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« Le cognac et le vin sont les boissons d'assaut ; le vainqueur boit du vin, l'esclave boit de l'eau ». Voici le parti pris de la Revue viticole dans le grand débat entre l'idéal tempérant et le triomphe du buveur qui culmine lors de le Première Guerre mondiale. Le XIXe siècle a en effet découvert, à côté du traditionnel ivrogne, un type nouveau de buveur excessif : l'alcoolique.Le bourgeois dans son café, l'ouvrier au cabaret, la femme en cachette et l'enfant en silence, tous trinquent à des degrés divers. L'augmentation de la production due à la révolution industrielle et l'élévation du niveau de vie ont banalisé la consommation de vin, bière, cidre, mais aussi des alcools forts. L'absinthe entre en littérature grâce à Verlaine, L'Assommoir s'impose comme le grand roman de l'hérédité alcoolique.La société prend peur. On associe l'alcoolique au révolutionnaire et au criminel ; on s'inquiète de la « dégénérescence de la race ». Enquêtes sociales, littérature médicale, manuels d'hygiène se multiplient et tentent de préserver la morale et l'ordre public. À la naissance des associations anti-alcooliques, l'alcool entre dans l'arène politique pour ne plus en sortir.Didier Nourrisson, maître de conférence à l'université de Saint-Etienne, démontre dans Le Buveur du XIXe siècle combien la question de l'alcoolisme - si actuelle - tend à englober toute la question sociale. Sa thèse, Alcoolisme et anti-alcoolisme en France sous la IIIe République : l'exemple de la Seine-Inférieure, a reçu le prix Robert-Debré 1987. Didier Thimonier
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