"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce titre est celui de la chronique que Cavanna consacra en 1983 à la mort de son ami Reiser. De 1969 à 2013, dans les pages de Charlie hebdo, Cavanna signa plus de 60 textes détonants pour évoquer la disparition de maintes célébrités (De Gaulle, Mesrine, Mitterrand, Lady Di...), d'artistes et amis (Sartre, Reiser, Coluche, Doisneau, Topor...), mais aussi d'anonymes (un clochard) ou d'animaux qu'il chérissait.
Un recueil de 66 nécrologies publiées de 1969 à 2013 par Cavanna dans Charlie Hebdo ou Hara Kiri Hebdo, précédées de celle que DDT (Delfeil de Ton ) rédigea à la mort de celui-ci en 2014 .
Cavanna s'avoue « pas très porté sur les discours au-dessus de la tombe vide » . C'est même pour lui « une des plus chiantes corvées journalistiques, surtout quand on connaît le gars. Surtout quand on l'aimait bien » . La nécro est alors plus brève « Le chagrin ne nourrit pas mon éloquence » avoue-t-il .
Mais quand disparaît une personnalité du monde de la politique, du spectacle ou des médias, le nécro, parcours obligé pour le journaliste et polémiste qu'il est, se déploie alors plus longuement .
Pour les personnages publics, alors que « les confrères mettent leur haut de forme », Cavanna , lui « met son nez rouge » .
C'est là que l'anticonformisme, l'antimilitarisme , l'impertinence , l'humour vachard et ravageur de Cavanna se déploient …...
C'est pour lui l'occasion d'évoquer non seulement le défunt mais aussi le domaine dans lequel celui-ci s'est illustré . Cavanna en profite alors pour déployer sa verve de polémiste et ses talents
d'écrivain .
Si sa plume est acerbe, sa prose reste élégante. Certains termes grossiers ou scatologiques apparaissent au milieu de phrases à l'imparfait du subjonctif.
Il lui arrive aussi de pasticher des textes connus . La nécro de Leon Schwarzenberg reprend la forme de la chanson de Brassens : Mon vieux Léon . Celle de François Mitterand : Le déserteur de Boris Vian « Monsieur le Président, J'vous écris une lettre, Maint'nant qu'vous avez l'temps »
Rien à voir, vous l'avez compris avec les nécrologies de Leon Zitrone « Ni fleurs, ni Zitrone »
Certaines nécros m'ont paru bien longues, certaines m'ont émue, d'autres m'ont fait sourire.
Chacun, s'il aime le style de Charlie Hebdo, pourra trouver son bonheur dans ce florilège.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !