L’adaptation en série « The Plot Against America » sera diffusée sur OCS à partir du 17 mars
Lorsque le célèbre aviateur Charles Lindbergh battit le président Roosevelt aux élections présidentielles de 1940, la peur s'empara des Juifs américains. Non seulement Lindbergh avait, dans son discours radiophonique à la nation, reproché aux Juifs de pousser l'Amérique à entreprendre une guerre inutile avec l'Allemagne nazie, mais, en devenant trente-troisième président des États-Unis, il s'empressa de signer un pacte de non-agression avec Hitler. Alors la terreur pénétra dans les foyers juifs, notamment dans celui de la famille Roth.
Ce contexte sert de décor historique au Complot contre l'Amérique, un roman où Philip Roth, qui avait sept ans à l'époque, raconte ce que vécut et ressentit sa famille - et des millions de familles semblables dans tout le pays - lors des lourdes années où s'exerça la présidence de Lindbergh, quand les citoyens américains qui étaient aussi des Juifs avaient de bonnes raisons de craindre le pire. Ce faisant, il nous offre un nouveau chef-d'oeuvre.
L’adaptation en série « The Plot Against America » sera diffusée sur OCS à partir du 17 mars
Juin 1940, la communauté juive de Weequahic à Newark est en effervescence , le candidat républicain Charles Lindberg, célèbre aviateur, pro nazi et anti guerre a gagné les élections présidentielles face à Franklin Delano Roosevelt.
Dans la famille Roth vient d'abord la stupeur puis l'indignation et enfin la peur.
En 1940 " Israël n'existait pas encore; en Europe, six millions de juifs n'avaient pas encore cessé d'exister".
Le petit Philip a sept ans et voit avec ses yeux d'enfants le changement qui est entrain de s'opérer dans son pays. La montée du nationalisme, du racisme bref de " l'American first".
" le complot contre l'Amérique" de Philip Roth est un roman écrit en 2004 mais tellement actuel, une uchronie certes mais quand on lit le post-scriptum en fin de roman on se dit que les antisémites comme Henry Ford ou Charles Lindberg auraient pu faire basculer l'histoire….
Pour celles et ceux qui ont envie de connaitre Philip Roth et son oeuvre je vous conseille " le complot contre l'Amérique " un roman facile d'accès.
Le jeune Philip Roth n’a même pas 10 ans lorsqu’en 1940, le parti Républicain intronise Charles Lindbergh, le célèbre aviateur, comme candidat à la Présidence. Isolationniste, ne cachant pas ses accointances avec le national socialisme, charismatique et encore nimbée de la disparition tragique de son petit garçon, Lindbergh l’emporte face à Roosevelt. Pour la famille Roth, habitants sans histoire d’un quartier juif du New Jersey, c’est le début d’un long cauchemar. Lindbergh conclue un pacte de non agression avec Hitler et entame un politique antisémite « par toutes petites touches ». Le père de Philip, farouchement démocrate, enrage de voir son pays sombrer dans le fascisme, mais le vent de l’histoire menace de l’emporter, et avec lui tous les autres juifs américains, à présent bien moins américains qu’ils croyaient l’être. « Le Complot contre l’Amérique » est une uchronie à hauteur d’enfant. Philip Roth imagine ce qu’aurait été son enfance si Charles Lindbergh avait occupé la Maison Blanche, si l’Amérique dans son obsession de neutralité, avait tourné le dos à ses amis et conclu des accords avec Hitler. Pour cela il lui « suffit » de transposer l’histoire de l’Allemagne nazie à celle de son pays : les jeunesses hitlériennes prennent une autre forme, « la nuit de cristal » en prend une autre mais les ressorts sont les mêmes : l’enchainement des évènements est imparable. La descente aux enfers de l’Amérique s’arrêtera-t-elle à temps ? L’Histoire retombera-t-elle au final sur ses pieds, tel un chat ? C’est tout l’intérêt du « Complot contre l’Amérique ». Une uchronie est quelque chose de terriblement difficile à écrire, il faut déjà très bien connaitre l’Histoire pour se permettre ensuite d’en changer un seul détail (ici, l’investiture Républicaine) puis d’imaginer la suite. L’exercice signé Philip Roth est bluffant, parfaitement crédible et comme le roman est très bien écrit, passionnant et très accessible, on arrive au bout des 9 grosses parties (chronologiques) sans voir le temps passer. Les aventures d’un gamin comme les autres dans un pays qui sombre dans la folie antisémite se doublent d’un récit « historique » parfaitement flippant. Les Etats-Unis de 1940 étaient, comme tous les pays occidentaux, vérolé par l’antisémitisme et le récit de Roth, en cela, est extrêmement crédible. A noter, une longue postface permet au lecteur de remettre les pendules à l’heure en relatant longuement la vraie biographie de tous les personnages du livre, Lindbergh, Roosevelt et les autres. Le tout jeune Philip Roth regarde avec ses yeux d’enfant, son père s’opposer obstinément et vainement à la montée du péril, son cousin partir combattre les nazis et en revenir mutilé, son frère ainé se laisser gagner par la propagande antisémitique, sa tante et son oncle devenir les « idiots utiles » du pouvoir. Il regarde le FBI poser des questions en apparence anodines, les voisins vendre leur biens pour émigrer au Canada, sa voisine être exilée dans une petite ville du Kentucky dans la cadre d’un programme dit de « repeuplement », etc… Comment tout cela va-t-il finir ? Il faut arriver à la toute fin du roman pour savoir si le pire est promis à la famille Roth et au pays tout entier. « Le Complot contre l’Amérique » est la preuve littéraire, s’il en fallait une, qu’une élection américaine gagnée ou perdue, même d’un tout petit rien, peut changer la face du monde. En cela, le roman de Philip Roth est furieusement d’actualité.
Merci Mr Roth. Ce livre est une très belle oeuvre, et si l'histoire avait été différente elle aurait brisée bien des jeunes gens innocents. La Grande et la petite Histoire s'entremele, sa vie de famille autobiographique, la corruption, la soif de pouvoir tout y est.
Une belle écriture fluide qui m'a séduit de bout en bout
Après la lecture de ce Complot contre l'Amérique, il ne fait plus aucun doute que Philip Roth eut été un excellent prix Nobel de littérature. Dans cette uchronie dystopique, l'écrivain américain nous invite à réfléchir sur la place de l'antisémitisme aux Etats-Unis dans les années 40 à travers la figure
emblématique de Charles Lindbergh. L'image de l'aviateur célèbre s'efface peu à peu devant un personnage trouble, ambiguë, animé par un antisémitisme forcené. Philip Roth situe l'action de son roman en 1940 : en Europe, la guerre point; aux Etats-Unis, Charles Lindbergh vient d'être élu Président. Antisémite et germanophile, son élection provoque stupeur et inquiétude parmi les juifs américains. Aidé par une écriture splendide et lumineuse, le Complot contre l'Amérique brouille habilement les pistes entre fiction et réalité. L'occasion pour Philip Roth d'exorciser ses propres angoisses, et de dresser un portrait pour le moins inhabituel de l'Amérique des années 40.Merci à lecteurs.com pour cette superbe découverte!
Charles Lindbergh, premier homme a avoir réussi à traverser l'Atlantique Nord en avion quelques années auparavant et fort de sa notoriété, se présente contre Franklin Delano Roosevelt aux élections présidentielles de 1940 et l'emporte. Gros bémol, Lindbergh est considéré comme antisémite et partisan de la cause nazi. Dés lors la communauté juive à travers ses plus éminents personnages, à l'exception du Rabbin Bengelsdorf et de quelques autres, ressentent une peur légitime et commencent à protester contre le nouveau Président. Philip Roth âgé alors de 7 ans se place comme narrateur de ce roman où il place sa famille, ses amis.
C'est un véritable défi que relève l'auteur dans ce roman, imaginer le sort de l'Amérique au début de la Seconde guerre mondiale différent de la véritable histoire, le narrer à travers le quotidien de ses parents, celui de son frère, de ses amis, de son entourage juif. Et j'avoue que je me suis laissé prendre à lire ce roman comme s'il s'agissait d'une histoire vraie.
Tout paraît possible, probable, effrayant, placé les Etats-Unis au même titre que les pays occupés par les Allemands, à l'exception près qu'il n'y a pas de troupes allemandes, mais l'unique promesse de Lindbergh de maintenir la paix dans son pays, semble être une éventualité sérieuse.
Tout au long de ce roman, les aventures du jeune Philip, les tracasseries quotidiennes de sa famille, sur fond de la politique du nouveau gouvernement qui commence à mettre en place des dispositifs pour séparer les familles juives de leur communauté, sont développes.
L'auteur manie merveilleusement bien l'art de la description pour toutes les situations que ce soit vécu directement par lui-même ou par son entourage dans son imagination, c'est un plaisir mais aussi parfois un peu long, cependant nécessaire pour la bonne compréhension, la prise de conscience.
Le génie imaginatif de Philip Roth prend toute sa valeur lorsque nous approchons de la fin de l'histoire, j'oserai dire qu'il a habité son sujet.
C'est le premier roman de cet écrivain que je lis tenté que j'étais par le sujet, mais surpris par la vision, l'appréhension de celui-ci, je m'attendais à une ingérence plus soutenue de l'Allemagne nazie à une version de la vraie Histoire totalement bousculée. Il n'en a rien été et c'est d'autant plus marquant vécu de l'intérieur comme il l'écrit. Et si cela avait été le cas ? Que serait notre monde aujourd'hui ?
Et par extension, ce qui est décrit dans ce roman pourrait malheureusement se prêter à toutes les franges de la population dès lors que l'on veuille pour un quelconque prétexte s'en débarrasser.
Un important bonus en fin d'ouvrage, ce sont les résumés biographiques des personnages les plus importants mais aussi de certains personnages moins connus de la grande histoire.
Je remercie Lecteurs.com et les Editions Gallimard pour m'avoir offert ce livre et aussi Philip Roth pour sa créativité, son imagination, sa culture.
Newark, New-Jersey, 1940- Charles Lindberg, héros de l'aviation suite à sa traversée de l'Atlantique en solitaire à bord du Spirit of Saint-Louis, devient le 33ème président des Etats-Unis en battant F.D.Roosevelt.
Pro Nazi décoré de la Croix de l'Aigle Allemand et isolationniste, il signe une fois élu, un pacte de non-agression avec Hitler.
C'est à travers les yeux de Philip, enfant juif de 7 ans, que nous découvrons ce qu'aurait pu être l'Amérique si cela était réellement arrivé.
L'illusion est parfaite, Philip Roth réussi le pari de nous plonger dans l'ambiance des années 40 et de nous faire ressentir la peur qui aurait pu être celle de millions de familles juives vivants aux Etats-Unis.
Le seul petit bémol est, à mon avis, que le point de vue du petit Philip sur ce qui se trame autour de lui est beaucoup trop "adulte" pour un enfant de cet âge là, ce qui par moment peut être dérangeant "Le fait que Lindberg n'ait pas parlé des Juifs dans son discours d'investiture pouvait être de bon augure, me disais-je". Vraiment ? Est ce qu'un enfant de 7 ans peut se faire ce genre de réflexion ?
Le post-scriptum est très utile si comme moi on aime aller plus loin dans sa lecture et connaitre la véritable biographie des personnages historiques présent dans le roman. Le discours de Lindberg, quant à lui, fait froid dans le dos et nous rappelle qu'un rien peut faire basculer l'Histoire...
Mon premier Philip Roth et je suis conquise !
Uchronie et auto fiction,tout un programme littéraire que ce somptueux roman de Philippe Roth !
Reconstruction fictive de l'Histoire avec des faits tels qu'ils auraient pu se produire, mâtinée d'un croisement entre récit réel de la vie de l'auteur et récit fictif explorant une expérience vécue par lui.
Dans cette création littéraire, le point de divergence, instant où le cours de l'Histoire réelle est modifié, se situe lors des élections présidentielles de 1940 lorsque le célèbre aviateur Lindbergh l'emporte sur le président sortant, le démocrate FD Roosevelt.
Philippe Roth se replace dans cette période charnière, ainsi que sa famille "des gens ordinaires, juifs par hasard". Alors âgé de 7 ans, c'est à hauteur d'enfant qu'il narre le destin de sa famille et le ressenti de la communauté juive entre 1939 et 1942.
Et donc, c'est l'arrivée au pouvoir de Lindbergh, véritable héros national par ailleurs du fait de ses exploits en tant qu'aviateur, , Lindbergh , partisan d'une neutralité bienveillante envers l'Allemagne nazie, c'est bien lui qui vient perturber l'existence du petit Philippe et de sa famille. Une famille dès lors divisée, dans laquelle on retrouve les mêmes dissensions que dans la communauté juive, entre les pro et les anti-Lindbergh.
Et à la tête de cette famille, le père Herman, l'homme fort et combatif, qui revendique totalement son identité américaine d'abord .
Il assiste à la montée de la violence antisémite dans son pays et dès lors craint le pire, au regard de ce qui se passe en Europe.
"la terreur de l'imprévu, voilà ce qu'occulte la science de l'Histoire, qui fait d'un désastre une épopée".
Fin de l'enfance pour Philippe, début d'une forme de fatalisme cruel pour Herman qui fait l'amer constat qu'il n'est plus maître de son destin et que les événements viennent de le priver de sa capacité à diriger sa vie.
Roman quasi visionnaire si l'on établit certain parallèle avec des dirigeants actuels !
Ainsi, le Lindbergh du roman, isolationniste, germanophile ( le vrai Lindbergh l'était aussi) ....l'AFC ( American First Committee) groupe de pression noyauté par des antisémites, réclamant la neutralité des Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale . Leur slogan "America First".
On ne peut s'empêcher de penser à un certain D. Trump et à certaines de ses lignes directrices et à "Make America great again". Et cela donne à réfléchir sur la fragilité des démocraties en général et de l'Amérique en particulier.
De nombreux passages bouleversants dans ce roman "politico-romanesque" : ainsi l'émotion de Herman devant la plaque se référant au discours de Lincoln (Gettysburg 1863) sur l'égalité entre les hommes et la nécessité de la liberté.
Le maintien de la démocratie est un combat perpétuel, car la "bête" est toujours vivante et à l'affût.
Ce roman est une merveille, un enchevêtrement si brillant de détails réels et fictifs pour une démonstration efficace et laminante de la montée d'une terreur perverse.
Une histoire si crédible que l'on se prend à imaginer qu'elle aurait pu arriver..... qu'elle pourrait encore arriver ......
Mille mercis à lecteurs.com pour ce livre formidable ! Premier livre du grand M. Philip Roth que je lis, j’ai été saisi par la capacité de l’écrivain américain à mélanger si habilement la grande Histoire et la petite Histoire, qui plus est dans une uchronie. Comme l’a dit Pascal dans ses Pensées, « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé ». Ici, ce n’est point la taille du nez de la reine égyptienne qui est en jeu, mais l’élection en 1940 de Charles Lindbergh à la présidence des Etats-Unis, vainqueur de Franklin Delano Roosevelt. Résultat, la face de la terre change, l’Amérique devient l’allié des nazis, Ribbentrop est reçu en grandes pompes à la Maison Blanche, un Bureau d’Assimilation est créé, suite du programme des Gens parmi d’Autres, qui rappelle les premières mesures prises à l’encontre du peuple Juif par les nazis, et fait craindre le pire à la communauté juif de Newark, au sein duquel grandit le jeune Philip Roth, âgé de 7 ans au début de ce récit.
Ensuite, tout au long des plus de 500 pages de ce complot contre l’Amérique, le narrateur nous fait vivre les souvenirs de cette jeunesse fictive, en mêlant habilement le faux au vrai, en nous permettant de frissonner en se disant qu’après tout, il n’a pas tenu à grand-chose que ce passé n’advienne, et à nous interroger sur les rapprochements avec la réalité d’autres époques. J’ai lu qu’à sa sortie, le rapprochement avec la politique de Bush Junior a été effectué, tout comme après l’élection de Trump, candidat improbable partageant quelques points communs avec Lindbergh, comme la fortune, l’avion privée, l’isolationnisme, ou encore le « America First ». Je ne pense pas que cela soit pertinent, mais il n’en est pas moins vrai qu’en matière d’histoire, l’imprévisibilité règne, et que les chaînes causales menant à un évènement ne sont parfaitement lisible qu’après qu’il se soit produit. Avant, il ne s’agit que d’hypothèses ou de possibles non encore advenus. La grande réussite de ce roman est de nous faire vivre un passé qui n’a pas eu lieu et de le rendre crédible, en mêlant les vrais souvenirs de son enfance, de sa famille, de sa communauté, et des personnalités historiques de l’époque, aux faux souvenirs issues de son imagination, sur ce nouveau régime américain et les funestes conséquences de celui-ci.
Quant au talent de M. Roth comme écrivain, il est indéniable. Je n’ai pas d’autres références puisque c’est le premier livre de lui que je lis, mais j’ai noté nombre de passages admirables, et adoré sa facilité à changer de point de vue, et à nous plonger dans le regard de cet enfant. Une scène particulièrement réussie, la bataille entre le père et le cousin, où il ne nous raconte pas l’effroyable bagarre mais se focalise sur ces conséquences, sur les dégâts infligés aux deux protagonistes ainsi qu’au mobilier de la résidence familiale, comme le guéridon en acajou sombre et au plateau de verre de sa mère, réduit en miette par l’inimitable poussée de violences. Qui se produit au moment où la situation politique du récit amène aux pogroms contre les juifs après la disparition de Lindbergh, dont on les accuse évidemment. Bref, il y a là un savoir-faire dans la narration et dans la construction du récit digne des plus grands, et je ne manquerai pas de poursuivre mon exploration de l’univers du fils de Bess et Herman Roth, de ce petit juif du quartier de Weequahic devenu un écrivain à la renommée mondiale.
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