La liste idéale pour alimenter vos lectures estivales !
Pour les enfants du quartier, le parc est un inoffensif jardin public. Mais pour son gardien, c'est un nid de sombres créatures qu'il est le seul à voir : asocial et atteint d'un solide trouble de la rêverie compulsive, Providence s'est donné pour mission de protéger les promeneurs malgré eux. Sa tâche se complique lorsqu'un livre étrange sorti des eaux troubles du lac libère un bestiaire terrifiant et attire l'attention des très louches services psycho-sanitaires... Talonné par une nouvelle directrice bien plus versée dans le jargon du management que dans l'occulte et déterminée à gérer le parc comme une véritable start-up, le gardien lutte contre l'appel d'un autre monde : noyé dans les brumes du lac, le reflet d'une étrange maison où il serait enfin en paix l'attire irrésistiblement... Une sublime variation sur l'univers et le personnage de Lovecraft, rendant hommage à l'imaginaire sous toutes ses formes.
Après Acqua Alta, L'Arbre aux pies et Ornithomaniacs, Daria Schmitt propose le plus abouti de ses albums, porté par un dessin splendidement fouillé au service d'une intrigue aux multiples rebondissements et références.
La liste idéale pour alimenter vos lectures estivales !
On rentre dans cette BD comme dans un rêve. Cela commence par un appel, à l’aide, au réveil – qui sait ? – de Providence. Ce gardien, étrange et habitée par une profonde angoisse, se lance dans une aventure dont il ignore tout. Il a une mission et cela détermine sa marche, aussi bancale que continue. Dans un monde en noir et blanc, aux traits fins et aux nombreux détails, cet homme est perçu comme un drôle d’énergumène. On ne sait pas trop comment l’aborder. Faut-il le croire ou le craindre ? Daria Schmitt joue de cette ambivalence avec le lecteur. Le monde entier, ce bestiaire menaçant et inquiétant, sort-il de l’imagination du gardien ou de ce drôle de livre ? Dans les deux cas, c’est difficile à croire. Même sans réalité, la menace gronde et la mention de crépuscule dans le titre amplifie ce sentiment. Les animaux colorés aux dimensions démesurées surgissent et envahissent ce parc réputé tranquille.
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Autour de Providence, des enfants joueurs lui portent une certaine attention là où les autres adultes le prennent de haut. Une directrice toujours harnachée sur son cheval et déblatérant sur des projets de développement, un médecin du travail sont autant de figures oppressantes qui illustrent les obsessions de la société. Les adultes ont perdu leur rêverie et ne jurent que par les codes, les règles, les projets. La poésie des rêves, l’écoute d’un monde invisible, les connexions avec l’ailleurs, endroits de peur parfois, semblent être uniquement là chez Providence. N’oublions pas les trois vieilles femmes, cousines lointaines des sorcières de Macbeth. Cette bande dessinée impressionne par cette émergence des fantômes qui peuvent vous emporter hors du réel.
En suivant ce gardien, en conversation continue avec son chat et ses précieux conseils, Daria Schmitt compose un voyage d’une puissante visuelle fascinante et d’une profonde tendresse pour les mélancoliques du monde imaginaire. Au coeur de celui-ci, l’univers de Lovecraft, l’auteur bien entendu (avec l’apparition du livre maudit par sa puissance créatrice) et l’homme, par de nombreux clins d’oeil. Ainsi, le gardien porte le nom de la ville de naissance et de coeur du grand auteur américain dont la phrase « Je suis Providence » est inscrite sur sa stèle.
Un étrange monde en noir et blanc, à l'atmosphère oppressante, pourtant ce jardin aux employés eux aussi étranges, est un lieu prisé de loisirs et d'air pur . Le gardien cherche à assurer l'ordre , pourtant quelque chose au fond du lac fait surgir des monstres étranges, tels des rêves colorés , mouvants, enveloppants, fascinants ....mais dangereux.
Un récit fantastique aux portes de Lovecraft où s'entremêlent la vie, la mort qui rôde, les rêves éveillés, les monstres sous le lit, l'infiniment petit devenu grand, les monstres , l'opacité glauque des eaux habitées de mystère...
Evidemment n'attendez pas des digressions logiques ni d'happy end ...
Un superbe trait permettant une immersion contemplative dans des dessins tantôt en noir et blanc, tantôt dans un monde fantastique coloré.
Un chat qui parle , apparait disparait, trois petites vieilles qui ne sont pas ce qu'elles semblent , entre sorcières polyformes et gardiennes du secret.
Providence est le gardien du parc depuis un certain nombre d’années. Il y voit les monstres que les promeneurs , eux, ne voient pas. Il s’acharne à faire en sorte que tout se passe bien dans ce parc, mais c’est sans compter sur la nouvelle directrice qui , elle, semble plus intéressée par diriger ce parc comme une start-up que d’écouter ses employés.
Je connais peu et mal l’univers de Lovecraft mais j’ai bien compris qu’à travers ce roman graphique, Le bestiaire du crépuscule, l’auteure Daria Schmitt , lui rend hommage.
J’ai un peu peiné à comprendre l’histoire sur le coup et je l’ai trouvé un peu longuette à mon goût. Ce que je retiendrai surtout de cette bande dessinée, ce sont les fantastiques et magnifiques dessins de Daria Schmitt.
Merci à #NetGalleyFrance et aux éditions Dupuis pour l’acceptation de ma demande de lecture.
Je ne connais HP Lovecraft que de nom, et d'un côté, je suis assez heureuse d'avoir découvert l’œuvre de Daria Schmitt de cette façon. J'ai plongé avec bonheur dans cet univers fantastique sans a priori, positif ou négatif.
Cette œuvre a semble-t-il été inspirée de la nouvelle "L'étrange maison haute dans la brume" (que l'on retrouve à la fin, intégrée à l'histoire) , mais n'en est aucunement une adaptation. En effet, Daria Schmitt a laissé libre cours à son imagination débordante pour nous offrir ce roman graphique, au-delà de la réalité.
J'ai apprécié cette lecture, hors de mes habitudes mais, ce qui m'a le plus séduite, ce sont les magnifiques illustrations en noir et blanc qui nous happent dans cet univers, avec des touches de couleur pour les moments où le fantastique fait son entrée.
C'est une lecture qui peut être déroutante de part la singularité de l'univers proposé, mais si vous êtes un tantinet curieux, et sans doute un peu sensible au fantastique, je pense que vous ne serez pas déçu par cette découverte.
Oserez-vous aller vous promener dans ce parc à l’ambiance étrange ? Le gardien veille sur les visiteurs et les protège des créatures oniriques qui y rôdent. Sont-elles le fruit de son imagination, ou un danger réel pour les promeneurs ?
Ce n’est pas une histoire que l’on raconte, c’est un album que l’on ressent, en déambulant avec le mystérieux gardien dans les allées du parc. Les créatures se matérialisent au fil des pages, à travers les sublimes illustrations de Daria Schmitt. J’ai été subjuguée par les dessins et la puissance imaginaire qu’ils dégagent. C’est à la fois beau, fascinant et troublant.
L’univers de Lovecraft prend vie pour nous enchanter.
Voilà encore un album que j’avais injustement laissé sur le côté… Un peu effrayé par cette couv et ce bandeau Lovecraft…
Mais la claque graphique a supplanté mes préjugés. Autant le dire tout de suite, l’univers crée par Daria Schmitt est impressionnant, porté par un trait fin, précis à l’encre et la plume. Un travail ébouriffant et d’une richesse affolante. Le noir et blanc est relevé par des couleurs mettant en évidence ce qui vient du monde obscur…
Car il s’agit de cela. Providence est gardien de parc. Accompagné de son fidèle chat Maldoror, il s’évertue à protéger les visiteurs des apparitions de créatures qu’il est le seul à voir… Une tâche difficile rendue plus compliquée encore par la découverte d’un mystérieux livre…
Un récit sous forme d’hommage à Lovecraft, une nouvelle de l’auteur est d’ailleurs insérée dans l’histoire, on peut même se demander si Providence n’est pas HP Lovecraft lui-même, en gardien d’un monde réel qu’il tenterait de protéger de l’autre monde, le caché, le fantastique…
Moi qui ne suis pas forcément un adepte de Lovecraft, j’ai été emballé par « Le bestiaire du crépuscule » et avant tout fasciné par l’univers représenté par Daria Schmitt, du grand art !
Quand l’univers imaginaire et merveilleux de Daria Schmitt se mêle à l’univers onirique et horrifique de H. P. Lovecraft, cela donne naissance à un somptueux album paru aux Éditions Aire libre, Le bestiaire du crépuscule, fantastique voyage et voyage fantastique inspiré par la vie ô combien singulière du maître de Providence. « HP Lovecraft a chuchoté l’oreille de Daria, elle a su l’entendre », dixit Philippe Druillet dans la préface. Tout un programme ...
Providence était son nom
Décor : un parc, on ne sait où, on ne sait quand. Providence, le gardien, secondé par son chat Maldoror en arpente inlassablement les allées. Souffrant d’un « trouble de la rêverie compulsive » il s’est donné pour tâche d'éviter que des créatures surnaturelles visibles de lui seul ne viennent troubler la quiétude des visiteurs en pénétrant dans le monde réel. Il est inquiet. Les capteurs ressemblant à des nichoirs qu’il a installés ne cessent de faire résonner des bips d’alerte ce qui agace prodigieusement la nouvelle directrice qui oppose au côté old school de Providence, son jargon de manager dynamique. Trois mystérieuses vieilles dames tricotant dans un arbre et l’agent Zadok de la psycho-sanitaire vont également avoir leur rôle à jouer dans notre histoire. Et puis surtout, attirant irrésistiblement notre gardien, il y a le lac aux eaux troubles situé au centre du parc d’où va surgir un mystérieux livre aux pages blanches que se disputent les entités de ce bestiaire imaginaire (ou pas) et qui cache dans ses profondeurs une étrange maison perchée sur un éperon ...
De Lovecraft à Providence
Même si l’album contient le texte intégral d’une nouvelle de Lovecraft « L’étrange maison haute dans la brume », Le bestiaire du crépuscule, n’est pas une adaptation. Daria Schmitt s’est inspirée de la vie plutôt que de l’œuvre de Lovecraft. Ce n’est pas non plus une biographie mais plutôt une évocation de son monde intérieur, de son univers onirique et poétique. Aussi dans l’illustration de la nouvelle, retrouve-t-on des éléments qui apportent un éclairage sur l’intrigue de la bande dessinée. Et c’est uniquement le dessin qui fait le lien entre ces deux mondes qui vont s’entrelacer.
Le personnage principal de cette histoire se nomme Providence, du nom de la ville de la côte est des États- Unis située dans l’état de Rhode Island en Nouvelle Angleterre dans laquelle Lovecraft a grandi et a passé la majeure partie de sa vie. Cependant dans l’album, si Providence n’est pas tout à fait Lovecraft, il lui ressemble beaucoup. Physiquement d’abord : visage émacié assez allongé, cheveux courts plaqués, lèvres pincées. Comme lui solitaire, voire asocial et enclin à la rêverie, il privilégie l’ordre et la tradition.
Le récit, quant à lui fourmille de multiples références dont un grand nombre prennent leur source dans la vie même de l’auteur. Providence évolue dans un lieu clos, le parc. Lovecraft lui, était un grand marcheur arpentant Providence, cette ville dont il n’est que très peu sorti. Il adorait les chats, leur a consacré des poèmes … Si Nigger-Man, son félin adoré, était noir, Maldoror (dont le nom est un clin d’œil à Lautréamont cet autre auteur à l’univers imaginaire et horrifique), lui, est blanc. Quand à nos trois vieilles dames qui telles les Parques tissant le fil de la vie, tricotent perchées sur leur arbre, elles symbolisent les trois femmes qui ont veillé sur Lovecaft : sa mère et ses deux tantes dont une se prénommait Annie comme dans notre histoire …
Pour la constitution du bestiaire, l’auteure a fait se rencontrer les poulpes géants et autres créatures de l’univers de Lovecraft et les cygnes, carpes et autres créatures habituelles d’un jardin public.
La dame de Montsouris
Daria Schmitt est une autrice de bande dessinée parisienne. Après des études d'histoire et d'architecture, et quelques années de professorat à l’atelier Hourdé, c’est vers la bande dessinée que l’autrice va se tourner. Son goût du dessin lui est venu de son activité de « roughwoman » dans le domaine du spectacle.
Notre histoire se déroule dans un parc imaginaire mais nos amis Parisiens ne manqueront pas de reconnaître, paré de fantastique, le Parc Montsouris, notamment l’escalier, la cascade ...
La lame et la plume
Après trois albums en couleur directe, à savoir en 2010, les deux tomes d’Acqua Alta, récit fantastique inspiré par Venise et son carnaval, puis en 2013 L’Arbre aux pies, un conte fantastique puisant ses sources dans la mythologie tous trois parus chez Casterman, cette grande admiratrice du Britannique Arthur Rackham et des Américains Franklin Booth, Bernie Wrightson et Virgin Finley décide pour son quatrième album Ornithomaniacs, fable gothique couronnée du prix Artémisia mention dessin en 2018, de revenir aux fondamentaux : le noir et blanc, l’encre et la plume. Et c’est cette même technique qu’elle va utiliser pour Le bestiaire du crépuscule.
La splendide couverture est l’illustration même de ce qu’on va trouver dans l’album : un album en noir et blanc contenant des incrustations de couleur. On y voit le personnage principal évoluant dans le parc confronté à son imaginaire sous la forme de deux carpes roses d’une taille démesurée flottant non pas dans les eaux du lac mais dans l’air. L’utilisation de la couleur dans l’environnement noir et blanc montre que le fantastique fait irruption dans le quotidien du personnage et, rendant ainsi visible l’interpénétration du réel et de l’imaginaire, offre une grande lisibilité au lecteur.
Avec son noir et blanc aux contrastes puissants, Daria Schmitt installe la tension par l’utilisation de l’ombre et la lumière. Elle crée un univers riche et foisonnant dans lequel hachures et aplats se mêlent judicieusement offrant de très beaux effets de matière (mention spéciale pour l’eau et les arbres). Elle manie avec virtuosité la plume et la lame de rasoir, cet outil dont on parle peu mais qui, selon elle, est primordial pour faire entrer la lumière dans l’ombre posée. La grande beauté et profondeur des couleurs à dominante de violet, rose, turquoise créées à la palette graphique participent amplement à la narration en accentuant encore le côté fantastique du récit.
Hommage captivant au « reclus de Providence » dont la figure est devenue au fil du temps presque aussi mythique que ses œuvres, servi par un graphisme somptueux, Le bestiaire du crépuscule nous ouvre grand les portes d’un monde fantastique né de la fusion de deux imaginaires : celui d’un maître du fantastique du siècle dernier et celui d’une bédéiste d’aujourd’hui. C’est absolument fabuleux !
Un jardin public, c'est beau... Les adultes et surtout les enfants en profitent, ils s'amusent, crient, courent.. Dans celui de Providence le gardien, il y a de belles cascades ornementales, un lac et des animaux. Ce qu'il est le seul à savoir, c'est qu'il y a également des monstres... Personne ne veut le croire et surtout pas la directrice récemment nommée, qui veut redonner un nouveau souffle à ce parc, à grands coups de management et de méthodes "révolutionnaires". Le trouble devient encore plus grand quand le bestiaire sort du lac... Ce livre regorge de choses étranges sous ses pages blanches...
Dès la couverture, on est immergé dans un monde fantastique et poétique. C'est une grosse claque disons-le clairement. Le récit est majoritairement construit en noir et blanc, mais pour parler du côté fantastique, il y a des touches de couleur toujours bien senties, jamais trop, jamais trop peu. Daria Schmitt nous plonge dans l'univers de H.P. Lovecraft. On est comme ensorcelé par cette lecture, par sa narration et par son graphisme. Personnellement, j'ai eu l'impression, par moments, de me retrouver dans "Les Cités obscures" (une œuvre somptueuse, une de mes madeleines en BD). L'autrice se paie même le luxe d'insérer une nouvelle de H.P. Lovecraft (L'étrange maison haute dans la brume) aux trois quarts du roman graphique.
Alors je dirais, laissez-vous charmer par le travail graphique, par l'univers onirique de cette œuvre. Laissez-vous attirer par "cette maison solitaire et inaccessible" que Providence a vu au fond du lac. Ne résistez-pas, il est déjà trop tard, vous avez posé les yeux dessus... Hypnotique !!!
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