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Le style est à l'image du personnage, vide et insignifiant. Rien ne m'a malheureusement raccrochée au livre pas plus qu'au personnage central malgré un thème qui aurait pu être porteur.
Marie-Hélène Coulanges, dite Marilène, est née en 1964 à Pouzauges, en milieu rural. Elle voit le jour dans une famille pauvre. Cette pauvreté ne figure nulle part sur ses papiers d’identité, elle ne se voit pas au premier regard. La vie entière de Marliène va-t-elle être conditionnée par sa naissance, par son milieu ?
Marilène voit le jour dans une famille d’agriculteurs. Sa petite enfance, elle la passe dans la ferme de ses parents dans le hameau de Brigneau. Ses parents ont du mal à joindre les deux bouts, la ferme est aux bords de la faillite, les terres sont hypothéqués.
Dès son plus jeune âge, Marilène ressent dans sa chair la différence avec ses petits camarades, elle tient en un mot : pauvreté. La fillette finit d’user les habits de ses frères et sœurs. Pour elle, pas de vêtements à la mode. Elle commence à ressentir la honte.
« La honte qui entoure l’enfance de Marilène ne s’accroche à rien de précis. Elle prend la forme d’un éloignement. D’un rabais. Une atténuation diffuse. Pour Marilène, tout est loin. Entaché de distance. La joie. La vie. Tout est comme enfermé dans une impossibilité à éclater, à exister. »
Marilène est bonne élève. Pour échapper à son milieu, elle travaille pour être la meilleure. Ses efforts paient. Après une scolarité bien négociée, elle entre en classe préparatoire dans la grande ville. C’est à ce moment que le gouffre qui la sépare des autres lui saute aux yeux avec le plus de violence. Elle a beau travailler, elle n’est plus en tête de classe, elle est juste moyenne. C’est inacceptable pour Marilène. Cet écart entre elle et les autres la mine. Elle abandonne en cours de deuxième année.
Quelques années plus tard c’est le mariage avec Michel. Un mariage comme un échec programmé. Marilène n’est pas vraiment amoureuse. Elle suit juste la logique imposée par son milieu, elle respecte les convenances, elle suit la voie tracée pour une jeune fille de sa condition. Elle se méprise pour cela. Elle devient institutrice mais très vite elle prend en grippe les enfants, elle devient cassante avec eux, bien trop autoritaire.
Le bruit du monde nous raconte la vie d’une jeune femme issue d’une famille pauvre. Cette pauvreté va longtemps la hanter, la ronger. Va-t-elle finir comme ses parents dont elle a honte. Va-t-elle vivre comme eux, enfermée, isolée, écrasée par le manque d’argent et tout ce que cela implique comme empêchement. Est-il possible de sortir de son milieu ? En a-t-on le droit ? Voilà toutes les questions qui tournent en boucle dans la tête de Marilène, qui la mettent en colère.
La colère de la jeune femme reste pourtant improductive. À quoi bon lutter quand on semble prédestiné à être pauvre. À reproduire les schémas de ses parents.
Marilène ne trouvera l’apaisement qu’en écrivant son histoire, qu’en la criant à la face du monde. En participant enfin à ce bruit du monde qu’elle devine mais que sa condition l’empêche de vivre.
Stéphanie Chaillou nous plonge dans la tête de Marilène. Le style est sec, saccadé, fait de phrases courtes presque scandées tant elle n’hésite pas à user de la répétition.
Le bruit de monde est un roman très noir sur la misère. Très peu d’espoir dans ces pages. La pauvreté y est décrite comme une sorte de maladie génétique incurable qui ronge le cerveau. Une maladie dont personne, pas même l’État dont la devise est Liberté, Égalité, Fraternité, ne semble se soucier . Cette république qui n’offre pas la même chance à tous ses enfants. Un livre réussi mais qu’il vaut mieux lire quand on a le moral.
« Le pauvre, un petit animal infécond. Qui ne produit rien. Une bête stérile. Qui pourtant fait des enfants. Des enfants pauvres. Comme Marilène. D’où les surnoms. Des noms raccourcis.
Un sujet original : la pauvreté et ce sentiment diffus de honte et de culpabilité qui peut étreindre un individu tout au long de sa vie. La pauvreté comme marqueur social et psychologique. Comment on le comprend, comment on s'en affranchit, ou pas. En grandissant Marylène prend conscience de son emprisonnement, jusqu'à la libération du corps et de l'esprit. Une belle découverte malgré des répétitions.
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