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«Devant le miroir de la salle de bains, je m'entraîne à prononcer des mots compliqués, avec plein de r, des g et des s entre deux voyelles qui font comme des chatouilles au niveau du palais. Je m'entraîne aussi à prononcer à toute allure des mots avec des u, et même des u tout seuls que je fais durer le plus longtemps possible.» À dix ans, l'héroïne quitte l'Argentine de Videla pour rejoindre sa mère réfugiée en France tandis que son père est emprisonné à La Plata. À la dure réalité de l'exil se mêle bientôt l'enthousiasme de la découverte d'un pays et d'une langue. Un récit raconté à hauteur d'enfant, acidulé, joyeux et profondément touchant.
Le bleu des abeilles de Laura Alcoba
Chronique : Isabelle ANNE
Je suis en ce moment dans ma période « bleue ». Après avoir lu « L'étrangère aux yeux bleus » de Youri Rytkhèou, « et « Assez de bleu dans le ciel » de Maggie O'Farrell, reçus dans une box, je me suis plongée avec délices dans ce court récit (120 pages), écrit à la première personne.
La narratrice, qui très certainement un double de Laura Alcoba, quitte l'Argentine à onze ans pour rejoindre sa mère réfugiée politique en France alors que le père reste incarcéré à La Plata.
Avant de s'envoler vers la France, la narratrice apprend pendant trois ans le français dans un mmanuel aux images d'Epinal où tous les chiens s'appellent Médor et les chats Minet, où tous les jardins ressemblent à celui du Luxembourg et ont pour persepective la Tour Eiffel.
Mais la réalité est bien autre lorsque l'enfant arrive dans une barre d'immeuble du Blanc-Mesnil.
« Le bleu des abeilles » est un roman initiatique, une chronique acidulée de l'enfance, de la découverte d'un nouveau pays, de nouveaux paysages (la montagne, le ski, la neige), d'une nouvelle langue.
A travers ce court récit, la narratrice nous dit l'amour qu'elle porte à son père avec lequel elle entretient une correspondance en espagnol (seule langue autorisée par la censure). Avec pudeur elle narre les conditions de détention des prisonniers politiques et le lien si fragile, qui peut se rompre à tout moment, les reliant à leur famille,, au monde extérieur, à la vie.
Elle nous dit son amour des mots, sa découverte gourmande, presque sensuelle de la langue française, des nouvelles sonorités, des particularités de la syntaxe, son avidité à tout maîtriser jusqu'à penser en français.
J'ai beaucoup aimé ce texte lumineux, ce monde qu'il nous est donné de voir à hauteur des yeux et du cœur d'une enfant.
Le texte est fluide, joyeux, les émotions justes, on y entend la voix des souvenirs de Laura Alcoba.
L'écriture de Laura Alcoba est très agréable, pleine de douceur et de tendresse, emprunte de la naïveté de cette enfant qui découvre un autre univers et qui se donne le droit de croire que tout est possible.
Je suis sensible au sujet et au récit, mais j'ai préféré la distance prise par l'adulte chez Maryam Madjidi, et sa capacité d'analyse. Par contre, je pense que j'irai regarder du côté de Queneau : Les fleurs bleues, dont il est question tout au long du livre.
Nouvelle lecture sur l'exil, très touchante.
Un beau roman doux et naïf sur la découverte d'un pays bien éloigné des apriori, l'apprentissage d'une nouvelle langue compliquée, l'intégration...
Des chapitres courts sur des anecdotes qui parsèment cette nouvelle vie, les courriers hebdomadaires qui rythment les semaines.
C'est à travers les yeux d'enfants encore émerveillés que nous revivons dans les années 70 avec son papier peint caractérisées de ces années ou la mort de Claude François.
Une lecture fraiche et légère.
Un court roman autobiographique émouvant dans sa simplicité.
L’héroïne a dix ans lorsqu’elle quitte l’Argentine où son père est prisonnier politique, pour rejoindre sa mère en banlieue parisienne.
C’est l’apprentissage de la langue, de l’amitié.
L’exil vu par les yeux d’un enfant semble moins difficile. Tout est à découvrir, et la petite fille est pleine de bonne volonté.
C’est raconté par ses yeux, avec ses mots et c’est attendrissant.
Bleue, la distance qui sépare une petite fille de 10 ans réfugiée en France de son père emprisonné en Argentine ;
Bleu, lien epistolaire en langue espagnole qui les unit ;
Bleue, voyelle finale "indispensable et silencieuse" de la langue française.
"Le français est une drôle de langue, elle lâche les sons et les retient en même temps, comme si, au fond, elle n'était pas tout à fait sûre de bien vouloir les laisser filer-je me souviens que c'est la première chose que je me suis dite".
Dans ce roman délicat et âpre à la fois, Laura Alcoba dévoile l'apprentissage et "l'immersion" dans la culture française d'une petite fille enchantée et étonnée.
Qui grandit vite aussi et ne sait pas comment l'expliquer "j'étais déjà en train de devenir quelqu'un d'autre".
L'hiver 1979 dans la banlieue de Blanc-Mesnil où la narratrice rejoint sa mère est cette période de questionnements et d'expériences pour trouver dans "les tuyaux" labyrinthiques du corps cet enchaînement parfait de la pensée à la parole, le maniement aisé d'un langage naturel sans traduction.
Une petite fille qui écrit à son père toutes les semaines mais préfère se taire pour ne pas dévoiler son accent.
L'enfant lit aussi énormément ; Des livres que lit son père en prison comme l'ouvrage de Maeterlinck dont elle trouve en France un vieil exemplaire.
Des livres en langue française comme "les fleurs bleues " de Raymond Queneau choisi pour le e muet "j'aime ces lettres muettes qui ne se laissent pas attraper par la voix, ou alors à peine" dont elle est fière de terminer la lecture malgré les difficultés de compréhension.
La dernière phrase du roman de Laura Alcoba est aussi la dernière phrase de Raymond Queneau qu'elle traduira pour son père en espagnol.
Une phrase emblématique de leurs correpondances.
Un joli récit dans lequel Laura Alcoba raconte son propre parcours, celui d'une petite fille de 10 ans réfugiée en France et ne maitrisant ni les codes ni la langue de son nouveau pays.
Entre les lettres hebdomadaires qu'elle écrit à son père emprisonné à Buenos Aires et sa nouvelle vie en banlieue nord avec sa mère, Laura essaie de s'adapter à ce déracinement, au Blanc-Mesnil qui ressemble si peu au Paris des cartes postales.
Dans un texte très touchant, elle nous fait merveilleusement sentir la difficulté pour un enfant d'être différent des autres, de ne pas venir du même monde, de ne pas appréhender les choses de la même façon, de ne pas maitriser les subtilités de la langue.
Une trentaine d'années plus tard, c'est dans cette nouvelle qu'elle a écrit le bleu des abeilles : bravo pour l'immersion Laura !
Enseignant le Français comme Langue Etrangère, j'ai été ravie de (re)découvrir ce que pouvaient ressentir mes élèves au sujet de la culture et de la langue française.
La narratrice a une écriture fluide et simple qui colle bien au personnage jeune et innocent : une petite argentine qui quitte son pays pour rejoindre sa mère en France.
Des clichés lointains à la réalité, elle reste un peu (trop?) dans la légèreté. Mais ça va avec son style...
Bleue, la distance qui sépare une petite fille de 10 ans réfugiée en France de son père emprisonné en Argentine ;
Bleu, lien epistolaire en langue espagnole qui les unit ;
Bleue, voyelle finale "indispensable et silencieuse" de la langue française.
"Le français est une drôle de langue, elle lâche les sons et les retient en même temps, comme si, au fond, elle n'était pas tout à fait sûre de bien vouloir les laisser filer-je me souviens que c'est la première chose que je me suis dite".
Dans ce roman délicat et âpre à la fois, Laura Alcoba dévoile l'apprentissage et "l'immersion" dans la culture française d'une petite fille enchantée et étonnée.
Qui grandit vite aussi et ne sait pas comment l'expliquer "j'étais déjà en train de devenir quelqu'un d'autre".
L'hiver 1979 dans la banlieue de Blanc-Mesnil où la narratrice rejoint sa mère est cette période de questionnements et d'expériences pour trouver dans "les tuyaux" labyrinthiques du corps cet enchaînement parfait de la pensée à la parole, le maniement aisé d'un langage naturel sans traduction.
Une petite fille qui écrit à son père toutes les semaines mais préfère se taire pour ne pas dévoiler son accent.
L'enfant lit aussi énormément ; Des livres que lit son père en prison comme l'ouvrage de Maeterlinck dont elle trouve en France un vieil exemplaire.
Des livres en langue française comme "les fleurs bleues " de Raymond Queneau choisi pour le e muet "j'aime ces lettres muettes qui ne se laissent pas attraper par la voix, ou alors à peine" dont elle est fière de terminer la lecture malgré les difficultés de compréhension.
La dernière phrase du roman de Laura Alcoba est aussi la dernière phrase de Raymond Queneau qu'elle traduira pour son père en espagnol.
Une phrase emblématique de leurs correpondances.
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