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Cinq parties, comme cinq lettres intimes, composent L'Atelier des morts. Chacune évoque un membre de la famille Fabien - cette famille originaire du Doubs qui est celle du narrateur.
Il peut arriver qu'il faille ré-ensevelir ses propres morts. Soit qu'ils ne l'aient pas été convenablement (un frère), soit qu'ils soient mal morts (un père), soit qu'ils aient été emprisonnés dans une gloire écrasante (une mère), soit qu'ils aient été encastrés dans un bloc de silence et d'effroi (un oncle), soit qu'on ait imaginé qu'ils n'étaient pas morts puisqu'ils étaient supposés n'avoir pas vécu (une soeur).
Il y a des morts négligés comme il y a des individus négligés. Ces morts souffrent au-dedans de nous et nous font souffrir en retour.
Ce roman, sensible et sans appel, cherche à réparer non pas les vivants - ils sont après tout assez grands pour le faire eux-mêmes - mais les morts, dont la fragilité ressemble à celle des enfants ou des vieillards.
Avec L'Atelier des morts, admirable tombeau, Daniel Conrod se délivre enfin de son passé. À la recherche d'un peu de leur vérité, l'écrivain offre à chacun des siens la place et la paix qui leur sont dues.
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