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Viens donc Jules, disait au bout d'un moment un buveur raisonnable, ne réveille pas les morts, ils ont bien trop de choses à faire, sers-nous donc une tournée...Et Grand-père quittait son piédestal, un peu tremblant, emporté sans doute par le souvenir de cette femme qu'il avait si peu connue, si peu étreinte, et dont la photographie jaunissait au-dessus d'un globe de verre enfermant une natte de cheveux tressés qui avaient été les siens, et quelques pétales de roses à demi tombés en poussière. Il saisissait une bouteille, prenait son vieux torchon à carreaux écossais et, lent comme une peine jamais surmontée, allait remplir les verres des clients.
Compte-rendu de lecture
Philippe Claudel, Le café de l’Excelsior, 86 p, Le livre de poche.
Une écriture encore très visuelle pour ce roman, faite d’estompes et de reliefs pour mettre en valeur le personnage de Jules, le tenancier du café de l’Excelsior. Un estaminet d’habitué, qui héberge pendant quelques années le narrateur enfant, un gamin d’une dizaine d’années devenu adulte. Il y apprend la vie et se forge ses souvenirs simples auprès de son grand-père bourru au grand cœur. Un lieu sombre et pas toujours très propre, une cuisine ‘’à la louche’’, mais un lieu de vie plein de poésie sous la plume de Philippe Claudel. Une histoire d’homme et de village.
Citations :
« Il est à mettre au crédit de Mercepied, qu’il n’eut jamais de sa carrière un seul accident, avant le dernier »
« Ce sont les plus belles lettres qu’il m’ait , été donné de lire. Je ne veux rien en dire sinon qu’elles ont la beauté de l’essentiel et des petits riens, qu’elles composent dans leur tissu sincère le livre d’un vieil homme et d’un enfant qui n’est plus.
Et c’est ce livre là que j’emporterais, de préférence à tout autre, sur l’improbable ile déserte. »
Suite à la mort de ses parents, le narrateur vit avec son grand-père Jules, tenancier d’un troquet, d’un vieux bistrot fréquenté par des oubliés aussi âgés que le grand-père et aussi imbibé que lui.
Le café de l’Excelsior est un vieux café, « un bistro étriqué dont les mauvaises chaises et les quatre tables de pin rongées par les coups d’éponge composaient un décor en demi-teintes violines ». Il était le phare de ces vieux venant là chaque matin pour rompre leur solitude en buvant des blancs gommés et des rosés picons.
Pourtant, ce livre dégage des tonnes d’amour. Il nous raconte comment, lors des siestes de Jules dans l’arrière-boutique, il aimait regarder son grand-père puis se lover contre lui. Là il se sentait en sécurité et rempli d’amour. Rôde auteur d’eux, une fois par mois, le spectre de la séparation sous les traits d’un bureaucrate « l’homme de la grande ville » qui, un jour, viendra le chercher pour l’emmener dans des maisons d’accueil.
C’est le souvenir de 3 ans de bonheur pour ce petit garçon qui sera séparé à jamais de son ancre.
Je retrouve le style limpide et précis de Philippe Claudel. Ses descriptions du vieux bistrot sont empreintes de poésie et de nostalgie. J’ai eu les larmes aux yeux et j’ai ri. La description de l’autre Excelsior, celui de Nancy je suppose, par l’enfant contrebalancée par la conclusion du grand-père : « Ne t’inquiète pas petit, ce n’est pas un café, c’est une bonbonnière à chochottes » est un bijou.
C'est toujours avec un grand plaisir que je lis des romans qui racontent le lien entre un grand parent et son petit enfant. J'y retrouve toujours cette tendresse silencieuse réciproque que j'avais avec mon grand père et mon regard d'enfant qui détaille chaque geste, attitude, ride ...
C'est donc avec délice que je me suis replongée dans ce livre découvert dans le colis de Sophie. L'écriture fluide et précise de Philippe Claudel fait de son roman une histoire bien ancrée dans le présent et la réalité avec des réflexions enfantines pleines de vérité.
Un petit garçon âgé de huit ans vit avec son grand-père depuis la mort de ses parents, dans un bistrot d'un village lorrain. C'est dans ce café mal entretenu que se concentrent les villageois, pour jouer aux cartes, parler, passer le temps, en attendant la mort.. L'enfant nous raconte ces années passées là, emplies de l'amour et de la dévotion de son grand-père.
Le dénouement de l'histoire est confronté aux dures réalités de la vie.
Philippe Claudel nous charme, nous emporte dans un subtil registre d'émotions, de tendresse et d'humour. Splendide.
à mon sens, le plus beau texte de claudel
Très belle prose.
D'une poésie toujours à pleurer, ce Claudel; très beau récit, quelques phrases bouleversantes à la fin; je le relis régulièrement
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