Le palmarès de la rentrée littéraire 2018
Poussé à bout par son métier et ses contemporains, Peter Seurg, qui ne comprend plus le monde dans lequel il vit, pète un câble et craque. Le corps médi- cal, qu'il consulte avec réticence, lui prescrit un for- midable cocktail d'antidépresseurs, de somnifères et d'anxiolytiques. En quelques semaines, la personna- lité de notre héros se modifie : il rompt avec son amie Neith, rejette sa vie bourgeoise et part s'installer dans les bois, seul dans sa tour d'ivoire...
Après plusieurs mois de ce régime, Peter, mira- culeusement dégrisé, se réveille et découvre que son amour pour Neith est toujours intact. Elle, par contre, ne veut plus entendre parler de leur vie com- mune. Revenu à lui dans un environnement person- nel dévasté, Peter se trouve alors confronté à une série de questions décisives...
Critique sans concession de notre société, Le Chien rouge dresse le portrait psychologique d'un homme épris d'idéal et victime de sa propre révolte. Roman de la maturité, hommage à l'art et la littérature, constat politique accablant, ce nouvel opus de Phi- lippe Ségur est l'un des plus forts et des plus beaux qu'il ait écrit.
Le palmarès de la rentrée littéraire 2018
"Le chien rouge" (Buchet-Chastel) est l'un des cinq romans de littérature française du palmarès de la rentrée littéraire
La sixième édition des explorateurs de la rentrée ? Du neuf, toujours du neuf, l’enthousiasme est intact !
Quand 50 Explorateurs partent à la découverte des romans de cet automne...
Peter Seurg vit en solitaire dans une forêt des Pyrénées, il est surnommé « le chien rouge » C’est ce que nous apprend son voisin à qui le solitaire a confié son manuscrit.
Peter Seurg raconte son addiction aux anxiolytiques et à l’alcool. Pourtant, tout souriait à cet homme, brillant universitaire et admirateur du grand écrivain Hermann Hesse. Tombé amoureux de Neith, sa relation avec la jeune femme, jadis son étudiante, est compliquée et conduit à la rupture. L’enseignement lui fait horreur et les médecins lui prescrivent des tranquillisants. Plus qu’un simple burn-out, sa dépression s’amplifie, aux médicaments il ajoute l’alcool puis les drogues jusqu’à ce que le « chien rouge » en lui hurle et se déchaîne. Il est obnubilé par « le loup des steppes » ce roman de Hermann Hesse dans lequel le héros est partagé entre deux personnalités.
Sous la plume puissante, scrutatrice de Philippe Ségur, on assiste, impuissant, à la descente aux enfers de Seurg, et à sa longue et minutieuse destruction.
J’ai été aimantée par le début du roman, curieuse de connaitre le destin de cet homme écartelé, mais je n’ai pas ressenti d’empathie pour Seurg qui nous entraine dans ses hallucinations et j’ai eu du mal à terminer ce roman. Peut-être tout simplement pas le bon moment pour cette lecture ?
Le chien rouge, c’est Peter Seurg, un homme qui a suivi les chemins qu’on a tracés pour lui, afin de plaire à ses parents, à ce que la société attend de lui. Professeur d’université reconnu et apprécié, tant par ses pairs que par ses étudiants, écrivain, père de famille, quand son rêve aurait été d’être un artiste. Mais enfin, la vie d’artiste, ce n’est pas un avenir honorable, et puis, les artistes meurent tous jeunes, on le sait bien ! En tout cas c’est ce que sa mère lui répète depuis toujours.
Dans sa maison perdue dans les Pyrénées, avec cette jeune femme qui partage désormais sa vie, Peter essaie de se conformer à l’image que l’on attend de lui. Jusqu’au moment où cette société et ses règles lui pèsent tant qu’il décide de se libérer de tout, de s’affranchir de toutes les contraintes, sociales et politiques entre autre, de ces dictats que la société de consommation nous a imposé peu à peu, et auxquels nous nous laissons prendre. Meubles, objets, souvenirs, relations, tout est jeté, expulsé, brulé. Et Peter va désormais brûler sa vie par tous les bouts, tous les extrêmes, pour écrire et se réaliser enfin.
Mais se lâcher, se donner à fond dans la création, dans l’excès, tout abandonner pour écrire, boire, prendre drogues et psychotropes, est-ce la solution ? Est-ce réellement là que se trouve son idéal de vie ? Et s’il fallait fuir le monde dans lequel nous vivons pour se connaitre enfin, au risque de se perdre à jamais.
Nous suivons cet homme, d’abord décrit par son voisin, qui l’a regardé vivre de loin, puis par son manuscrit, nous découvrons son cheminement intérieur, sa libération, et son emprisonnement aussi, dans cette camisole chimique qu’il s’impose, puis qu’il subit, et dont enfin il se libère.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/12/21/le-chien-rouge-philippe-segur/
Philippe Ségur, dans le chien rouge, nous raconte l'histoire de Peter Seurg - anagramme de de Segur, mêmes initiales (PS), récit autobiographique ? - qui a acquis une bonne situation et qui est isolé au coeur d'une forêt des Pyrénées pour tenter de soigner une profonde dépression.
L'auteur nous décrit donc le cheminement de cet homme tourmenté, épris d'idéal, qui se nomme lui-même le chien rouge et qui va tenter de sortir de cet état.
Philippe Ségur réussit à faire une critique extraordinairement puissante et impitoyable de notre société en faisant le bilan catastrophique de son système politique.
C'est cette satire fine et réfléchie des contradictions de la société moderne qui m'a le plus plus passionnée dans ce roman.
Un livre sur la dépression mais absolument pas un livre déprimant. Au contraire, on trouve dans ce roman de l'énergie, de la rage, de la mélancolie, de la politique, de belles descriptions de nature et une langue qui parfois m'a rappelé les sensations que j'avais en lisant du Maupassant.
Peter Seurg est un professeur d'université en droit apprécié de ses étudiants et de ses collègues. Il a dans un premier temps de sa vie, vécu « dans les clous » bourgeois avec une vie de famille traditionnelle. de beaux passages décrivent cette nostalgie qui peut le prendre lorsqu'il repense à la chaleur des rendez-vous familiaux avec ses beaux parents.
En même temps, il est en révolte contre la société, la mondialisation, la consommation. Et cette révolte grandit en lui comme un chien furieux, lui qui aurait voulu être artiste.
Divorcé, il entame une histoire compliquée avec une étudiante plus jeune que lui. Il est tiraillé entre différents sentiments car les moments de bonheur alternent avec les disputes et l'exaspération.
On a vraiment l'impression d'avoir une loupe qui permet de voir au microscope comment on peut dégringoler à l'intérieur, arriver à donner le change quelques temps, se battre avec l'aide des médicaments ou de l'alcool ou du sport, et tout cela en essayant de paraître normal aux yeux des autres.
Le personnage principal est extrêmement attachant par sa révolte.
Et je dois dire que j'ai adoré l'écriture. Cela fait longtemps que je n'avais pas lu un livre écrit en partie au passé simple. Il y a un rythme et une énergie étonnante par rapport au thème. L'humour n'est pas absent et même parfois le cynisme.
Arrivée à la fin, j'ai envie de le relire .
Le chien rouge de Philippe Ségur m'a été envoyé par net galley et les éditions Buchet-Chastel que je remercie chaleureusement.
Le chien rouge, c'est Peter Seurg, grand admirateur d'Hermann Hesse. Il disparaît au cœur d'une forêt des Pyrénées. Il avait tout pour lui, était un professeur reconnu, admiré de tous...
Nous découvrons d'abord Peter Seurg au travers du long prologue de son plus proche voisin, éloigné quand même.
Puis nous le découvrons au travers le manuscrit écrit par Peter lui-même.
Poussé à bout par son métier et ses contemporains, Peter Seurg, qui ne comprend plus le monde dans lequel il vit, pète un câble et craque. Il est alors soigné, abuse des cachets.. et plaque tout : compagne, travail... Il vit une vie recluse dans sa forêt des Pyrénées... avant de disparaître...
Le chien rouge est un très bon roman de la rentrée littéraire.
J'ai trouvé original de découvrir d'abord le personnage au travers de son proche voisin. Enfin, proche, faut le dire vite car on ne peut pas dire qu'ils aient réellement été amis. Mais le point de vue de cet homme est très intéressant. Un peu long tout de même car je dois avouer qu'au début ça démarre doucement.
Toutefois, il ne faut surtout pas décrocher car à partir du moment où c'est Peter qui raconte son histoire, impossible de lâcher mon livre.
On ne peut pas dire qu'il se passe énormément de choses dans ce roman mais il y a toujours du rythme, c'est bien écrit et j'ai beaucoup aimé ce court ouvrage.
Je lui mets quatre étoiles, pas cinq car ce n'est pas tout à fait un coup de cœur mais je recommande vivement cet ouvrage de la rentrée littéraire :)
Peter Seurg, dont le nom (on l’aura noté) est une anagramme de celui de l’auteur, est le héros de cette histoire.
L’introduction nous amène directement à faire connaissance avec Peter Seurg, auto-surnommé le Chien Rouge, par la voix de son ami et voisin à qui il a confié un manuscrit avant de disparaître.
C’est ce manuscrit qui nous est révélé dans les pages qui suivent.
Peter est un professeur d’université, qui arrivé à la cinquantaine se pose des questions sur sa vie, la société, sa place dans celle-ci. En pleine dépression, empêtré dans une relation amoureuse compliquée avec une femme plus jeune que lui, sa vie semble être une longue fuite en avant pour essayer de s’adapter au monde qui l’entoure avec plus ou moins de succès.
Plaidoyer contre notre folle société ce livre est une interrogation sur la vie, ce qu’on veut en faire, si on doit rester victime d’un système décrit ici comme effroyable ou se prendre en main et changer ce qui peut l’être dans nos propres vies. Peter se demande s’il est victime d’un déterminisme social qui nous oblige à suivre des schémas établis pour entrer dans les cases que la société nous assigne.
Dans un geste ultime et courageux, il prend la décision de s’affranchir de ces schémas « bourgeois » et de se délester de ses possessions pour entamer une vie qu’il veut sans contraintes, sans attaches, hors des sentiers imposés.
Si j’ai eu du mal à m’attacher au personnage de Peter sur les premières pages, j’en suis venue progressivement à le regarder différemment au fil de la lecture. Moins comme un « vieux ronchon » refusant la société moderne et plus comme un homme qui a été conditionné et qui a voulu répondre aux attentes des autres en perdant de vue sa personnalité et ses envies.
Étrangement, j’ai l’impression qu’on traite plus facilement ce thème avec des points de vue féminins dans la littérature et c’est très intéressant de le voir évoqué ici à travers un personnage masculin.
La première partie de ce livre n’est pas sans me rappeler certains romans « feel-good » où nous apprenons le lâcher-prise (le séjour au Barcelona Burning Bash en est un exemple flagrant, sorte de festival hippie-yoga où se retrouve Peter) et la quête de soi à travers des expériences partagées. Mais un roman feel-good qui prend très vite des tonalités plus sombres au fur et à mesure qu’en Peter se livre le combat entre un retour aux normes bourgeoises et étriquées qui ont été les siennes jusque là et une volonté irrépressible de liberté et de laisser parler le Chien Rouge qui serait sa véritable personnalité. Un combat mortifère qui passe par une volonté d’auto-destruction extrêmement violente. Et qui a fini par me perdre totalement sur le dernier chapitre que j’ai fini laborieusement.
Au final, un livre qui m’a plu globalement mais de manière inégale au fil de la lecture et des aventures de Peter et qui me laisse une impression très nuancée.
Si j’ai bien aimé ses interrogations, sa remise en question, certaines façons d’y répondre me laissent perplexe. La partie « festival » et « pratiquons une sexualité libérée en fumant des joints et en adoptant des postures de yoga » me semble par exemple quelque peu réductrice voire galvaudée. La partie plus noire où on sent que le personnage perd pied et se met en danger est par contre très bien exprimée et l’écriture m’évoque parfois celle de Philippe Djian.
Avis de la page 100
Le moins que l’on puisse dire est que ce Pierre Seurg, héros de ce récit écrit à la première personne (Seurg - Ségur, la belle anagramme !) n’est pas très gai !
La cinquantaine, professeur d’université, il est dépressif, limite misanthrope (?), en tous les cas mal dans sa peau et dans son époque et en colère.
J’ai eu un peu de mal au début à me trouver en empathie avec Peter, un peu trop empêtré, à mon goût, dans un certain nombre de clichés. Mais les pages défilant, je me suis progressivement attachée au personnage, la qualité de l’écriture en étant sans doute en partie responsable, et les interrogations de Peter me semblant finalement très légitimes. Je suis curieuse de voir où des décisions vont le conduire.
Avis de la page 100
Voilà un bien étrange et fascinant roman qu'offre les cent premières pages de Philippe Ségur ! Commençant son récit à travers les yeux voisins du protagoniste puis du narrateur lui-même, l'auteur titille la curiosité sur ce qu'a pu être la vie de Peter Seurg. Aujourd'hui disparu, le professeur de droit a laissé son ultime manuscrit a son voisin qui le partage à son tour avec le lecteur. A la fois tourmenté et contemplatif, Peter Seurg décide de dépoussiérer sa vie intérieure comme extérieure. Enfin dépossédé de biens matériels, il se consacre désormais à son moi à renfort de réflexions sur la vie et le monde qui l'entoure. Dès les premières pages, la puissance des pensées, la lucidité sur un monde capitaliste et la détresse amoureuse teintée de révélations font de ces chapitres un bijou de mélancolie travaillée. Une question demeure : quel est l'élément déclencheur à sa disparition et comment va-t-il procéder ? Intriguant, intelligent, la plume de Philippe Ségur m'a tellement attrapé dans ses filets que j'en ai écorné la majorité des pages. Oui, je sais, je suis une meurtrière, gnark,gnark, gnak !
Critique :
Aimantée, je l’ai été dès l’ouverture du roman. Avec Chien rouge, Philippe Ségur nous promet une vive et douloureuse immersion dans les méandres de l’esprit de son protagoniste, et que c’est bon ! De cette plume lyrique, les réflexions sur l’amour, la vie, le monde qui nous entoure, deviennent de plus en plus menaçant à mesure que le narrateur Peter Seurg, sombre dans la dépression. Dans quelle mesure ce brillant cerveau tombe inexorablement dans l’apathie ? Quel est ce chien rouge qui lui ronge les entrailles ?
Professeur de droit à l’université, écrivain, Peter Seurg mène une vie somme toute banale d’homme divorcé. Tombé fou amoureux d’une sublime créature portant le doux nom de Neith, celui-ci ne calcule pas encore l’état émotionnel dans lequel il plonge. Tiraillé entre une éducation sans fantaisie et le poids d’une société toujours plus écrasante, le narrateur se mure dans une série de questionnements qui le conduisent à une solitude choisie. En se débarrassant de tous ses biens matériels pour s’isoler dans une maison de montagne, Peter ne créé-t-il pas toutes les conditions de sa lente agonie jusqu’à une disparition prématurée ?
En débutant son histoire à travers la voix du voisin et ami de Peter, l’auteur marque la construction d’un récit maîtrisé. En créant une intrigue autour de la disparition soudaine du protagoniste, celui-ci accroche l’intérêt du lecteur pour ne plus le lâcher. Et ça fonctionne ! Dès les premières pages, j’ai été fasciné non seulement par le discours du voisin, mais surtout par l’intelligence et la pertinence des pensées de Peter. Remettant en cause un modèle familial, social et politique imposée par une société exigeante, le romancier fait de son personnage un individu accessible, écrasé entre les devoirs de l’apparence et ses désirs véritables.
J’ai beaucoup aimé le malaise grandissant qui s’empare de son esprit puis de son corps. Pris au piège d’une dépression, Peter exprime avec finesse la lente descente aux enfers qui n’apparaissait pas telle quel au commencement. Qui du chien rouge, cet être gorgé de colère et de ressentiment, et du professeur de droit à la vie respectable gagnera le combat ? Sous quelle forme prend la disparition de Peter ? Et si Peter possédait la vision la plus lucide sur notre monde ? De cette fureur philosophique, l’envie de lire Hermann Hess et Nietzsche, écouter du classique, et contempler le monde s’est emparée de moi. Merci Philippe Ségur pour ce voyage mélancolique à la sagesse graduelle, le spleen n’a jamais été aussi séduisant d’actualité.
Si j’avais pu croiser un jour Peter Seurg, j’aurais continué ma route sans me retourner. Je garderais le souvenir furtif d’une silhouette d’un homme de 50 ans, à l’allure impeccable, une serviette à la main, professeur sans doute. Mais au simple courant d’air de ce corps en mouvement, je ressentirais par tous les pores de ma peau le poids de sa terrible solitude.
Peter Seurg est le personnage du livre de Philippe Ségur, et l’empreinte de ce texte fait jaillir sur moi la puissance de la vie mais questionne aussi sur les choix que l’on fait.
Est-ce la vie que l’on désirait enfant quand cet enfant rêvait d’aventures et d’espace à n’en plus finir ?
Peter Seurg connaît le mal du siècle, un burn-out qui le fait atrocement souffrir décuplé aux fers rouges par une relation amoureuse chaotique qui le met en miettes. Il ne se reconnaît plus dans une société marchandisée à l’excès, hyper connectée et où l’individu est monétisé. La souffrance d’être au monde l’anéantit et pourtant il a en lui une force explosive qui le tire vers la vie ou vers la mort. A quoi bon avoir une « bonne situation » si l’on est mal situé. Lui, il voulait être artiste mais ses parents autoritaires s’y sont opposés fermement.
Le chien rouge est l’animal sauvage qui est en lui et c’est sa rébellion d’enfant qui le tenaille.
C’est son instinct de survie et de rage pour résister au carcan bourgeois qui le consume.
Quand j’ai appris l’origine de son surnom le chien rouge, j’ai été émue.
Il coupe les ponts. Il vit en ermite et écrit comme un fou dans l’espace d’une liberté enfin retrouvée, une bouteille d’alcool toujours à portée de main. L’image de Bukowski en tête.
Il écrit pour remède son manuscrit dont parle l’éditeur au début du roman.
J’apprécie beaucoup d’ailleurs la manière dont Philippe Ségur a construit son roman comme les poupées russes, un roman dans un roman, très bien écrit.
Des mots qui cognent dans les moments de transe, vrillent les tempes et obsèdent dans les delirium les plus intenses à coup de psychotropes. Il pense n’être personne mais il est tous les personnages de littérature qu’il vénère : Rimbaud, Van Gogh, le poète fou Artaud et surtout Hermann Hess, pour Le Loup des steppes, son mentor et son modèle. Mais ce n’est pas suffisant, car le manuscrit est un cri silencieux. De médecins en psychiatre, il tente d’autres expériences plus cognitives.
Je me suis sentie ainsi au bord du vertige, le rythme cardiaque accéléré surtout lors de sa dernière expérience assez rock’n’roll pour retrouver le goût à la vie et hurler enfin à la face du monde toutes les émotions contradictoires trop longtemps refoulées en lui « Si quelqu’un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage ».
J’ai appris qu’il existait un mouvement de méditation dit « les burners » qui initie ce genre de thérapie de groupe et j’avoue penser que le résultat de défoulement doit pleinement vider la tête.
Il y a aussi et là, c’est le pouvoir de l’amour, de sublimes passages sur la beauté ténébreuse d’une femme d’origine égyptienne, Neith avec qui Peter Seurg entretient des relations vénéneuses qui malmènent sa santé, et pourtant il l’aime à en mourir : « J’étais déjà sous le charme de son visage énigmatique, de ce hiéroglyphe sauvage jeté sur ses traits par le pinceau d’un calligraphe ».
J’ai ressenti fortement dans me lecture ce sentiment de culpabilité ou d’échec qui pousse quelqu’un à devenir le plus malheureux parce qu’il ne peut pas être le plus heureux. Pour autant, ce n’est pas un texte larmoyant et déprimant car comme je l’ai dit plus haut, c’est un texte dynamique, si ce n’est de la dynamite, qui fait jaillir la vie et j’ai connu grâce à la lecture de ce livre un de mes meilleurs moments de paix intérieure après avoir traversé le pire.
Je garde pour la fin cette très belle phrase tirée du texte parmi tant d’autres « le seul moyen d’en finir avec la souffrance, c’est de cesser de la chercher ».
Avis de la page 100
Je fais petit à petit connaissance d’un homme, Peter Seurg qui se fait appeler le chien rouge. La préface de l’éditeur d’une dizaine de pages ébauche le personnage tout en maintenant un certain mystère autour de lui et d'un manuscrit qui lui a laissé.
Puis c’est autour de Peter Seurg de se présenter en employant le « je » qui renforce immédiatement mon adhésion à cet homme en colère.
J’aime l’œil observateur, perspicace et réaliste de l’auteur-narrateur sur notre modèle économique actuel qui n’empêche pas de très jolis passages poétiques et délicats sur la beauté et l’amour d’autant plus forts qu’ils sont éphémères.
Je suis curieuse et j’ai très envie de poursuivre ma connaissance de cet homme peu ordinaire qui se dépouille peu à peu du carcan d'une vie bourgeoise pour entrer comme il dit en résistance.
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