À Piano Battaglia, petit village du massif montagneux des Madonies dans le nord de la Sicile, Tancredi Pisciotta espère retrouver la paix après une année éprouvante. Mais les choses tournent mal. Lors d'une randonnée, il tombe sur un jeune berger mortellement blessé. Avant d'expirer l'homme laissera échapper deux faibles mots : «Le loup». Pourtant cela fait bien longtemps que le dernier loup de la région a été abattu. À l'auberge, les quelques habitants du village murmurent : Gaetano et Abele, les deux vieux de la montagne, Mimmo le garde forestier et Piero, le père d'Angela. La jeune femme est mutique depuis l'enfance, mais dans ses yeux se cachent des secrets plus grands qu'elle-même. Ce sera à Tancredi de faire remonter à la surface des vérités cachées dans un lointain passé.
Avec Le Dernier Loup, Corrado Fortuna signe un huis clos enneigé dans un petit village isolé, une énigme gardée par les bois.
Tancredi a quarante ans. Entre la mort de son frère et l’enfant qu’il n’arrive pas à concevoir avec son épouse, c’est clairement le bordel dans sa tête. Pour se déconnecter et faire le point sur sa vie, il se réfugie à Piano Battaglia dans les Madonies. C’est là que se trouve la maison familiale qui appartenait à son grand-père, Adelmo. Perdu dans les montagnes siciliennes, le village est hors du temps. Quelques vieux au bar, un berger marocain, une jeune fille blonde muette, voilà toute la population. Même plus de loup ! Le dernier loup des Madonies a été tué il y a longtemps. Tancredi le sait bien. C’est son grand-père qui l’a tué. Le récit de cette chasse est gravée dans la mythologie familiale et dans celle du village.
Les espoirs de Tancredi de s’offrir quelques jours de paix et de méditation vont vite être déçus. Une nuit de pleine lune, c'est lui qui retrouve le corps d'Amir, le berger marocain : il est allongé sur le sol, mourant. Deux mots très faibles sortent de sa bouche : « Le loup ».
Sur ce morceau de terre, perdu dans les montagnes siciliennes, l’auteur construit une intrigue basée sur de très anciens secrets. Le mystère de la mort d'Amir implique tous les habitants. Les histoires de la communauté se mêlent aux souvenirs de Tancredi autour de mystères et de passions inavouées remontant lentement à la surface.
Le ton de l'histoire, d'abord nostalgique et contemplatif, devient au fil des pages plus noir, entre les vérités cachées par les hommes et les énigmes gardées par la nature.
Parfaitement réussi en terme d’atmosphère, ce joli roman ne me convainc tout de même pas totalement. L’auteur construit son huis clos sur deux temporalités qui font perdre la fluidité de l’intrigue sans lui apporter pour autant de la complexité. Comme si ça manquait de liant. Comme dans une sauce…
Un récit plus linéaire aurait, à mon avis, donné une toute autre ampleur à cette histoire.
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