"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Roy est encore un enfant lorsque son père, James Fenn, dentiste et pêcheur professionnel raté, se suicide d'une balle dans la tête. Tout au long de sa vie, Roy ressassera ce drame qui deviendra son obsession mais aussi une source, douloureuse, d'inspiration. Comment se créent et se transmettent des légendes familiales ? Quelles histoires notre mémoire choisit-elle de garder et sous quelle forme ? À partir de quelques moments intimes éparpillés dans le temps - faiblesses, infidélités, désirs, contemplations - se met en place une histoire de perte, d'amour tendre et de retrouvailles imaginaires dans les espaces sauvages de l'Alaska.
Ce n’est pas vraiment un recueil de nouvelles que nous offre David VANN avec Le bleu au-delà car toutes ces petites histoires sont des instants d’une seule et même grande histoire, celle de la famille de Roy.
Dans la nature grandiose de l’Alaska, il est question de pêche, de chasse, d’armes et de famille mais c’est surtout la mort qui rythme ces courts textes, avec au centre de chacun d’eux, le suicide du père du jeune Roy âgé de 13 ans.
Toute la puissance de l’écriture de David Vann est concentrée dans ces 12 chapitres et ce recueil dont le titre original est Legend of a Suicide, est une introduction à l’ensemble de son œuvre littéraire.
On est plongé dans l’empreinte de l’éducation du terrible Sukwann Island, on y retrouve les déchirements du couple de Désolations et les mémorables scènes de chasse de Goat Moutain.
Certaines nouvelles précèdent le suicide du père, d’autres en racontent les événements, alors que d’autres encore parlent de la vie d’après, celle d’avec. Et si ce n’est pas toujours au même endroit, le père meurt toujours de la même façon et les autres, ceux de sa famille, restent, avec leur douleur, leurs regrets, leurs interrogations.
C’est glaçant et grandiose comme tout ce qu’a écrit David VANN et il fallait ce court recueil pour comprendre l’acte du père et en mesurer les conséquences, et peut-être pour enfin le réconcilier avec son fils.
Il vaut mieux ne pas découvrir ce grand auteur américain avec ce seul livre et je le conseille vivement à ceux qui, comme moi, sont passionnés par ses romans.
Roy est encore un enfant lorsque son père, James Fenn, dentiste et pêcheur professionnel raté, se suicide d’une balle dans la tête. Tout au long de sa vie, Roy ressassera ce drame qui deviendra son obsession mais aussi une source, douloureuse, d’inspiration. Comment se créent et se transmettent des légendes familiales ? Quelles histoires notre mémoire choisit-elle de garder et sous quelle forme ? À partir de quelques moments intimes éparpillés dans le temps – faiblesses, infidélités, désirs, contemplations – se met en place une histoire de perte, d’amour tendre et de retrouvailles imaginaires dans les espaces sauvages de l’Alaska.
J’ai toujours admiré David Vann pour sa capacité à créer une atmosphère et à creuser l’âme de ses personnages. A chaque nouvelle lecture, il frappe les esprits avec ses histoires sombres mais tellement humaines.
Cette fois-ci, il revient avec un recueil un peu spécial. Ce livre combine des nouvelles écrites il y a quelques années et des nouvelles fraichement écrites. L’objectif étant de recréer une unicité du contenu. Étant à l’origine indépendantes, les différentes histoires se succèdent sans logique de temps et d’espace. Chaque texte profite de la qualité d’écriture de l’auteur. On y retrouve sa langue belle et exigeante. Comme il en a pris l’habitude, il nous met à l’épreuve dans des situations d’une noirceur profonde. Il manie les mots avec agilité et poésie pour nous parler de faits très durs. On alterne entre émerveillement de la plume et choc des évènements. L’auteur n’a donc rien perdu de sa prose obscure.
Seulement, personnellement, j’ai eu un peu de mal dans l’enchainement des chapitres. En cherchant sans cesse à trouver la cohérence entre les textes, je n’ai pas profité de chacun d’entre eux. Pris un par un, ils ont tous une valeur littéraire certaine, mais dans le même sac, ils s’altèrent mutuellement. Il aurait peut-être fallu que ce livre reste un recueil de nouvelles, sans vouloir les réunir en une trame commune.
David Vann revient une fois encore sur son thème de prédilection, le suicide. Avec tout le talent qu’il possède, il ne faudrait pas qu’il tourne en rond et nous radote ses obsessions. Maintenant, je pense qu’il a fait le tour du sujet et il serait de bon ton qu’il écrive sur un autre sujet, comme il sait aussi très bien le faire. Malgré ces petits désappointements, je recommande ce livre comme tous ceux de l’auteur. Prenez simplement celui-ci comme une compilation de tout le savoir-faire du grand écrivain, qu’est David Vann !
http://leslivresdek79.com/2020/04/16/546-david-vann-le-bleu-au-dela/
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