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Pas facile d'être une famille moderne dans une société patriarcale finissante, dans un monde miné par la peur terroriste et par celle de l'effondrement. Alma, la mère, milite depuis peu au FUCK, un mouvement féministe radical qui prône le refus de tout compromis avec le sexe opposé. Certes, elle est déjà mariée et vient de donner naissance à Lino, son troisième enfant. Mais elle veille jalousement sur son indépendance et sur celle de ses filles, Marnie, une surdouée de huit ans, et Lilirose, quatre ans, un tyran à bouclettes. Hank, le père, prend avec recul et une bonne dose de roublardise le discours révolutionnaire de son épouse. Il est vrai qu'il a le plus grand mal à émerger d'une dépression post-partum et que sa préoccupation principale est d'éviter le biberon de minuit. Il se rêve un ailleurs sous des cieux aventureux, loin des tracasseries quotidiennes. Un soir, lors d'une discussion alcoolisée, Hank emporte à l'arrachée une victoire : loin du voyage en Inde espéré, il convainc Alma de partir dès le lendemain sur les routes espagnoles sans GPS ni téléphone.
L'absence de programme sera le programme, et les péripéties vont s'accumuler. Ce d'autant plus que les parents découvrent non sans lassitude qu'ils ont emmené trois petits terroristes avec eux.
Roman de route, épopée familiale et peinture amusée d'une époque, Le Gang du biberon est le dixième roman de Philippe Ségur.
C’est une farce, un monologue, tenu par un père de famille désabusé, et encombré par deux fillettes et un nourrisson qu’il adore et une épouse, tendrement appréciée aussi mais que son militantisme féministe tient à distance. C’est pour cette raison que l’époux doit retourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de proférer la moindre remarque, et ce prudent exercice ne suffit pas toujours.
Rêvant d’un ailleurs plus exaltant, et voulant faire la preuve de sa capacité de décision, il décide d’un départ quasi immédiat. L’Inde est un peu trop hors de portée pour une escapade de huit jours, mais l’Espagne est là, tout prêt.
C’est drôle et tragique à la fois. Le comique de réplétion marche bien, comme le récurrent biberon de 250 ml qui vient à bout de l’alarme tonitruante issue du larynx du bébé, ou les erreurs de prononciation de la plus petite, ou encore les gags mis à l’ignorance de l’espagnol.
On sourit, on s’attendrit jusqu’à la dernière partie qui évoque des lendemains moins sereins…
Le roman relit avec plaisir, l’intrigue est bien menée, et le personnage est sympathique. Fin un peu brutale.
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