"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Remontez jusqu'à l'ère lointaine du Déluge, celle qu'évoquent à demi-mots tous les textes anciens de l'humanité... En ces temps de famine, Sans-Voix, un jeune singe orphelin, cherche à prouver sa valeur à son clan d'adoption en chassant le « longue-gueule », un vieil alligator blessé et vicieux. Manger ou être mangé : le cycle immuable de la nature. Mais en osant s'aventurer au coeur des terres interdites, celles des humains, Sans-Voix sera confronté au plus cruel des destins : voir les siens massacrés sous ses yeux avant d'être capturé puis dressé dans les arènes de l'Empire afin de devenir un « Dieu-Fauve », un guerrier sacré façonné pour la violence et l'art du combat. Mais ces longues années de souffrance auront surtout fait grandir en lui une brûlante obsession : se venger de ses bourreaux, quel qu'en soit le prix.
Récit de bruit et de fureur, empreint d'une poésie sauvage, Le Dieu-Fauve dresse le portrait d'une civilisation soudainement confrontée à la perspective de sa disparition. Mettant les nerfs à vif, cet album donne à voir et à ressentir la violence de la nature, la chaleur étouffante, le bourdonnement des insectes, les cris de rage et les larmes de désespoir des protagonistes, croquant avec force le ballet incessant qui fait s'entrelacer la vie et la mort, le règne animal et l'humanité. Car, au fond, qui est le réel héros de cette histoire ? L'homme ou... l'animal ?
Une oeuvre à la construction magistrale, écrite par Fabien Vehlmann et portée par le dessin spectaculaire de Roger.
Les dessins sont somptueux. Mais le récit est un peu trop punchy.
Trop de violence, désolé...
De la noirceur et de la monstruosité : un conte déstabilisant qui amène à réfléchir
Quand arrive le déluge, la fin de la civilisation approche... L’heure de la vengeance aussi. Le découpage en chapitres de l’album nous en apporte plusieurs points d’entrée. Mais dans cette histoire, qui est le véritable monstre ?
Vehlmann nous livre un récit choral qui amène à une certaine réflexion sur notre rapport à la violence, quelle soit sauvage, légitime ou vecue comme necessaire à toute survie. Le lecteur accompagne les différents protagonistes ce qui permet de mieux appréhender leurs trajectoires et donc leurs motivations. Le propos général n’en demeure pas moins assez universel.
L’histoire est ici sublimée par les dessins de Roger. Encrage, colorisation, choix des plans, le tout participe à ressentir differents types d’émotions. La mise en scène des combats est quant à elle puissante.
Une réelle atmosphère singulière prend vie tout au long des planches. Un album qui ne laisse pas indifférent.
Que reste-t-il après la fin ? Les arbres sont morts. il ne reste ni gibier, ni fruits. Le clan doit partir pour de nouvelles terres, c'est Nouvelle-mère qui l'a décidé. Le jeune Sans-voix est prêt à la suivre partout et à la défendre s'il le faut. Il est déjà fort, il le sait, il le sent et il veut montrer son pouvoir au reste du clan.
Après "La cuisine des ogres" (en mars chez Rue de Sèvres) le scénariste Fabien Vehlmann nous livre encore un scénario d'une inventivité rare. En partant de l'histoire de Sans-voix, un jeune singe blanc, il déroule dans une construction chorale (chaque chapître un point de vue) un récit heroic-fantasy de fin de civilisation, noir et violent.
C'est à l'artiste espagnol Roger que revient la mission de mettre en images cet univers créé de toutes pièces. Des animaux, quelques humains survivants après le déluge, parmi eux des esclaves en quête de liberté... Le dessinateur de "Jazz Maynard" fait merveille et parvient à incarner toutes les violences qui constituent la problématique centrale de l'album.
"Le dieu-fauve" est un album difficile à raconter... Il faut se plonger dedans sans trop savoir à quoi s'attendre. Tout en respectant quelques codes du récit de fin du monde. Fabien Vehlmann parvient à surprendre le lecteur à chaque chapître. Une étonnante réussite !
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !