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Irténiev, propriétaire terrien, est un homme sérieux, qui gère son domaine avec efficacité et rigueur. Marié à la douce et fragile Lise, romantique amoureuse qui l'idéalise, Irténiev fait de son mieux pour être à la hauteur. C'est sans compter sur Stépanida, une belle paysanne impudique, au regard de braise, au corps vigoureux et à la peau laiteuse, qui met tous ses sens en émoi...
Peut-on résister aux tentations de la chair? Tolstoï nous dresse un tableau diabolique de la sensualité.
Au départ, rien de surprenant dans l'histoire qui est même un peu plate : un jeune homme décide de s'expatrier à la campagne pour reprendre l'exploitation de famille. La situation est risquée puisque le père qui est décédé a laissé beaucoup de dettes. Eugène prend le risque et réussit petit à petit à faire fructifier son bien. Célibataire, il a évidemment des besoins et il s'arrange pour rencontrer une jeune paysanne. Puis il rompt et se fiance à une jeune fille de la région. leur mariage a lieu et c'est un couple heureux, jusqu'à ce que réapparaisse la paysanne dans la vie d'Eugène. Celle-ci le rend fou... Elle exerce un pouvoir démoniaque sur lui. Réussira-t-il à résister ? C'est là que démarre vraiment le livre, avec tout le suspense qu'il génère.
Je ne m'étais jamais confrontée au grand, à l'immense Léon Tolstoï, et j'avoue que ça me faisait un peu peur. J'étais ravie de trouver cette nouvelle qui est, selon moi, le format idéal pour découvrir un auteur dont je ne savais pas si la plume m'emporterait ou pas.
Outre le nom de l'auteur, c'est aussi la couverture de mon édition (dans la collection Folio à deux euros) qui m'a encouragée à aller vers le diable : un sein ferme, charnu, érotique, une couverture évocatrice de la teneur de la nouvelle (la tentation, le péché de chair, la luxure) sans être vulgaire pour un sou. Et je m'y suis plongée très vite, et avec plaisir.
Eugène – vous m'excuserez de ne pas mettre son nom entier, mon russe est loin d'être au point - a tout pour lui, il est bien né, bien élevé, adorable, intelligent et adoré de sa mère ; il possède bien des qualités, sauf une, qui est un véritable problème pour lui, il succombe facilement aux charmes de ces dames, fussent-elles mariées ou non. Les choses se compliquent quand il tombe amoureux de la douce Lise, elle aussi très éprise, se marie et se rend compte que son béguin pour sa maîtresse, une jeune et jolie paysanne de son domaine, est pourtant encore bien présent. Succombera-t-il, ne succombera-t-il pas, là est la question.
Cette nouvelle est teintée de morale – religieuse plus particulièrement – et ce qui m'a quelque peu gênée – mais juste un poil – est que la femme est montrée comme la tentatrice, celle qui vient véritablement mettre le ver dans le fruit alors que l'homme est celui qui, en face, fait son possible pour lui résister jusqu'au bout, allant vraiment pour le coup au bout du bout du bout. Mais la bougresse ne se le tient pas pour dit et continue à essayer de l'amener dans son giron, une nouvelle fois. C'est bien connu, l'homme est un petit garçon et la femme … le diable. Cette nouvelle aurait d'ailleurs pu s'intituler la diable. Mais autre époque autres moeurs
En résumé, j'ai beaucoup aimé cette nouvelle dont la chute m'a surprise – ne connaissant pas Tolstoï, je ne sais pas s'il en est coutumier – et j'ai surtout trouvé que Tolstoï savait raconter des histoires. Ce fut une belle découverte car je craignais de bailler d'ennui devant sa prose – et certains auteurs mondialement reconnus ont cet effet sur moi. A suivre...
Magnifique description des méandres de l'âme humaine, des conflits intérieurs et de la souffrance incomprise, avec la beauté de la littérature russe
Cette nouvelle est puissante, Léon Tolstoï livre à merveille les tourments rencontrés par Eugène, les questions qui le taraudent et ses états d'âme.
"L'amour, d'apparence simple et conventionnelle, entre Eugène et Stepanida, révèle l'ambiguïté du désir, perturbateur de l'ordre familial et social. Tolstoï livre une histoire sombre et profonde, qui mêle mariage, remords et trahison." Le Magazine littéraire
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