"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pendant treize ans, Emma Dreamaker avait réussi à cacher ses pouvoirs, échappant ainsi à la vigilance du Ministère. Jusqu'au jour où elle reçoit sa lettre d'admission pour l'École des Enfants Spéciaux. La jeune fille n'a pas le choix, elle doit entrer dans ce collège étrange qui dissimule de terrifiants secrets. Peu à peu, Emma plonge dans un monde sombre et inconnu, peuplé de monstres et de démons. Un monde qu'elle va devoir affronter si elle veut survivre.
Roman jeunesse du genre fantasy académie, avec ce premier tome qui pose les base de cette saga nous découvrons la jeune Emma qui cache ses dons jusqu'à son entrée à l’École des Enfants Spéciaux.
Une intrigue qui se met bien en place et rapidement, on retrouve du suspense, du mystère et de la magie. L'histoire s'étoffe petit à petit. L'amitié et l'humour on une bonne place. Des personnages attachants, forts, touchants et bien construits. Un premier tome que l'on dévore hélas trop vite.
"En apparence, l'école des enfants spéciaux ressemblait à une école normale il y avait des professeurs, des élèves, des cours, de jolis dortoirs, mais plus on y vivait, plus on se rendait compte qu'on se trouvait dans une sorte de camp. Un endroit où l'on enfermait, surveillait et même punissait les enfants. Un endroit où le mal régnait de la plus sournoise des façons."
Je vais vous faire une petite confidence : pour une raison que je ne comprends absolument pas moi-même, car je sais qu’elle est tout simplement adorable, Cassandra O’Donnell m’intimide énormément. J’ai dû prendre mon courage à deux mains pour oser lui envoyer un petit message sur Facebook histoire de savoir si elle acceptait de m’ajouter à la liste des blogueurs intéressés par son nouveau roman … Et peut-être même qu’elle se souvient encore de cette jeune fille d’une vingtaine d’années qui passait et repassait devant le stand de la librairie durant le Salon du Livre de Colmar, incapable de se décider à approcher pour lui faire dédicacer un livre pour l’anniversaire d’une amie et acheter le nouveau tome de La légende des quatre au passage. Il a fallu qu’elle m’interpelle directement et que ma libraire préférée me fasse signe derrière pour que j’ose cesser mes déambulations ! Et clairement, on a eu une discussion franchement passionnante, et j’ai même fini par revenir une deuxième fois pour acheter un deuxième livre (car quand on aime, on ne compte pas), mais voilà, malgré tout, je suis encore plus timide que d’ordinaire avec elle, allez comprendre …
Le couperet est tombé : Emma, treize ans, a été repérée par le Ministère, qui va venir la chercher dans quelques jours afin de la conduire à l’Ecole des Enfants Spéciaux … Mais la jeune fille n’a aucune envie de quitter son père sans savoir quand elle pourra le revoir à nouveau. Car Emma comprend assez vite que quelque chose ne tourne pas rond dans cette école : la plupart des élèves sont arrivés ici lorsqu’ils n’avaient que quelques mois, et aucun n’est jamais rentré chez lui. Comme si ce n’était pas suffisamment étrange comme cela, voilà qu’elle découvre qu’elle va devoir assister à des cours avec des élèves encore plus spéciaux que les autres : les sorciers. Elle ne comprend pas pourquoi on l’envoie au Manoir alors qu’elle n’a absolument aucun pouvoir magique … Et comme un malheur n’arrive jamais seul, voici qu’elle est chaque nuit aspirée dans le rêve d’un mystérieux garçon qui lui demande son aide. Heureusement que Britt, sa camarade de chambre à l’ouïe surdéveloppée, Groumpf, créature poilue mais plutôt inoffensive la plupart du temps, ainsi qu’Hector, qui comprend le langage des animaux, sont là pour la soutenir ! Sans oublier Hell, sorcier craint et taciturne, qui semble avoir décidé de la prendre sous son aile pour une obscure raison …
Je ne savais absolument pas à quoi m’attendre en me plongeant dans ce livre, ayant volontairement survolé le résumé pour mieux me laisser surprendre par l’histoire … et clairement, ce fut une formidable petite lecture. Un peu trop brève à mon gout, certes, mais il ne faut pas oublier que l’ouvrage est avant tout destiné aux jeunes lecteurs de 10 à 13 ans : il fallait donc un roman pas trop court (car à cet âge-là, on tient à avoir des « livres de grands ») mais pas trop long non plus (au risque d’en décourager certains). Cassandra O’Donnel a vraiment su trouver le bon équilibre. De la même manière, je trouve qu’elle a parfaitement su doser le niveau de « complexité » de l’intrigue et de la narration : ce n’est pas trop compliqué, mais ce n’est absolument pas « simpliste » comme on le trouve encore trop souvent dans les romans destinés à la jeunesse. Elle ne prend pas ses jeunes lecteurs pour des idiots, et ça fait vraiment du bien : je sais qu’à cet âge-là, j’avais envie d’aller donner des baffes aux auteurs qui s’obstinaient à prendre les enfants pour des imbéciles incapables de comprendre une histoire ou une phrase un tantinet plus « complexe ». Alors vraiment merci Cassandra : les jeunes lecteurs ont besoin qu’on ait confiance en eux, c’est ainsi qu’ils prendront confiance en eux et deviendront de grands lecteurs !
Je le disais donc, l’histoire n’a absolument rien de simpliste … Bien au contraire. On sent dès le départ que quelque chose ne tourne pas rond dans cette école qui, pourtant, au premier abord, semble vraiment idyllique : imaginez un beau château au cœur d’un cadre enchanteur, où tous les enfants plus ou moins différents seraient à leur place et apprendraient à exploiter leurs capacités. On a les yeux qui pétille en découvrant les nouveaux camarades de classe d’Emma, aussi surprenants les uns que les autres : entre Britt qui entend le moindre petit insecte qui marche sur le parquet, Groumpf qui est amoureux de la jeune yéti, et Hector qui comprends toutes les formes de langage, on est vraiment plongé dans un univers aussi merveilleux que fantasque ! Mais très vite, Emma se pose des questions : pourquoi diable certains élèves sont-ils confinés jours et nuits dans un bâtiment annexe, le Manoir ? Et surtout, pourquoi diable lui fait-on suivre les mêmes cours que ces-dits élèves, alors qu’elle n’y connait absolument rien en magie et que son seul « pouvoir » est de s’introduire dans les rêves des autres ?! En parlant de rêve … Qui est donc ce jeune homme qui l’aspire nuit après nuit dans ses cauchemars en la suppliant de l’aider ? Les mystères s’accumulent ... et le danger semble enfler un peu plus à chaque instant.
Je tiens à rassurer les parents qui pourraient me lire : soyez sereins, il n’y a absolument rien de choquant ou de traumatisant dans ce roman, et c’est une hypersensible qui vous le dit. Mais il y a ce petit frisson d’angoisse qui tient le lecteur en haleine, et c’est justement cela qui nous pousse vers l’avant, qui nous donne envie de découvrir ce qui se cache derrière ces terribles cauchemars, ce qui se cachent derrière les murs du Manoir, ce qui se cache derrière le don d’Emma … mais aussi derrière les secrets d’Hell, ce jeune sorcier que les autres élèves craignent comme la peste mais qui, pour une mystérieuse raison, prend la petite nouvelle sous son aile. On ne sait pas trop sur quel pied danser avec lui, mais une chose est sûre, il est fascinant ! Et on sent que grâce à lui, mais aussi grâce à tous ces nouveaux amis, Emma va pouvoir se sortir du bourbier dans lequel elle s’est enlisée bien malgré elle : il va falloir libérer ce mystérieux dormeur de son cauchemar sans se faire chopper par les professeurs, qui ne sont pas tendres avec ces Enfants Spéciaux ! Alors bien sûr, le lecteur adulte regrettera que tout se dénoue aussi rapidement et facilement, mais l’enfant qui sommeille encore en lui sautillera d’allégresse car ça fait tellement du bien, quand nos jeunes héros s’en sortent comme des grands ! Il y a encore bien des questions sans réponse, mais cela nous donne envie de découvrir la suite …
En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai vraiment beaucoup apprécié les aventures de la jeune Emma, et je suis vraiment très déçue que le second tome ne soit pas déjà sorti ! C’est un petit roman qui captivera sans aucun doute les jeunes lecteurs et lectrices : il y a de la magie, il y a du mystère, il y a de l’amitié, il y a de l’humour … Bref, il y a tout pour plaire ! Je tiens également à saluer le travail de Jean-Mathias Xavier, qui a réalisé les nombreuses petites illustrations qui parsèment le récit : c’est vraiment un régal pour les yeux, j’aime beaucoup son coup de crayon et je trouve ça sympathique de pouvoir mettre un visage sur les différents personnages ! Ça apporte vraiment un petit quelque chose en plus au récit, et c’est fort agréable ! Enfin, j’ai beaucoup aimé les petits clins d’œil aux aventures du célèbre sorcier à lunettes : c’est discret, mais ça ne peut que faire sourire le lecteur … Rien que pour cela, j’ai apprécié les interventions du professeur Harold Cornedru : je rigolais toute seule devant mon livre ! En clair, disons-le simplement : c’est un petit livre à lire et à faire lire, aux petits comme aux plus grands, car c’est vraiment captivant et rafraichissant !
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2020/07/le-college-malefique-tome-1-le-marche.html
Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique du premier tome de la toute nouvelle saga fantastique jeunesse signée Cassandra O'Donnell, j'ai nommé Le Collège maléfique. Je remercie infiniment les éditions Flammarion Jeunesse pour cet envoi absolument somptueux. Avouez que la couverture et les finitions de ce livre ne donnent qu'une envie : se jeter dessus séance tenante. C'est bien là ce que j'ai fait, plus affamée que j'étais qu'un Groumpf (vous comprendrez en lisant ce roman), et je ne le regrette assurément pas !
Pour commencer, j'ai tout bonnement adoré l'atmosphère singulière de ce roman. Il s'agit peut-être d'un titre jeunesse, mais je peux vous garantir que j'ai eu bien des sueurs froides en en découvrant le contenu ! Il faut dire que les rêves plus vrais que nature de notre jeune héroïne sont pour le moins effrayants et ajoutent un sacré piment au récit. Pour ma part, j'ai ressenti les ondes cauchemardesques émises par cet ouvrage des pieds à la tête et je me suis laissée complètement embarquée par les folles et démoniaques péripéties nocturnes de nos tout jeunes "Spéciaux" qui ne manquent certainement pas de cran, de culot et d'ingéniosité. S'ajoute à cela le fait indéniable que ce fameux "Collège maléfique" dégage une aura bien particulière : sous ses apparences élégantes et raffinées se cache en effet une noirceur et un sadisme insoupçonnés qui n'auront pas manqué de me faire frémir à maintes et maintes reprises...
Le deuxième gros point fort de ce récit réside indubitablement en ses personnages. Certes, Emma paraît au premier abord être ce que l'on pourrait appeler une "protagoniste-type" de ce genre de récits fantastiques pour enfants/jeunes ados, dans le sens où il s'agit d'une jeune héroïne orpheline d'un parent dotée de pouvoirs extraordinaires dont elle aimerait fortement être débarrassée. Rien de nouveau sous le soleil donc, mais il n'empêche que, quand on voit les dégâts que produisent les rêves d'Emma dans le monde réel, on peut parfaitement comprendre pourquoi elle souhaiterait tant n'être qu'une fille comme les autres !
Et puis, au fond, malgré le fait qu'Emma reste une héroïne "standard" d'un point de vue purement scénaristique, je me suis pour ma part instantanément attachée à elle. Notre marcheuse de rêves en herbe ayant sa personnalité qui lui est propre, je l'ai trouvée d'emblée extrêmement attendrissante et tout ce qu'il y a de plus intéressante à suivre dans ses songes et tranches de vie les plus mouvementés. Croyez bien que l'on ne s'ennuie jamais avec elle ainsi qu'avec sa joyeuse bande qui m'a été tout ce qu'il y a de plus sympathique à intégrer. Si je me suis tout particulièrement attachée au personnage de Groumpf, ou la créature la plus mignonne et hilarante qui soit au monde et sur laquelle on peut toujours, et je dis bien TOUJOURS, compter, les autres personnages ne sont pas non plus en reste tant ils sont bien écrits et leurs répliques juste savoureuses à souhait. Ils ont de la verve, du sarcasme et de la gentillesse à revendre et ça, ça ne pouvait que me plaire, inévitablement !
Enfin, je dirais que l'un des atouts majeurs de ce livre pourrait se résumer en un seul mot, ou devrais-je dire nom : Hell. De mon côté, j'ai fangirlé telle une gamine de 12 ans (qui en a en réalité 21, oh joie) sur ce protagoniste bien trop mature, manipulateur et ténébreux pour son âge. Vous l'aurez compris, le personnage de Hell comporte pas mal de clichés à lui tout seul (tout est dans son prénom, après tout, ça annonce direct la couleur) mais pour être tout à fait franche, je n'en ai rien à fichtre : j'aime ce jeune sorcier d'amour et j'ai hâte de voir comment sa relation avec notre intrépide et fabuleuse Emma va évoluer !
Pour conclure, je ne peux que vivement vous encourager à laisser sa chance au Marche-rêves. Les protagonistes sont attachants et bien construits, l'intrigue tient résolument la route avec notamment une flopée de rebondissements dont vous n'allez certainement pas revenir, je puis vous le garantir, et une ambiance halloweenesque qui se place là même au mois de juin ! En clair, sous ses apparences trompeuses de premier tome de saga fantastique jeunesse tout ce qu'il y a de plus "basique" (Dieu que je déteste ce mot si réducteur), le Marche-rêves en a clairement sous le capot et augure une série livresque éminemment prometteuse comme seule Cassandra O'Donnell sait nous en proposer. Personnellement, il me tarde de retourner entre les quatre murs du collège maléfique dès la rentrée, à mes risques et périls !
P.S. : Comment ai-je pu mettre un point final à cette critique sans vous parler ne serait-ce qu'une seule minuscule fois du travail d'illustrateur juste à couper le souffle de Jean-Mathias Xavier ? Franchement, je ne me comprends pas des fois... La qualité remarquable de son coup de crayon alliée à la plume pétillante et à l'imagination débordante de Cassandra O'Donnell, cela fait de véritables étincelles, de quoi vous en mettre des étoiles plein les yeux, vous pouvez me croire sur parole !
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