier." (p.448). 550 pages de tâtonnements, de recherches laborieuses et minutieuses, de réflexions, d'hypothèses et finalement une évidence qui survient après que tout le reste a été écarté. 550 pages de travail acharné, car lorsqu'il est dans ce genre d'enquêtes Kurt ne dort qu'à peine, mange à la va-vite et ne sait rien faire d'autre que de travailler. L'enquête et ses intervenants sont à l'intérieur de lui.
Et dans ces pages, Henning Mankell n'oublie jamais de raconter l'homme Kurt, celui qui tente de préserver sa relation avec Baiba même si leurs vacances ensemble semblent compromises ; celui qui voit son père vieillir et avec lequel les relations restent difficiles et celui qui apprécie retrouver une certaine complicité avec sa fille Linda.
De même, Henning Mankell parle de la société suédoise qui change, de la violence qui augmente ou qui s'intensifie et de ce pays longtemps considéré comme un modèle qui n'en a plus la stature. Le monde change, la Suède aussi.
La force des romans policiers de Mankell tient à ce mélange : un constat sociétal et social, des meurtres et des situations violents, des intrigues ficelées et déficelées magistralement et des flics réalistes avec Kurt en tête qui font ce qu'ils peuvent pour endiguer la violence.
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