Ce roman est à déguster à petites gorgées, le plus lentement possible tellement on s’y sent bien ! Les chapitres sont courts ; c’est idéal pour faire de nombreuses pauses, s’imaginer dans la peau du personnage principal, se poser les mêmes questions que lui et patienter autant qu’on le peut en...
Voir plus
Ce roman est à déguster à petites gorgées, le plus lentement possible tellement on s’y sent bien ! Les chapitres sont courts ; c’est idéal pour faire de nombreuses pauses, s’imaginer dans la peau du personnage principal, se poser les mêmes questions que lui et patienter autant qu’on le peut en attendant sereinement que le mystère soit révélé à la toute fin (ne pas oublier le titre), après moult péripéties et rebondissements. Jusque là, le parcours aura été aussi agréable pour le lecteur que mouvementé pour le héros.
« C’était une belle journée d’août 1913 », le lecteur est invité, dès la première page, à se transporter à Vienne pour y observer un jeune anglais préoccupé presqu’autant par son chapeau qu’il vient d’oublier sur un banc que par l’issue du rendez-vous auquel il se rend.
En quelques lignes, nous sentons le chaud soleil et la brise légère qui « soulève ses fins cheveux châtains », notre regard est attiré comme le sien par une affichette déchirée et de ce fait difficilement lisible…sans doute un opéra ? C’est cinématographique et intriguant et cela le restera jusqu’à la fin.
On commence donc à Vienne, en musique, peinture mais aussi psychanalyse (on y croisera Freud), sculpture ou théâtre. Surgissent une fiancée, une guérison, une maîtresse, un enfant, puis vient 1914, la guerre, le danger, la ligne de front au-delà des barbelés, un traitre, un espion, une veuve bien séduisante, un oncle baroudeur et une mère adorée, qui mérite bien un gros mensonge. Tous les ingrédients d’une histoire passionnante sont réunis.
William Boyd nous emmène dans les pas de son héros et réussit à nous faire partager ses émotions, ses pulsions, ses amours, sa peur et ses soupçons jusqu’à ce que l’aube révèle enfin la vérité…quoi que !
Quel beau roman, solaire comme un été viennois mais aussi mystérieux comme un soir de « fog londonien » !