"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La pluie tombe sans discontinuer et les eaux du Pô montent dangereusement. Dans le brouillard, une péniche dérive sans personne à bord : où est passé Tonna, le batelier ? Étrange. D'autant que la même nuit, son frère est retrouvé mort dans un accident suspect. Le commissaire Soneri se plonge dans le passé des deux hommes et exhume leurs lourds secrets. Sur les rives du fleuve, rien n'a été oublié des combats de la Seconde Guerre mondiale. Ni pardonné.
Le Fleuve des brumes par Valerio Varesi, traduit de l’italien par Sarah Amrani, lu par Hadrien Rouchard, VOolume 2024 (1ère édition en France : Agullo, 2016)
Tiens, une fois n’est pas coutume, je commence une série par le tome 1 (on ne se moque pas, svp…) !
Un très bon polar d’ambiance, sur fond de vengeance et d’inondation.
Un lieu : une vallée brumeuse du nord de l'Italie, où il pleut sans relâche, où le Pô menace de sortir de son lit, où les gens sont taiseux, surtout au sujet des vieilles rancœurs.
Une belle scène d’ouverture : une énorme barge libérée de ses amarres dérive vers l'aval avant de disparaître dans le brouillard. Quand elle s'échoue des heures plus tard, Antéo Tonna, son pilote aguerri, est introuvable.
Deux enquêtes qui se rejoignent, se chevauchent, s’entremêlent : au même moment, le commissaire Soneri est appelé à l'hôpital de Parme pour enquêter sur l'apparent suicide d'un homme, défénestré. Lorsqu'il découvre qu'il s'agit du frère du batelier disparu et que tous deux ont servi ensemble dans la milice fasciste cinquante ans plus tôt, le détective est convaincu qu'il y a un lien entre leur passé trouble et les événements présents.
Une base historique : les combats féroces entre chemises brunes et partisans à la fin de la guerre ont déchaîné des haines que le temps ne semble pas avoir apaisées…
Une intrigue rythmée par les intempéries, la montée des eaux et la décrue… Il fait froid, humide ; on glisse entre le gel et la boue…
Une atmosphère oppressante, une enquête qui avance lentement, en eaux troubles…
Un héros récurrent chez Valerio Varesi : le commissaire Soneri, un fumeur de cigares, méthodique et philosophe, amateur de bonne chère et de bons vins…
Seule ombre au tableau, selon moi : les interruptions de la trop exubérante Angela, une avocate sans lien avec l’affaire même si elle y met son grain de sel, censée pimenter sans doute le récit par ses intrusions sexy… J’avoue que ce personnage m’a un peu agacée.
Une version audio de grande qualité avec un narrateur imprégné de toute la connotation particulière liée au fleuve et à ses abords.
Une envie certaine de poursuivre la série.
#LeFleuvedesbrumes #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal
Livre audio – Lu par Hadrien Rouchard : 6h42
J’écoute rarement autre chose que des romans imaginaires mais parfois je fais une incursion dans les polars mais celui-ci est typiquement un roman policier à lire car il est d’une lenteur qui fut parfois désespérante !
L’intrigue se déroule au bord du Pô en cru et va chercher très loin dans les jours sombres de l’histoire italienne. Le personnage principal est difficile à cerner, si ce n’est qu’il n’en fait qu’à sa tête sans que ça semble réellement lui causer des problèmes avec sa hiérarchie !
Tellement n’importe quoi que sa petite-amie, que j’ai trouvé absolument imbuvable et inutile, le rejoint dans une péniche pour coucher avec lui ! C’est le premier volume mais tout se déroule comme s’il était un énième d’une saga sans fin !
J’ai beaucoup plus apprécié les hommes du pays, beaucoup plus réalistes avec leur passé, leurs convictions, leurs haines et leur histoire !
Je n’ai pas particulièrement aimé la narration qui a eu tendance à m’endormir et sans aller aussi loin à me faire perdre le fil de l’histoire. La voix d’Hadrien Rouchard est agréable mais je ne suis pas certaine que ce genre de littérature la mette vraiment valeur !
#LeFleuvedesbrumes #NetGalleyFrance
Lorsque j'ai vu que VOolume proposait dans ses catalogues un roman noir italien, je me suis tout de suite imaginé un dépaysement où la chaleur serait de la partie. Premier tome d'une série, "le fleuve des brumes" pourrait bien se révéler être de saison avec l'arrivée très tardive de l'été qui peut nous laisser plutôt l'impression d'être à la fin de l'automne.
Ayant lu l'an dernier la main de Dieu, septième enquête menée par le commissaire Soneri, j'ai apprécié la lecture de ce premier tome qui m'a permis de comprendre la psychologie des personnages, ce qui m'a beaucoup manqué lors de ma lecture de "La main de dieu" et qui avait eu pour conséquence que je passe à côté de ce roman.
Aimant les romans d'atmosphères au rythme lent, j'ai beaucoup aimé l'ambiance de celui-ci. Accompagnée de la voix d'Hadrien Rouchard, je me suis retrouvée à suivre une enquête au rythme lié par la sortie de son lit du Pô, l'un des principaux fleuves italiens suite à des pluies diluviennes qui se sont abattues dans la région.
J'ai trouvé que le choix de cette couverture était parfait car elle se révèle être à l'image de ce livre et m'a finalement permis de rentrer plus facilement dans l'histoire.
Je tiens à remercier les Éditions VOolume et Netgalley France pour m'avoir permis de me réconcilier avec le commissaire Soneri, chose que je n'aurai pas forcément faite sans être accompagnée par Hadrien Rouchard. J'espère que les autres tomes de la série seront proposés en version audio pour que je puisse continuer sous ce format la découverte des autres romans de Valerio Varesi.
L’enquête du commissaire semble déjà difficile à résoudre entre les rancoeurs, les secrets et la peur des personnes qui vivent prés du fleuves et qui gagnes leur vie avec.
Les combats féroces du peuples italiens entre le chemise brune et les partisans on fait énormément de dégâts matériel, physique et psychologique.
Lorsque le Pô baisse cela révélé également, de terrible secret ancré dans certaine mémoire.
Extrait :
Il était sur le point de faire demi-tour, mais Angela le saisit par un pan de son Montgomery. Il tenta de se dégager sous les yeux d’une patrouille qui était de retour, puis il renonça : cette joute plus badine qu’enragée l’aurait ridiculisé.
Ne vas pas croire que je te lâche… dit-elle en riant.
Alors Soneri rit à son tour :
Dommage, je m’étais fait des illusions.
En le prenant par le bras, elle lui donna un coup de coude au niveau de la rate.
Comme ça, tu verras les étoiles malgré le temps.
Tout premier roman de Valerio Varesi et toute première aventure du Commissaire Soneri, « Le fleuve des brumes » est réédité chez Agullo dans une superbe édition limitée !
La pluie tombe autour de Parme, le fleuve monte, les habitants surveillent le Pô avec inquiétude.
Une barge dérive dans la nuit, son pilote a disparu. Le Commissaire Soneri qui se trouve également confronté à un suicide douteux va se lancer dans une enquête qui va le confronter au passé et plus particulièrement aux vieilles rancœurs liées aux milices fascistes.
Polar d’ambiance « Le fleuve des brumes » introduit tous les ingrédients typiques de la série : le fleuve bien sûr et son brouillard, ses fantômes, ses maisons qui surgissent comme des revenants, ses habitants taiseux et son commissaire. Un personnage unique, en lien avec sa terre, avec la gastronomie locale aussi mais surtout un fouilleur hors pair et un sondeur émérite de l’âme humaine !
Au final, un « polar impressionniste » qui inaugure une série incontournable (6 romans en tout) pour tout amateur de polar !
Autre titre sélectionné dans le cadre du Prix du meilleur polar des éditions Points. Initialement publié chez Agullo, une maison que j'aime beaucoup, ce polar m'a néanmoins laissé sur ma faim. Le rythme est lent, très lent, trop lent. On est plus dans du Simenon que dans du thriller haletant évidemment, le commissaire Soneri prend son temps, mais Simenon excelle dans l'art de portraiturer tous ses personnages, Valerio Varesi y parvient moins bien. Certes, l'ambiance est particulière : les pluies qui ne s'arrêtent pas et les paysages qui apparaissent comme dans un tableau de Turner, dans la brume. J'avoue aussi m'être un peu perdu dans la multitude des noms propres, entre ceux des protagonistes et ceux des pays et régions traversés. Et puis, le romancier répète pas mal les indices, les détails qui font avancer -lentement- son commissaire, c'est un peu agaçant.
Voilà, je n'ai pas réussi à entrer dans ce polar à l'atmosphère très particulière, je m'y suis même ennuyé quelque peu. La longueur des chapitres, sans pause possible m'a gêné, oppressé, j'aurais aimé pouvoir y respirer plus aisément. Aurais-je l'honnêteté de dire que j'ai même passé des pages pour arriver au dénouement plus rapidement tant je ne parvenais pas à m'intéresser aux détails ? Ah, oui, je viens de le faire.
Pas mon favori pour le Prix, vous l'aurez compris.
Malheureusement pour moi, une nouvelle déception pour un roman malgré tout sélection pour le Prix Polar Points 2017 : peut-être suis-je en fait beaucoup trop exclusive dans mes choix de polars, et dès lors que l'on quitte les fjords et les terrains dévastés de glace et de neige du cercle polaire je peine à trouver de l'intérêt au récit ?
Ici pourtant, l'intrigue semblait plutôt bien instaurée : deux frères qui disparaissent à quelques heures d'intervalles, l'un attesté mort, l'autre disparu, sur un fond de rancœur du fascisme vieille de plusieurs décennies. Au fur et à mesure des crues et décrues du Pô, les indices se dévoilent et d'autres mystères apparaissent, les témoins clés se muent dans un silence digne des plus belles carpes et l'intrigue se dénoue, lentement... Beaucoup trop lentement, en fait, si bien que j'en venais parfois à piquer du nez dans ma lecture.
Le commissaire principal tout d'abord, Soneri, a seulement moins un charisme équivalent à celui d'une huître : la faute à la traduction française, trop plate, qui termine toute ses phrases par un point mou, le rendant dénué de toute expressivité ? Mâchonnant son cigare avec une conviction quasi-nulle, qu'on croit longtemps équivalente à son intérêt pour l'enquête, entrecoupée de pauses amoureuses avec Angela dont l'enthousiasme est lui aussi proche du néant, je n'arrive absolument pas à m'intégrer au récit, je me détache complètement de l'intrigue si bien qu'à plusieurs reprises - et à contrecœur - j'ai du rebrousser chemin dans ma lecture pour reprendre le fil où je l'avais perdu.
Qu'un récit soit suggéré ensuite, très bien, je suis pour la subtilité, les sous-entendus. Mais dans Le fleuve des brumes, l'utilisation des mots à demi-cachés est trop redondante, trop régulière, si bien que le rythme du récit en est selon moi affecté dans le mauvais sens : la longueur de l'histoire, à nouveau, lui fait perdre en intensité, rend l'avancée de l'enquête plus fastidieuse que la dérive de la péniche de Tonna.
Un livre qu'il m'a donc été compliqué de terminer, et qui ne me donne pas envie de découvrir les autres romans de l'auteur. Quand je lis les avis enthousiastes des autres lecteurs, cela me conforte néanmoins dans le côté peut-être trop subjectif de ma lecture, où j'attendais un récit bien plus noir, bien plus tranchant, avec des personnages aux traits et caractéristiques beaucoup plus marqués et révélateurs.
Italie, plaine du Pô. Le commissaire Soneri est appelé à l'hôpital où Decimo Tonna vient de se jeter par la fenêtre. Mais un rapide examen des lieux infirme le suicide. Le vieil homme a été défenestré. Le même jour, son frère Anteo est porté disparu, sa péniche échouée après avoir divagué des heures durant sur le fleuve en crue. Pour Soneri, il n'y a pas de coïncidence, quelqu'un en veut aux Tonna, qui n'ont pas pour seul point commun d'être frères, ils sont aussi vieux et solitaires et ont été des fascistes notoires. Doit-il chercher dans un lointain passé les motifs des crimes du présent ? Le long du Pô, dans le brouillard et le gel de l'automne italien, le commissaire se heurte au mutisme des habitants. Les vieilles rancunes entre chemises noires et communistes ne sont pas enterrées et les villageois ne sont pas prêts à partager leurs secrets avec un policier. Mais Soneri s'entête. Il écarte toutes les pistes pour se concentrer sur le passé. Le ventre lesté de parmesan et de jambon blanc, il patiente, observe, fouille, pour trouver un meurtrier qui sait se fondre dans les brumes du fleuve.
Valerio Valesi nous fait découvrir l'Italie autrement, loin des splendeurs des villes d'art baignées de soleil. Ici, c'est le froid, la brume et l'humidité qui accompagnent son commissaire dans une région moins connue des touristes. Dans la vallée du Pô, les habitants sont des taiseux qui vivent au rythme du fleuve et de ses crues. Pendant la guerre, ces rives ont connu de violents affrontements entre résistants et partisans du Duce. Le temps a passé mais n'a effacé ni les rancunes ni les convictions. C'est donc hier que Soneri devra chercher les responsables des crimes d'aujourd'hui.
Peu d'action, peu de mots, un rythme tout en lenteur mais une vraie atmosphère pour ce polar original qui sait prendre son temps et où le Pô est un personnage à part entière. Beau et mélancolique.
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