Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Antoinette, une adolescente de quatorze ans, est en conflit ouvert avec sa mère, et les échanges entres mère et fille accréditent la légitimité de la jeune fille. Les parents, nouveaux riches à la suite d’opérations financières fructueuses, apparaissent à travers les dialogues comme de vulgaires parvenus. Antoinette est constamment rabrouée. C’est l’organisation d’un bal destiné à se faire connaître au sein de ce qu’ils considèrent comme l’élite, qui donnera à leur fille l’occasion de se venger cruellement.
Fondé sur le conflit mère-fille, le court roman est aussi une satire de la petite bourgeoisie et de ses prétentions.
Le portait des parents est sans concession. Le couple frise le ridicule par ses ambitions mondaines et le prosaïsme de ses propos. Le choix des invités dont le nombre est plus important que la qualité, prête à rire.
C’est donc l’adolescente qui mène le jeu. C’est sans préméditation cependant, qu’elle trouve l’occasion à la fois de se venger l’humiliation de se voir interdire de bal et d'exprimer tout le mépris qu’elle éprouve pour ses parents.
Farce cruelle mais finalement on se range aussi assez facilement, en communion avec l’auteur du côté d’Antoinette.
Facile à lire, par sa brièveté et la clarté de l’écriture.
Je découvre cette année la plume d'Irène Némirovsky dont je ne connaissais que le nom.
J'ai été lire sa biographie, sur Wikipédia, et j'avoue avoir eu son visage souriant à l'esprit tout au long de ma lecture. Et quel contraste entre cette photo, la joie de vivre personnifiée, et son funeste destin car n'oublions pas qu'Irène Némirovsky est décédée en 1942 à Auschwitz, fauchée par les atrocités de la guerre.
Et c'est avec beaucoup d'émotion que j'écris ce billet car je ne parviens pas, pour une fois, à détacher l'écrivain de son ouvrage.
Mais revenons-en à cette grande nouvelle, Le bal.
Antoinette est une jeune fille de 14 ans qui rencontre beaucoup de difficultés à s'entendre avec sa mère. Cette dernière la rabroue régulièrement, davantage préoccupée par son statut de « nouvelle riche », son mari ayant gagné une fortune quelques années auparavant grâce à d'excellents placements. Elle prépare à donner un bal auquel la bonne société parisienne sera bien évidemment invitée, bal qui marquera enfin son entrée dans le beau monde. Et elle refuse catégoriquement que sa fille assiste au bal. Cette dernière, plus une enfant et pas encore une femme, se vengera de cet affront sans pour autant avoir prémédité son geste.
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle qui fait la part belle à ce moment si particulier qu'est l'adolescence, cette transition parfois compliquée entre l'enfant que l'on n'est plus et l'adulte que l'on n'est pas encore ; cette rivalité aussi, en quelque sorte, qui peut apparaître entre une mère, qui a déjà connu l'apogée de sa jeunesse et qui n'est donc condamnée selon elle qu'à se faner, et une fille qui elle ne pourra que s'embellir. C'est ce moment si délicat qu'Irène Némirovsky dissèque dans cette nouvelle, et elle y réussit formidablement bien.
Je serais curieuse de découvrir d'autres œuvres de cette auteure.
Lu en janvier 2021
En 1928, un couple de parvenus entreprend d’organiser un bal, afin d’éblouir la bonne société dont ils sont si fiers de prétendre désormais faire partie. L’interdiction d’y participer faite par la mère à sa fille va entraîner une bien cruelle vengeance de la part de l’adolescente.
Cette brève et implacable histoire est d’abord celle de la relation conflictuelle entre une mère et sa fille : égoïste et autoritaire, aigrie de n’être devenue riche que sur le tard et de n’avoir pu briller lors de ses plus belles années, angoissée de vieillir, Rosine Kampf refuse de voir grandir la rivale qu’elle voit en devenir chez sa fille Antoinette. En retour, mal dans sa peau mais impatiente de devenir femme, l’adolescente, qui se sent incomprise et mal aimée, voue une véritable haine à sa mère. Le récit va s’avérer le croisement des trajectoires de ces deux femmes, l’une amorçant un déclin accéléré par la montée de l’autre vers l’éclosion de sa jeune vie d’adulte.
Ce duel entre mère et fille a par ailleurs pour écrin une féroce satire sociale : soulignant la naïveté de ces nouveaux riches appliqués à singer les usages du monde auquel ils aspirent, l’auteur se moque en particulier de ses coreligionnaires juifs qui, ayant fait fortune, pensent s’intégrer à la bourgeoisie de l'époque en masquant leurs modestes origines sous un luxe clinquant et de ridicules noms à particule.
Devenu un classique de la littérature française, adapté au cinéma, à l’opéra et au théâtre, ce très court roman allie sarcasmes, subtilité de l’observation et finesse de la plume pour le grand plaisir du lecteur. Coup de coeur.
Mesdames, vous avez une ado de 13/ 14 ans ? Qui est en conflit latent ou non?
La crise d'adolescence est souvent très douloureuse entre mère et fille...
Parfois entre conflit, rapport de force et duo passionnel.
Et, ce au détriment de la famille! L'adolescente s'oppose à la figure maternelle, dans ce qui ressemble à une seconde rupture du cordon ombilical.
Mais, l'agressivité et la rébellion sont un moyen pour exprimer la souffrance.
Ce qui est vrai de nos jours, l'était aussi en 1930.
Antoinette( comment ne pas avoir de complexe, ni d'agressivité avec un tel prénom!) désire assister au premier bal que donnent ses parents...
Même un court instant !
A 14 ans, Antoinette est gauche, une longue figure insignifiante, une silhouette plate, des yeux cernés et toujours baissés, une petite bouche close.
L'adolescente ne s'aime pas, ni ses grands pieds plats, ni ses cheveux secs...
Sa mère la fatigue, avec ses remarques, ses reproches et ses réprimandes! Antoinette soupire et aurait aimé crier, défigurer ou encore tuer les grandes personnes, surtout sa mère.
Antoinette a oublié les marques d'affection de sa mère. Elle ne retient que la voix irritée, et le non! Sa mère refuse qu'elle assiste au bal, même un court instant!
Elle se souvient de: " encore tâché ta robe, quel caractère, pas fini de pleurnicher, et cette gifle devant des garçons..."
Elle a 14 ans, rêve d'être belle et aimée...Par des hommes qui la désirent, qui la courtisent, qui l'admirent et la caressent...
Ces hommes qui seraient émerveillés, lors de son entrée au bal de ses parents. Oui, comme Cendrillon! Habillée d'une belle robe et joliment coiffée. Mais, sa mère ne veut pas!
Ses parents sont des parvenus! Ils sont devenus riches, grâce à des placements et la mère veut faire son entrée dans le "Grand Monde", avec ce bal princier, où ils ont programmé plus de 200 invités de la Haute...
Enfin, plutôt des parvenus eux aussi, c'est une jolie satire sociale, avec ces noms grotesques, pour ces escrocs, gigolos, anciens souteneurs et leurs prostituées...
Antoinette n'ira pas au bal?
Elle va se venger, comment?
C'est drôle et cruel.
A cette époque, les enfants n'empoisonnaient pas leurs parents au quotidien, mais en un seul geste, Antoinette va faire la ruine de ses parents....
Adapté au cinéma, "Le Bal" offrit son premier rôle à Danielle Darrieux. le Bal fut joué à l'Opéra en 2010, et en 2012, puis au théâtre en en 2013 et 2015.
Voilà pour le succès de la nouvelle, mais...
Cette histoire est presque autobiographique, car l'auteure a confié que sa mère, Anna, repoussait ses baisers, et lui prodiguait plus de remontrances que de tendresse. Anna habillait sa fille avec des vêtements de fillette, jusqu'à sa majorité... "Ce n'est pas tant les paroles, que l'accent haineux de la mère"
Et son déni de maternité.
Irène Nemirovsky n'a pas été désirée. En voyage, elle dort avec la gouvernante, à l'écart.
Irène parle même de "haine abominable" envers sa mère, car celle ci ( par peur de vieillir) trompe sans vergogne le père, qu'elle trouve rustre.
Irène évoquera ses souvenirs dans " L'ennemie" et "Le vin de solitude ".
Irène mourut en 1942, dans la tourmente de la Shoah, sans avoir terminé "Suite française" prix Renaudot en 2004, dont on fit un film.
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